Épilogue : Libertine un jour, libertine toujours.

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19 ans étaient passés depuis la fameuse réception. La guerre avait pris fin, après avoir déversé un bain de sang sur le monde des sorciers sur son passage. Panser les plaies avait pris du temps. La société magique s'était remise doucement. La majorité des Mangemorts avaient été enfermés à Azkaban, Lucius Malefoy y compris.

Cela faisait 19 ans qu'Astoria menait une vie paisible avec Drago, dans le manoir familial, finalement rénové après qu'elle ait bataillé durant de nombreuses années pour le rendre moins inquiétant. Drago travaillait au ministère de la magie, en tant que responsable du département des sports magiques. Son poste payait extrêmement bien, mais ils n'en avaient évidemment que faire. Leur fortune familiale avait toujours été colossale.

Astoria, quant à elle, n'avait pas été autorisée à travailler. Ce n'était pas convenable pour une femme de son rang. Elle avait longuement argumenté, durant les premiers mois suivant Poudlard, mais Drago s'était montré catégorique. Elle devait rester à la maison et s'occuper de leurs enfants. C'est donc ce qu'elle avait fait. Les premières années furent difficiles, car la société magique se remettait de la guerre et le moment n'était jamais opportun pour concevoir. Astoria s'était révoltée de nombreuses fois. Elle avait tenté de se faire embaucher au noir en tant que couturière ou éducatrice dans une crèche magique. Sans succès. Tout le monde savait qui elle était et l'influence qu'exerçait son mari. Personne n'osait lui faire d'affront.

Même si elle avait d'abord été effondrée, elle s'y était faite avec le temps. Lire de gros ouvrages, assise dans la véranda pendant l'hiver et dans le jardin durant l'été. Faire un peu de jardinage ou de couture selon le temps. Flâner sur le chemin de Traverse avec ses amies. Faire les boutiques ou aller se faire pomponner avant de prendre un thé chez Madame Piedodu à Pré-au-Lard. Et puis, les réceptions étaient nombreuses.

Astoria avait toujours aimé les fêtes. Après la guerre, on célébrait un évènement presque tous les week-ends. Drago lui donnait le champ libre pour organiser d'immenses sauteries afin d'en mettre plein la vue à tout le gratin. Elle adorait planifier les moindres détails –plutôt mousse de crevettes ou croquant au foie gras, pivoines ou lys, champagne des fées ou vin des elfes. Toute la Haute société se rendait sur place pour profiter de l'hospitalité des Malefoy. Si Lucuis et Narcissa étaient craints et respectés de tous, Astoria et Drago, eux, étaient sans nul doute adulés et enviés.

Leur cohabitation ne se passait pas trop mal, surtout les premiers temps. Drago grimpait les échelons du ministère avec gloutonnerie, tandis qu'elle tentait de se faire à sa vie de femme oisive. Ils se disputaient souvent, hurlant ou frappant les murs, et finissaient généralement par faire l'amour sauvagement. S'ils ne s'aimaient pas tendrement, ils avaient tout de même de l'affection l'un pour l'autre et une certaine fièvre, débris de leur histoire passée.

Et puis, les années passant, la flamme s'était faite moins intense. L'accouchement d'Astoria, dans des conditions atroces, les avaient rapprochés sur le plan émotionnel mais avait grandement calmer leurs ardeurs. Les premiers temps avec Scorpius furent merveilleux, lorsqu'il eut sa première dent, qu'il commença à marcher, puis à manifester des compétences magiques. Astoria n'avait jamais vu tant de fierté dans les yeux de son mari que lorsque Scorpius s'était retrouvé au sommet d'un arbre, lors d'un pique-nique en forêt, un dimanche après-midi ensoleillé. Certes, ils avaient été heureux pendant un temps.

Mais ce bonheur avait été de courte durée. Après quelques années, on lui avait enlevé son Scorpius, assurant qu'il deviendrait « peureux » s'il passait trop de temps dans les « jupes de sa mère ». Il fallait qu'il se construise au contact des autres enfants sorciers, dans une école privée hors-de-prix. Alors Astoria déprima, reprenant un quotidien morose, attendant des jours entiers le retour de ses deux hommes.

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