Chapitre 1: Une réception pour faire table rase.

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Ce soir-là avait lieu le cocktail annuel chez la famille Malefoy. Astoria avait passé la journée à se préparer avec l'aide Eclovia, sa bonne et fidèle servante. Aussi, alors que l'heure fatidique approchait, elle se contemplait une fois encore dans l'immense miroir de sa chambre. Elle était fin prête. Sa robe couleur d'or mettait ses yeux verts en valeur. Le bustier orné de deux plumes de paons majestueuses couvrait sa poitrine sans toutefois la cacher complètement, dévoilant une peau laiteuse. La mousseline dorée tombait miraculeusement sur ses hanches bien faites et s'arrêtait aux chevilles, dévoilant des escarpins à brides bleu nuit, assortis aux plumes du paon. La robe avait coûté une petite fortune, mais ne manquerait sans doute pas de faire grand effet.

Eclovia, sa marraine-fée, en quelque sorte, avait bouclé ses cheveux bruns, qui tombaient en cascade dans son dos frêle et dénudé. Son maquillage ne servait qu'à mettre en valeur ses traits princiers. Ses yeux en amandes étaient parsemés de fard assorti à sa robe dorée et ses cils fournis n'avaient que peu étaient allongés par un sort d'extension. Sa peau de porcelaine ne demandait aucune retouche, sinon un brin de poudre sur les pommettes, agrémentant ainsi sa pâleur d'oie. Ses lèvres charnues étaient colorées de rouge foncé, presque bordeaux, ce qui faisait ressortir la blancheur de ses dents parfaitement alignées. Elle ne portait pour tout bijoux qu'un bracelet en or serti d'un saphir bleu, la pierre de sa lignée. Elle n'avait point besoin de parures, elle en était une à elle toute seule.

Elle esquissa un sourire devant son reflet. Bien qu'elle ne souhaite pas trouver de fiancé à cette soirée, il ne faisait nul doute qu'elle ferait grand effet. Lorsqu'elle avait quitté Poudlard en juin dernier, Astoria n'était qu'une adolescente à la beauté discrète, douce et gentille avec tous, mais effacée et peu remarquée. Les Serpentards s'intéressaient à des filles comme Queenie Rosier ou Savanah Lestrange, les suiveuses de Pansy Parkinson, en raison de leur âge plus avancé et de leur soi-disant « maturité ». Pansy, quant-à-elle, était connue de tous comme l'insupportable petite-amie de Drago Malefoy et personne n'osait faire d'affront au prince des serpents, aussi la laissaient-ils en paix. Mais maintenant qu'Astoria rentrait en 6ème année, les regards se porteraient aussi sur elle. Et elle comptait bien user de tous ses charmes pour se faire une place dans la haute société. Elle n'était plus la gamine sainte-nitouche qu'ils avaient connu. Le départ de Daphné, après l'avoir plongé dans une profonde tristesse, l'avait fait renaître de ses cendres, en quelque sorte, et cette maturité avait amené avec elle tout ce qu'une jeune femme peut rêver d'avoir comme atouts. Et elle comptait bien s'en servir...

A 18 heures, elle descendit gracieusement les marches de sa demeure, attentive à sa démarche et à son port de tête, sous le regard ému de ses parents présents dans le hall. Lorsque son pied toucha la dernière marche, sa mère, les yeux brillants, s'exclama :

-Ma chérie, tu es magnifique. Cette robe te va à ravir.

Astoria esquissa un sourire et tourna les yeux vers son père, attendant son verdict.

-Et bien, espérons que cette parure hors-de-prix pérennisera.

Ce n'était pas si mal, venant de lui, d'autant qu'elle avait vu ses yeux briller, un instant auparavant. Elle enfila sa cape bleu nuit et ils sortirent ensemble de la demeure. Sur le perron, ils se donnèrent tout trois la main afin de transplaner devant le manoir des Malefoy. La jeune fille n'avait que 16 ans, et n'était donc pas autorisée à le faire seule, à son plus grand agacement. Elle n'était plus une gamine pourtant !

Le manoir était imposant. Bien qu'Astoria fut habituée à vivre dans un cadre privilégié, il fallait accorder aux Malefoy que leur demeure familiale était impressionnante. A vrai dire, elle ressemblait plutôt à un petit château. Elle surplombait la vallée, avec son parc immense et ses trois étages. Leur jardin à la française était pourvu de centaines de roses blanches et les allées de petits cailloux étaient surplombées d'immenses réverbères en métal noir. Il était évident que leur fortune était l'une des plus importantes du pays. On voyait de dehors des centaines de chandelles en lévitation, à l'intérieur, du côté gauche de la demeure. Probablement la salle de réception, pensa Astoria. Ils s'approchèrent d'un même pas, admirant au passage l'architecture du lieu. Une fois devant l'immense porte en bois, Théodore actionna le heurtoir en forme de serpent et le majordome vint leur ouvrir, les conduisant à la salle principale après avoir pris leurs capes. Même chez les sorciers de sang-pur, il était mal vu de confier certaines tâches aux elfes de maison, surtout lorsque l'on recevait des convives.

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