Chapitre 12 : Noël malheureux.

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Dans le chapitre précédent, Malefoy devient fou de jalousie lors du dîner de Slughorn et fais un scandale en décochant une droite à Davy. Il se fait virer de la soirée et oblige Astoria à coucher avec lui.

Le lendemain, les élèves surexcités rejoignirent la gare de Pré-au-Lard, papotant joyeusement. Une certaine Serpentard n'avait pas le cœur à faire la fête, et ses amies ne purent obtenir un mot d'elle, ni pendant le petit-déjeuner, ni pendant le trajet. La tête contre la vitre du train, repliée sur elle-même, elle sentait leurs regards inquiets l'épier. Elle fut soulagée lorsque l'engin s'ébranla et elle se précipita dehors pour éviter de croiser Davy sur le quai. Elle ne tenait pas à devoir expliquer le comportement de Drago de la veille. Arrivée au manoir, elle salua brièvement ses parents, monta les marches quatre à quatre et s'effondra sur son lit, pleurant tout son saoul.

Quelques heures plus tard, alors qu'Eclovia l'aidait à se préparer pour le réveillon, la jeune femme sirota deux verres de Whisky pur feu, espérant faire taire les pensées qui se bousculaient dans sa tête. A force de sortilèges et de patience, la bonne avait réussi à effacer les traces du chagrin de la jeune fille. Malheureusement, son être, lui, était toujours lacéré.

A 19 heures, la mort dans l'âme, elle descendit rejoindre ses parents. Elle afficha un sourire faux alors qu'ils transplanaient devant le manoir des Yaxley. Astoria failli fondre en larmes lorsque leurs hôtes ouvrirent la porte et une nouvelle fois lorsqu'ils se mirent à table. Elle ne pouvait espérer pire moment pour rencontrer les parents de Davy. Masquant au mieux sa peine, elle tenta de faire un brin de conversation avec la mère de son copain, sous le regard sévère de Monsieur Greengrass. Elle fut soulagée lorsque son père et Davy partirent dans une grande discussion sur la chasse. N'y connaissant pas grand chose, elle n'avait nul besoin de faire des efforts et se contentait d'acquiescer aux propos de son cher et tendre. Les adultes, percevant déjà les bénéfices que créerait cette union, étaient aux anges. Astoria, se retirant entre chaque plat à la salle de bain pour boire dans sa flasque, répondait avec de plus en plus d'entrain, cherchant des anecdotes et comptant le merveilleux bal d'Halloween où ils s'étaient rencontrés avec une foule de détails.

Après le repas, les pères prirent congé, se réfugiant dans le bureau de Monsieur Yaxley pour fumer des cigares en parlant affaires, tandis que la maitresse de maison proposait de faire visiter la propriété à Aldorine. Se retrouvant seuls, Davy ne tarda pas à faire des remontrances à sa belle :

-Astoria, tu es complètement ivre !

-Mais pas du tout... je suis pas... ivreeee. Assura-t-elle entre deux hoquets.

-Bien sûr que si, ils ne l'ont pas remarqué parce qu'ils le sont aussi, mais moi je le sais. Pourquoi tu te mets dans un état pareil ? Demanda-t-il soucieux.

-Tu veux savoir pourquooooi... Très bien, alors je vais te dire pourquooooooi... Elle fit une pause et s'éclaircit la gorge avant de le regarder dans les yeux. Je t'aime pas, voilà pourquoi.

-Tu... Quoi ? Le jeune homme paraissait atterré pas la nouvelle. Tu ne m'aimes pas ?

Astoria secoua la tête.

-Non. Désolée.

Il avala sa salive difficilement et passa la main dans ses cheveux nerveusement. Il ouvrit plusieurs fois la bouche avant de la refermer. Il finit par demander d'une voix torturée:

-Est-ce que... Est-ce à cause de Malefoy?

Astoria avala difficilement sa salive, incapable de prononcer un mot. Elle secoua la tête doucement, priant pour qu'il n'insiste pas.

Finalement, les yeux brillants, il déclara :

-Dans ce cas, tu sais ce qu'il te reste à faire. Dis à mes parents que je suis monté me coucher.

Et il tourna les talons.

Lorsque les adultes revinrent dans la salle à manger, Astoria leur dit que le jeune homme ne s'était pas senti bien et qu'il avait dû monter se coucher. Les salutations ne tardèrent pas et les Greengrass se retrouvèrent rapidement chez eux, au grand soulagement de leur fille, qui put s'effondrer sur son lit à nouveau.

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Le lendemain, plusieurs paquets reposaient au pied du lit. Ayant pleuré jusque tard dans la nuit, la jeune fille en avait oublié le motif du dîner. Sans tarder, elle ouvrit ses cadeaux, espérant qu'ils seraient à même de lui remonter un petit peu le moral. Ilémina et Doris lui avaient toutes deux envoyées un nécessaire à maquillage qui venait de sortir. Elles avaient joint des mots inquiets, priant Astoria de leur donner des nouvelles au plus vite. Ses parents, quant-à-eux, lui avait acheté une somptueuse robe de bal blanche et bleue, brodée de perles ressemblant à de vrais flocons de neige. Elle avait dû coûter une fortune, car c'était sans nulle doute une création unique. Daphné lui avait expédié des sucreries, munies d'un mot expliquant que son nouveau statut ne lui rapportait guère assez d'argent pour qu'elle puisse lui faire un véritable cadeau, mais qu'elle se rattraperait. Cet aveu accentua encore la tristesse de la cadette et elle hésita à ouvrir le dernier cadeau, persuadée qu'il ne parviendrait pas à lui rendre le sourire. C'était un paquet noir, rectangulaire, ayant à peu près la taille d'un livre. La curiosité prit le dessus et elle se décida à arracher le papier. Il contenait un écrin en velours noir ainsi qu'une lettre.

Ma chère Astoria,

J'avais prévu de t'offrir cette parure avant-hier, après la soirée de Slug', où je pensais que tu m'accompagnerais. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme prévu et tu ne peux pas imaginer à quel point je m'en veux pour ce que j'ai fait. S'il y a une seule chance que je puisse me racheter, je t'en prie, dis-le-moi.

J'en ai perdu l'appétit et même le sommeil. Pardonne-moi, Astoria.

Je crois que je suis amoureux de toi.

D.

Ebahie pas une telle déclaration, elle ne sut si elle devait se réjouir ou fondre en larmes. Retenant son souffle, elle ouvrit le boitier. Il contenait une magnifique chaîne en argent avec une émeraude faisant office de pendentif et des boucles d'oreilles assorties.

Astoria reconnu cette pierre au premier coup d'œil. C'était la pierre précieuse de la famille Malefoy.

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