Chapitre 4: Un jaloux serpent?

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Après le diner, dans la salle commune des serpents, avait lieu leur habituelle fête de rentrée. Astoria et ses deux amies descendirent aux cachots en vitesse afin de se préparer les premières. Malheureusement, lorsqu'elles arrivèrent, la salle de bain des filles était déjà occupée par Pansy et sa bande. Déçues, elles rejoignirent leur dortoir. Il leur fallait attendre. Leur comparse de chambre, Vilvène, était une jeune fille sombre et discrète. D'un physique peu gracieux, elle avait bon cœur, aussi les trois amies l'intégraient parfois à leur bande, pour lui faire plaisir plus que par intérêt pour cette personne triste et sans saveur.

Les trois filles avaient revêtu des robes courtes ainsi que des escarpins. Astoria était aux couleurs de sa maison, avec une robe argentée et des chaussures vert sapin. Ilémina, quant-à-elle, avait opté pour une petite robe noire, classique et sensuelle, avec des chaussures assorties. La robe de Doris était rouge sang, mettant ainsi ses cheveux blonds et son teint pâle en valeur. Ses chaussures noires ressemblaient beaucoup à celle d'llémina.

Les trois filles firent leur entrée dans la salle, légèrement agrandie et insonorisée pour l'occasion. L'alcool coulait déjà à flot, les plus jeunes étaient couchés. Drago était assis dans un fauteuil en cuir noir, magnifique dans son costume sombre, surplombant ses sujets avec indifférence. Pansy lui jetait continuellement des regards en biais, bien qu'elle soit assise à plusieurs mètres de lui, en grande discussion avec son amie Queenie. Astoria prit place sur un canapé, en face de Drago, entourée de ses deux amies, et se servit un verre de whisky pur feu avant de trinquer avec Ilémina et Doris. Vidant son verre d'une seule traite, elle croisa les jambes afin que sa robe dévoile un peu plus ses jambes. Alors qu'elle discutait, racontant ragots et bobards, elle sentait le regard de Malefoy la détailler. Ce dernier était d'ailleurs exceptionnellement silencieux, au vu de son statut de prince suprême des serpents.

Une heure plus tard, alors que l'assemblée commençait à tituber dangereusement, le prince monta sur une table pour faire une annonce. Tout le monde se tut, attentif.

-Une nouvelle année n'est rien sans une célébration appropriée. Contrairement aux stupides Gryffondors et à leurs amis, nous sommes les privilégiés dans ce château à présent. Les hostilités sont ouvertes, sachez vous montrez à la hauteur de votre rang. Santé !

-Santéééééééééé ! Crièrent les Serpentards d'une même voix en levant leurs verres.

La musique explosa. D'un coup de baguette, les canapés furent remplacés par une piste de danse, les tables débordant de bouteilles furent poussées contre les murs. Les jeunes se déchaînaient, enivrés par l'alcool, par leur pouvoir, par leur statut. Tous étaient hilares, profitant de ce moment de communion privilégié. Ils étaient une famille après tout. Littéralement. Les Sang-Purs étaient inscrits au Registre des 28 sacrés. Si on en éliminait les traitres à leur sang, ils ne restaient que peu de familles, concentrées chez les Serpentards. Plus qu'une maison, Serpentard permettait de créer les alliances de demain. Ils se mariaient entre eux, en fonction de leur pouvoir, de leur fortune, de leur beauté. C'était pourquoi ces fêtes étaient aussi importantes. En dehors de l'aspect dérisoire du défoulement, elles créaient les familles de Sang-Purs de demain. Et tous en étaient avertis.

Tandis que l'heure avançait, les musiques langoureuses succédaient aux musiques populaires, l'atmosphère se faisait de plus en plus intime. Les coins sombres étaient remplis de couples effondrés se roulant des galoches sans prendre la peine de reprendre leur souffle.

Astoria, l'esprit peu clair, elle devait l'avouer, fixait Zabini avec son regard de prédatrice. Elle s'approchait de lui d'une démarche qu'elle espérait chaloupée. Se flagellant mentalement, elle priait pour que son état passe inaperçu, mais c'était bien inutile. Blaise était bien plus ivre qu'elle et alors qu'elle se frottait sensuellement à lui au rythme de la musique, son regard vitreux ne manquait pas de la dévorer des yeux. Il passait les mains sur ses cuisses, jouant parfaitement bien de ses atouts, pour la satisfaction de sa maitresse. Soudain, il la souleva et la porta quelques mètres avant de la renverser sur un fauteuil dans un coin. Astoria savait que tout le monde les regardait. Après tout, ils composaient un couple improbable. Elle lui offrit sa nuque et se laissa embrasser, avant de le laisser à demi comateux dans son fauteuil, alors qu'elle rejoignait Doris. Celle-ci, contrairement à Ilémina qui devait se cacher quelque part avec Nott, était seule, affalée sur un canapé.

-Je suis ivre morte, Ast'. Tu veux bien me mettre au lit ?

Astoria éclata de rire avant d'offrir son bras à son amie et de la conduire jusqu'à leur dortoir. Dans le couloir peu éclairé qui y menait, Doris manqua de tomber au moins trois fois, à l'hilarité de son amie. Elle l'aida à se déshabiller difficilement et passa dix bonnes minutes à la convaincre de se mettre au lit. La jeune blonde voulait absolument aller faire un bisou à Ilémina avant de se coucher, et Astoria se promit de le dire à son amie dès le petit déjeuner le lendemain, car cela ferait un bon sujet de plaisanterie.

Alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre la salle commune, elle aperçut Drago, qui l'attendait devant la porte du dortoir, fumant un cigare, le regard perdu dans le vide. Elle s'apprêtait à continuer son chemin avant qu'il ne l'arrête :

-Greengrass.

Elle se retourna à contrecœur et prit un air blasé.

-Malefoy.

Sans prévenir, il laissa tomber son cigare et plaqua la jeune fille contre le mur. Astoria le regarda, paniquée, scrutant son regard froid, attendant qu'il parle.

-Je crois qu'on ne s'est pas bien compris, hier. Je ne veux pas que tu t'approches de Blaise.

-Qu'est-ce que ça peut te faire ? Demanda-t-elle avec un air de défi, rendu difficile par sa position inconfortable.

-Ca ne te regarde pas, continua Malefoy, ses yeux devenant de plus en plus gris tandis que sa mâchoire se contractait, je dicte et tu obéis, c'est tout.

Elle feignit un petit rire mais il resta impassible, pressant ses poignets contre le mur, la rendant incapable de tout mouvement. Ils se regardèrent dans le blanc des yeux pendant plusieurs secondes. Elle ne savait pas comment se sortir de ce mauvais pas en gardant la face, d'autant qu'elle était toujours ivre. Elle avait bien une idée, mais c'était sacrément effronté. L'alcool aidant, elle se décida. Elle lui lança un sourire énigmatique et se rapprocha du jeune homme pour l'embrasser dans le cou. Surpris, il relâcha la pression sur ses poignets et elle en profita pour glisser sa main dans le pantalon de Drago. Il avait les yeux écarquillés et ne semblait pas comprendre ce qu'il lui arrivait.

Elle profita de ce moment d'absence pour lui fausser compagnie et rejoindre Blaise dans la salle commune. Celui-ci était en meilleur état que lorsqu'elle l'avait quitté et elle l'attira sauvagement dans le dortoir des garçons, sous le regard curieux des autres serpents. Une fois dans son lit, elle l'embrassa, avant de tirer les rideaux du baldaquin. Elle ne tenait pas à avoir de spectateurs indésirables cette fois-ci.

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