Chapitre 25 : Un dernier soir de liberté?

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Le vendredi soir, la fête commença tout de suite après le dîner. Les élèves partant tôt le lendemain, il fallait avoir assez de temps pour profiter avant le retour. Bien que la célébration soit officiellement pour les vacances de Pâques, tout le monde fêtait d'abord et avant tout la proche union de leurs deux meilleurs partis. Aussi, pour satisfaire à la curiosité générale, Drago avait proposé à Astoria qu'ils se préparent dans la salle de bain des préfets et qu'ils y aillent ensembles. Bien que la jeune fille eût préféré être avec ses amies encore ce soir-là, elle accepta de mauvaise grâce. Après tout, leurs rapports se devaient d'être cordiaux. Elle serait bientôt sa femme.

À 20 heures, ils sortirent de la salle de bain et se dirigèrent vers les cachots. Astoria avait opté pour une petite robe noire et Drago portait un nouveau costume de la même couleur avec une cravate fine. Ils étaient à tomber. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la salle commune de Serpentard, un silence de cathédrale se fit. Tout le monde attendait de voir ce couple magnifique se présenter pour la toute première fois ensemble en société. Drago saisit sa main et ils descendirent ensembles les quelques marches qui menaient au salon, sous le regard admiratif de leurs amis.

-Merci mes amis, pour cet accueil. S'exclama Drago d'une voix forte. Je vous souhaite à tous de trouver l'amour comme nous l'avons trouvé. Ajouta-t-il avec un sourire. Puis, il se pencha vers Astoria et elle faillit reculer tandis qu'il déposait un baiser sur ses lèvres rosées. Pansy étouffa un sanglot. Tous les autres applaudirent de bon cœur, sauf Blaise, qui visiblement avait du mal à digérer la nouvelle. Ils ouvrirent la danse. Drago jouait son rôle à la perfection. Il se comportait en vrai gentleman et faisait preuve de tous les égards envers sa future femme. Astoria, quant à elle, semblait comme anesthésiée par l'air ambiant. Elle ne pouvait pas croire ce qui était en train d'arriver. Ce soir les Serpentards, demain le monde entier. Elle ferait les gros titres de la Gazette du dimanche pour ses fiançailles avec l'homme qu'elle s'appliquait à détruire depuis des mois. Pire que tout, elle deviendrait la belle-fille de l'homme avec qui elle avait eu son premier orgasme. Était-ce un cauchemar ?

En moins d'une heure, elle se retrouva ivre morte. Profitant de l'absence de Drago qui était allé se resservir un verre, elle s'éclipsa et gravit les escaliers menant au hall en titubant. Ne croisant personne, elle monta encore plusieurs étages. Il lui fallait de l'air. Il lui fallait se réveiller de ce cauchemar. Ses pieds la menèrent jusqu'à la tour d'astronomie. Là, elle se sentit éveillée, comme pour la première fois. Elle contempla l'immensité du parc dans l'ombre. Il y avait une solution à laquelle elle n'avait pas pensé. Mais bien sûr, comment avait-elle pu ne pas y penser plus tôt ? Alors qu'elle s'approchait du bord, là où elle s'était assise plusieurs mois auparavant avec Davy après le bal d'Halloween, elle entendit des pas dans son dos.

-Astoria !

Elle se tourna et vit Blaise. Des rayons de lune éclairaient son visage anxieux. Il n'était pas beau, mais avait une certaine classe dû à son maintien parfait et à sa mâchoire carrée. Et dire qu'elle avait perdu sa virginité avec lui... Ce moment lui semblait tellement loin maintenant. Tant de choses s'étaient passés. La jeune fille qu'elle était alors ne savait pas qu'elle faisait une grossière erreur. Elle ne savait pas que la vie n'était pas toujours cruelle lorsqu'on la laissait faire, mais qu'elle pouvait s'avérer l'être lorsqu'on tentait d'en prendre les rênes. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et détourna le regard pour scruter l'immensité sombre qui s'étendait à ses pieds.

-Ne saute pas, je t'en prie ! S'écria Blaise.

Ses paroles eurent le mérite de la faire sourire, et même de la faire rire aux éclats. Quand elle se fut reprise, elle reporta son regard sur le jeune métis qui ne savait plus comment agir.

-Je n'en avais pas l'intention, Blaise. Dit-elle avant de s'asseoir sur le bord, les pieds dans le vide. Je pensais simplement à m'échapper sur un balai volant. Mais je crois que tu ne ma laisseras pas le faire, n'est-ce pas ?

Il parut soulagé par son aveu et se détendit un peu. Il prit place à côté d'elle et ajouta :

-Je pense que Drago ne serait pas très content que tu t'enfuis le soir juste avant de devenir sa fiancée.

Elle ne put s'empêcher de soupirer et resta silencieuse, scrutant l'horizon comme si un balai aller venir la chercher et l'emmener loin d'ici comme par magie.

-Attend ! Tu veux dire que toi et Drago, c'est... Tu ne voulais pas l'épouser ? Demanda Blaise précipitamment.

Astoria tapa dans ses mains comme si elle applaudissait.

-Bon sens de la déduction. Répondit-elle laconiquement.

Il ignora son affront et sembla infiniment soulagé.

-Dans ce cas, chacun d'entre vous pourra vivre sa vie comme il l'entend, tant que c'est dans la discrétion, non ?

Cette question semblait lui brûler les lèvres, mais Astoria ne comprit pas vraiment pourquoi à cet instant.

-Qu'est-ce que vous faites là, vous deux ? Demanda une voix froide dans leur dos. Ils se levèrent précipitamment comme des enfants pris en faute et firent face à un Drago qui paraissait furieux.

-Je suis juste venue prendre l'air, je me sentais un peu étouffée... Dans la salle commune. Dit Astoria d'une voix calme avant de se diriger vers les escaliers pour redescendre. Drago l'arrêta d'une main.

-Et toi, Blaise, que faisais-tu ici ? Astoria eut la désagréable impression qu'il sous-entendait quelque chose dans sa question, malheureusement elle ne parvenait pas à savoir de quoi il s'agissait.

-Je voulais simplement m'assurer qu'elle allait bien, elle paraissait ivre. Dit-il en soutenant le regard de son ami.

Drago s'approcha de lui, menaçant.

-Et bien, sache que dès à présent, si tu t'inquiètes pour ma fiancée, tu devras m'en faire part et non pas te précipiter à son secours. Sa voix était sèche et Astoria se demanda un court instant si elle l'avait déjà entendu parler de cette manière à son meilleur ami.

-Compris ? Insista-t-il.

Blaise chercha le regard de la jeune fille durant quelques instants avant d'acquiescer. Alors Drago se détourna de lui et prit sa fiancée par la taille, avant de descendre les escaliers deux à deux. Une fois dans le hall, Astoria se défit de son emprise.

-C'était quoi ça, Drago ? Demanda-t-elle, furieuse.

-Il faut qu'il sache à quoi s'en tenir. Tu seras ma fiancée demain et il n'est jamais trop tôt pour mettre les points sur les i. Répondit-il, ses yeux gris plongés dans les siens.

-Mais c'est pour de faux, tout ça, tu sais ? Les fiançailles, le mariage, nous. C'est du faux, tu comprends ? Du vent ! Je ne t'aime pas et tu ne m'aimes pas ! Nous nous fiançons seulement parce que nous y sommes obligés ! Tu piges, ça ? S'emporta-t-elle.

Il resta quelques instants silencieux.

-Certes. Mais je suis un Malefoy et il est hors de question que d'autres hommes pensent pouvoir s'approcher de ma future femme.

Astoria étouffa un rire hystérique.

-Tu plaisantes, j'espère ? Je te rappelle que cette situation est entièrement ta faute ! Et il est hors de question que je joue la petite fiancée parfaite que tu décris alors que tu as gâché ma vie ! Cria-t-elle.

Il la prit par les poignets et la poussa contre le mur. Elle ne pouvait plus esquisser un seul mouvement.

-Je me fiche de ce que tu penses, Astoria. Murmura-t-il à son oreille, faisant pression sur sa gorge au passage. Je refuse que tu te comportes comme une petite trainée plus longtemps.

Elle voulut le gifler, lui donner un coup de pied, mais elle ne parvint qu'à s'épuiser. Les larmes lui montèrent aux yeux alors qu'il déclarait avec un sourire narquois, tout en lui caressant la joue :

-Tu es ma propriété, Astoria, dès à présent.

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