Chambre 3303 [ Pause ]

Chapitre n°28

Point de vue : Gabriel.

J'étais nu.

Dans un lit.

Avec Emma dans les bras.

Elle était endormie et sa respiration butait contre ma clavicule.

Après une après midi comme celle-ci je devrais être aux anges, mais toutes mes pensées étaient occupées. Par elle.

J'avais vu les yeux d'Izaya se remplirent de déception lorsqu'Emma avait prononcé les mots '' Sa copine '' à la question qui était-elle.

J'avais joué avec les sentiments d'une fille pour qu'au final le cœur de celle qui m'intéressait se brise. Qui plus est devant mes yeux.

Il fallait que je répare tout ça. Que je répare son petit cœur.

Avant que Raphaël ne soit là pour le faire à ma place.

Je déposais avec le plus de précaution possible la tête de la blonde sur l'oreiller. Et rabattais la couette sur le corps frêle de la jeune fille.

J'observais son visage. Elle avait des traits fins, un menton doux et des yeux qui en auraient fait tomber plus d'un.

Mais je ne faisais pas partit des '' plus d'un '' justement. Là était le problème.

Mais je ne pouvais pas partir sans ne plus jamais la revoir.

Parce qu'elle comblait partiellement un manque dans mon cœur quand j'étais avec elle.

Et même si je n'éprouvais pas les mêmes sentiments qu'elle à mon égard, elle comblait un cruel manque affectif. Et me sentir aimé et entouré c'était ce dont j'avais besoin pour l'instant. Et Emma le faisait très bien, même si moi je ne le faisais pas de mon côté.

J'agissais comme un connard à l'égard de cette fille. Ce que j'avais pourtant promis de ne jamais faire à Léa.

J'avais rompu ma promesse. Mais que pouvais-je faire d'autre ?

Je m'habillais d'une lenteur déconcertante. Je souffrais en silence, des grimaces de douleur apparaissaient de temps à autre lorsque je frôlais ou touchais mon ventre.

Mais je ne me plaignais pas. Mon affrontement avec mon meilleur ami aurait pu largement être pire et très mal se finir.

Mais comme d'habitude, il avait prit la situation en main, et après quelques esquives de dernière secondes et coups échangés, il m'avait mit à terre et maîtrisé principalement pour ma propre sécurité. Je ne faisais clairement pas le poids contre lui, il avait bien trop d'expérience, de techniques et de combats à son actif. Et, aveuglé par la colère, je ne voyais pas le risque que j'encourrais. Si je n'avais pas fait face à lui mais face à une personne de son niveau et qui m'était inconnue, je serais sûrement en ce moment sur une table d'opération.

Pourtant, même si il m'avait évité des blessures bien plus douloureuses, je lui en voulais.

Je tirais d'un coup sec les rideaux de la chambre d'Emma pour plonger la pièce dans l'obscurité. Et m'approchais de la porte.

J'étais agacé et presque en colère.

Pourtant, je savais que Raphaël avait raison. Izaya n'était qu'une fille comme il en existait des milliers.

- " Gabriel ? Où tu vas ?" Demandait une voix endormie.

Je tournais la tête, les grands yeux d'Emma me regardaient, elle semblait apeurée à l'idée que je l'abandonne.

Il avait raison. Je devais peut être passer à autre chose.

Je refermais lentement la porte de la chambre.