Chapitre 10 : Deux amants valent mieux qu'un.

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Cela faisait une semaine que Serpentard avait remporté le match contre Poufsouffle. Cela faisait une semaine également qu'Astoria avait passé une nuit paisible au côté du prince des serpents. Cela faisait une semaine qu'elle le cachait à Yaxley, dont elle ne voulait se séparer, au plus grand damne d'un certain vert et argent.

Même si Drago avait tenu sa promesse pendant cette nuit-là, elle lui avait fait comprendre qu'il devrait redoubler d'efforts avant de pouvoir prétendre à ce qu'elle lui ouvre ses cuisses. Fière de son effet, elle se perfectionnait de jour en jour dans l'art de la manipulation. Elle avait notamment eu la bonne idée de se justifier de n'avoir point laisser tomber Davy pour des raisons de business entre leurs parents. La vérité, c'était qu'elle savait à quel point Drago était impulsif et que tôt ou tard, il rentrerait dans une fureur sans nom par jalousie. Maintenant qu'elle l'avait conquis, toute les raisons étaient bonnes pour le rendre fou de rage.

Ilémina, fraichement déflorée par Théodore Nott, ne cessait de piailler sur les compétences de son amant au lit. Astoria l'écoutait, à la fois envieuse de son insouciance et désolée du destin tragique qui l'attendait sans aucun doute. Les hommes étaient cons. Les hommes étaient lâches. Ils n'avaient qu'une faiblesse, les femmes. Mais ils n'hésitaient jamais à briser des cœurs s'ils trouvaient l'herbe plus verte ailleurs.

Durant toute la semaine, les Gryffondors de 6èmeannée avaient été absents des cours. Selon des sources obscures, ils avaient été découverts complotant dans la salle sur demande et avaient ainsi écopés d'une semaine de torture en guise de punition. Les Serpentards, fidèles à eux-mêmes, avaient trinqués à leur santé, profitant de cette occasion pour les humilier encore plus que de coutume dans les couloirs. Rogue était souvent absent, aussi les Carrow, chargés de l'ordre et de la discipline, ne pouvaient qu'encourager les apprentis-Mangemorts à faire régner la terreur dans le château. Les filles, cependant, ne se mêlaient que peu des disputes, se contentant de rire aux blagues de Malefoy ou de Bletchley, qui étaient les plus redoutables bourreaux des rouges et ors.

Le temps pluvieux avait laissé place à une neige délicate. Les flocons, dans leur ballet incessant, avaient recouverts le château et les hauts arbres de la forêt interdite. Les courageux, munis de leurs écharpes et bonnets, s'affrontaient pendant des heures dans des batailles de boules de neige version sorciers dès qu'ils le pouvaient. Le samedi matin, les trois jeunes amies se joignaient souvent à leurs amants pour relâcher la pression de la semaine de cours. Avec les semaines, leur technique était rodée. Ilémina, qui était la plus douée en enchantement, construisait les stocks à l'aide de sa baguette à une vitesse impressionnante. Doris et Astoria, quant-à-elles, les faisaient léviter avant de les envoyer avec précision sur les garçons. Le samedi 18 décembre, à une semaine de Noël, elles avaient enfin réussi à les battre et ils avaient décidés de fêter ça en se baignant dans la salle sur demande. L'après-midi fut fort agréable et les trois couples se rendirent au dîner tout sourire, détendus et des souvenirs pleins la tête.

Après le dîner, Horace Slughorn intercepta Ilémina et Astoria afin de les inviter à sa traditionnelle fête de Noël, le vendredi suivant. Les deux jeunes filles acceptèrent avec joie, sous le regard envieux de Doris, qui était une fois de plus victime de son nom de famille. Ses amies la rassurèrent en lui promettant de tout lui raconter et elles montèrent se coucher, épuisées après une journée active.

Le lendemain matin, à l'heure du courrier, Astoria reçu une lettre cachetée. Prudemment, elle l'ouvrit, ne sachant à quoi s'attendre.

Ma belle Astoria,

Slughorn organise son traditionnel dîner de Noël vendredi prochain.

Voudrais-tu me faire l'honneur de m'y accompagner ?

D.

La jeune fille jeta un coup d'œil à Malefoy avant de se lever brusquement, prétextant devoir rendre un livre à la bibliothèque. Aussitôt dans le hall d'entrée, elle prit le premier couloir à droite, attendant d'entendre des pas dans son dos pour ralentir l'allure. Elle pénétra dans une salle de classe qu'elle savait vide et s'assit sur une table. Quelques secondes plus tard, Malefoy fit son entrée. Il avait les traits tirés, et son sourire en coin ne parvenait pas à masquer les marques de son souci. Elle ignorait si elle était la cause de son angoisse, mais ne doutait point que ce qu'elle allait lui dire n'arrangerait en rien la situation.

-Alors, qu'est-ce que tu en dis ? Demanda-t-il avec empressement, se précipitant auprès de la jeune fille.

-Drago... Tu sais ce que j'en dis. C'est imprudent. Expliqua-t-elle d'une voix douce.

-Imprudent ? Mais cela fait des semaines que tu me fais languir. Combien de temps encore vais-je devoir rester dans l'ombre pour satisfaire cette demoiselle ? Sa voix tremblait bien qu'il tenta de garder un visage impassible.

Astoria descendit de la table et prit le visage du jeune homme dans ses mains. Elle l'embrassa tendrement avant de le regarder droit dans les yeux.

-Je t'en prie, ne le prends pas comme ça.

Il soutint son regard avant d'exploser :

-Est-ce que tu te rends seulement compte ! N'importe quelle fille de ce château se damnerait pour pouvoir passer ne serait-ce qu'une nuit avec moi ! Et toi, tu te permets de faire la capricieuse, me refusant systématiquement tout ce que je demande ?

Elle sourit tendrement et esquissa un mouvement pour lui caresser la joue, mais il se dégagea.

-Ce n'est que temporaire. Ecoutes, je parlerai à mes parents dès la semaine prochaine, lorsque je rentrerai pour Noël et je quitterai Davy aussitôt. Et puis... Elle fit une pause pour remettre le col de la chemise du jeune homme en place. Tu n'as pas respecté ta promesse, mon cher Drago.

-De quoi est-ce que tu parles ? Questionna-t-il précipitamment, ses yeux fuyant le trahissant.

-Je sais que tu as recouché avec Pansy. Tu aurais pu être plus discret. Cette fille est une pipelette.

-Alors quoi ? Je suis réduit à t'attendre et ignorer mes pulsions ? Je ne l'aurais pas fait si tu... Reprit-il furieusement.

Elle posa une main sur son épaule, lui intimant de se calmer.

-Chuuuut ! Je ne t'en veux pas, mon chéri. Il va juste falloir te montrer un peu plus patient. Murmura-t-elle avant de l'embrasser fougueusement et de se blottir dans ses bras. Ils restèrent quelques minutes ainsi, avant qu'elle ne se décide à sortir de la salle, un sourire énigmatique aux lèvres.

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