Chapitre 16 : Une secousse, une tempête, que dis-je ? C'est un ouragan.

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Le matin du 14 février, Astoria mit un soin tout particulier à se préparer. Sur les conseils de ses deux amies, elle avait opté pour une robe grise brodée de perles, qui arrivait juste au-dessus du genou. Par chance, le temps était clément pour un mois de février, aussi n'eut-elle qu'à enfiler sa cape blanche bordée d'hermine avant de descendre retrouver son prince. Les élèves avaient la permission de quitter le château pour célébrer la Saint-Valentin hors de son cadre. Drago avait tout prévu. Lorsqu'elle le vit l'attendre au milieu du hall, elle lui adressa un sourire resplendissant. Puis, main dans la main, ils prirent la direction du village.

Arrivés chez Madame Pieddodu, ils furent conduits à une table loin des regards indiscrets. La patronne leur servit deux chocolats chauds fumants sur lesquels patinaient des angelots en sucre. Ils s'esclaffèrent devant ce cliché écœurant avant que Drago ne sorte un minuscule écrin en velours noir, similaire à celui qu'il lui avait offert à Noël, bien que largement plus petit. Elle lui lança un regard interrogateur avant de reporter son intérêt sur le présent. Lorsqu'elle l'ouvrit précautionneusement, Astoria resta sans voix. Il contenait une magnifique bague en or blanc sertie d'une émeraude. Elle était resplendissante. Astoria n'avait jamais vu une pierre aussi lumineuse. Se demandant brusquement s'il était en train de lui faire sa demande, elle sentit sa bouche devenir extrêmement sèche. Soucieux de son silence, il s'éclaircit la voix :

-Je... Tu sais, si elle ne te plaît pas, tu pourras en choisir une autre.

Il la regarda intensément en lui saisissant la main.

-Oh non, ce n'est pas ça, elle est magnifique, mais... Bredouilla la jeune fille, véritablement déconcertée.

-Tu sais... Ça n'a pas besoin d'être une demande, Astoria. Enfin... Pas vraiment... C'est juste que je voulais que tu aies toujours un peu de moi sur toi. Mais... Tu... Tu pourrais la prendre simplement comme une preuve de mon amour... Qu'en dis-tu ? Drago semblait mal à l'aise face à sa réaction.

Elle lui sourit avant de hocher la tête, les yeux brillants, et de lui tendre sa main. Le jeune homme enfila la bague avec une infinie douceur. Lorsque ce fut fait, ils s'embrassèrent tendrement.

L'ambiance était à l'amusement. Ils passèrent le reste de la journée à discuter, à plaisanter, à se raconter des anecdotes sur leur enfance, riant chacun aux histoires de l'autre. Lorsqu'ils rentrèrent au château, l'heure du dîner était presque arrivée. Cependant, au lieu de prendre la direction de la Grande Salle, Drago l'entraina jusqu'au 7èmeétage et lui demanda d'attendre cinq minutes avant de rentrer. Il semblait excité comme un gosse qui avait prévu une surprise.

Astoria profita de ce moment pour respirer profondément. Le cadeau du jeune homme était aussi inattendu que malvenu. En effet, la dernière phase de son plan devait prendre place ce soir. Elle contempla la pierre précieuse un instant : elle était magnifique. Drago semblait si sincère, que ça en devenait suspect. Lui, le prince des serpents, lui faire sa demande ? Invraisemblable. Il était plutôt connu pour coucher avec tout ce qui bougeait et briser des cœurs. Elle ferma les yeux un instant. « Concentre-toi, Astoria, bon sang ! Ne te laisse pas attendrir par ses belles paroles » pensa-t-elle. « Remémore-toi tout ce qu'il t'a fait subir. » Immédiatement, les scènes d'avant Noël lui revinrent en tête, les images embrouillées de cet instant cauchemardesque se mélangeaient aux clichés de Daphné de l'an dernier, les cris de désespoir et les pleurs lui revinrent en tête. Les laissant la submerger, elle tomba au sol sous le poids des émotions. Elle suffoqua quelques instants, comme c'était souvent le cas lorsqu'elle pensait à ce qui lui était arrivé. Blaise Zabini qui avait fait d'elle une femme, la soirée où elle avait failli prendre part à une orgie, Davy avec qui elle aurait pu être heureuse, Lucuis Malefoy qui la terrifiait autant qu'il la fascinait. Tout ça, c'était uniquement la faute de Drago. Elle ne serait pas si malheureuse si Drago n'avait pas existé. Après quelques secondes, elle rouvrit les yeux et sécha ses larmes avant de se relever lentement. Elle tenta d'effacer toute trace de chagrin de son beau visage. Elle prit son courage à deux mains, arbora son plus charmant sourire et pénétra dans la salle sur demande. Il était temps d'en finir.

La salle avait été arrangée majestueusement. Des lustres en or, chargés de chandelles, pendaient au plafond, diffusant une lumière douce sur la pièce. Une table garnie d'odorants mets était dressée en son centre. Un confortable canapé prenait place à la gauche de la table. Au fond à droite, sur une estrade, reposait un lit à baldaquin semblable à celui dans lequel ils avaient dormis lors de leur première nuit ensemble. Une douce musique s'élevait d'un bassin, derrière le canapé, d'où s'échappait des volutes de fumée. La jeune fille embrassa son amant avant de prendre place à table. Le dîner fût succulent. Les elfes de maison s'étaient surpassés.

Lorsqu'ils eurent terminé, ils décidèrent de se glisser dans l'eau chaude, trinquant à leur amour avec du champagne des fées. Discutant et buvant, ils y restèrent un long moment, si bien que lorsqu'ils en sortirent, ils étaient un peu euphoriques. En sous-vêtements, Astoria prit place sur le lit tandis que son homme allait chercher des linges pour se sécher.

Lorsqu'il revint, elle lui lança un regard brûlant, avant de l'embrasser fougueusement. Le jeune homme, ravi, répondit à son baiser, caressant chaque parcelle de sa peau d'une main experte. Le souffle court, il lui lança un regard, l'air de dire « tu es sûre ? », auquel elle répondit par l'affirmative. Il reprit possession de ses lèvres avec plus d'ardeur, passant la main dans les boucles brunes de la jeune fille. Elle se fit plus pressante, le sommant de se débarrasser de ses sous-vêtements. Ses gestes étaient rapides, précis, et en moins d'une minute Astoria se retrouva totalement nue. S'allongeant plus confortablement sur le lit, elle l'observa la détailler, sans cesser de caresser chaque parcelle de son corps. Après de longues secondes, il approcha ses doigts de l'intimité de la jeune fille avant de titiller son clitoris. Elle poussa des gémissements alors qu'il introduisait ses doigts dans le temple de son amante. Pendant de longues minutes, ils restèrent ainsi, lui embrassant son bas ventre, épiant chacun de ses mouvements, attentif à chaque gémissement. Enfin, elle le tira vers lui et plongea son regard dans celui bleu azur de son cher et tendre. Elle recommença à l'embrasser, descendant le long de son cou, mordant son lobe au passage, arrachant un grognement au jeune homme. Passant les mains sur son torse musclé, elle lui murmura à l'oreille :

-Je veux t'appartenir, Drago.

Il s'enflamma, et, la saisissant fermement, glissa en elle. Alors qu'elle soupirait de contentement, il entama son va-et-vient. Son mouvement se fît plus intense, plus pressé, tandis que la jeune fille sentait son intimité se contracter. L'embrassant de plus belle, il accéléra encore la cadence, arrachant des cris à la demoiselle. Alors qu'elle sentait une sensation de bien-être monter en elle, il poussa un gémissement et s'effondra sur la jeune fille. Frustrée qu'il s'arrête si près du but, elle ne laissa rien paraître. Elle caressa ses cheveux trempés de sueur, alors qu'elle sentait le poids du jeune homme sur son corps. Au bout de quelques minutes, il rouvrit les yeux et l'embrassa tendrement.

-C'était incroyable... Tu es incroyable, Astoria.

Alors que la jeune fille se redressait, il la couva du regard. Elle s'enroula dans un peignoir avant de contourner le lit pour se servir un verre de champagne des fées.

-Ca t'as plu, mon amour ? Demanda Drago d'une voix suave un sourire béat aux lèvres.

Elle s'approcha de lui de sa démarche chaloupée avant de déposer un baiser au creux de sa bouche.

-Oui. Enfin, c'est vrai que je n'ai pas pris mon pied, mais c'était très bien.

À ces mots, son amant se redressa brusquement.

-Très bien ? Répéta-t-il, sidéré.

Ca devait bien être la première fois qu'une fille blessait son ego à ce point, à voir son visage choqué. Elle lui caressa la joue avant de se retourner pour poser son verre sur la table de nuit.

-Oui, très bien. Il est simplement dommage que tu n'aies pas hérité du talent de ton père dans ce domaine.

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