Dites-moi ce que vous pensez de ce chapitre, c'est mon préféré!
À l'incompréhension avait succédé l'ironie. À l'ironie avait succédé le doute. Au doute avait succédé la fureur. À la fureur avait succédé le désespoir.
Astoria s'était félicité d'avoir glissé sa baguette magique dans la poche de son peignoir. Drago était entré dans une rage folle. L'assénant de tous les noms, il lui avait balancé verres, bouquets, chandelles et chaises au visage.
Toujours avec cette même phrase « Je ne te crois pas, tu mens ! ».
Des larmes de colère avaient dégringolées sur ses joues. Il avait saisi la jeune fille et l'avait secouée. Il avait voulu lui asséner un coup, mais en avait été incapable. Il s'était effondré à ses pieds, tapant le sol de ses poings jusqu'à ce qu'ils saignent. Le désespoir perçait dans sa voix alors qu'il s'épuisait, jurant, tapant, hurlant. Elle était restée de marbre, contemplant le jeune homme désespéré, se protégeant des coups qu'il lui assenait avec nonchalance. Lorsque les forces du jeune homme étaient venues à manquer, il avait relevé la tête vers Astoria. Elle le surplombait de toute sa hauteur, aussi sereine que si rien ne s'était passé.
-Pourquoi ? Avait-il murmuré, étranglé par ses sanglots.
La jeune fille s'était accroupie à sa hauteur, un sourire victorieux aux lèvres.
-Pour te punir de ce que tu as fait.
Elle avait marqué un silence, attendant qu'il digère ses paroles, avant de continuer :
-Ce que tu m'as fait. Et ce que tu as fait à Daphné.
Elle avait retiré la bague de fiançailles et lui avait jeté au visage avant de sortir de la salle de sa démarche légère, laissant le prince des serpents seul et désemparé, plus bas que terre.
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La semaine qui suivit, Drago ne se montra pas, suscitant les questionnements de tout un chacun. Alors que certains disaient savoir de sources sûres qu'il était mort dans une mission pour le Seigneur des Ténèbres, d'autres se persuadaient qu'il était simplement enfermé dans sa chambre, et puisque personne n'osait le déranger lorsqu'il était seul, les rumeurs ne pouvaient que rester des extrapolations.
À vrai dire, le jeune homme n'était ni mort, ni à Poudlard. Il avait quitté le château le lendemain de la Saint Valentin à l'aube, en transplanant à l'extérieur de la zone protégée. Une fois arrivé au manoir Malefoy, sa rage avait continué d'augmenter lorsque sa mère lui avait appris que Lucius était en mission pour le mage noir. Le feu de sa fureur ne diminua pas, alors qu'il restait des journées durant, assis dans le grand fauteuil du salon, attendant le traitre de pied ferme. Cinq jours après son arrivée, le patriarche passa les portes de la demeure peu après 19 heures. D'abord étonné du retour de son fils, il avait vite compris ce qu'il l'amenait.
-C'est vrai ? Avait demandé Drago, la colère perçant dans sa voix.
Il n'avait rien répondu, mais un terrifiant sourire en coin avait déformé son visage de fou. Il n'en fallait pas plus à son fils pour être persuadé de sa culpabilité.
En un éclair, le jeune homme avait sorti sa baguette, tentant sans succès de désarmer son père. Alors qu'il échappait à un éclair rouge de justesse, il s'était entendu prononcé, à demi-conscient, les quatre syllabes. « Endoloris ». Son père était tombé au sol. Il s'était arrêté de rire. Son visage autrefois narquois avait été déformé par la douleur. Drago, réitérant la formule à mainte reprise, avait senti sa colère s'estomper tandis que son patriarche hurlait à la mort. Peu importe. Il n'entendait plus, ne sentait plus. Tout son être s'emplissait d'une satisfaction morbide alors qu'il regardait celui qui avait longtemps été son modèle se tortiller à ses pieds, implorant son pardon. Même les cris de sa mère, alertée par le bruit, ne parvenaient pas à le faire sortir de sa transe. Soudain, les cris s'étaient évanouis. Narcissa avait poussé un hurlement déchirant en se jetant auprès de son mari inconscient. Drago n'avait pas semblé entendre les cris et les pleurs, lorsqu'il avait abaissé sa baguette. Il était sorti du manoir en silence et avait transplané devant le château éclairé, dans une nuit d'encre.
Les jours qui suivirent, il ne sortit de sa chambre ni pour manger, ni pour aller en cours. Si la torture de son père avait atténué sa rage, la confirmation de ce qu'il craignait avait laissé un trou béant dans le cœur du jeune homme. Oubliant la notion du temps, il ne dormait plus, ne bougeait plus, ne pleurait plus, ne pensait plus. La même image tournait en boucle dans sa tête. Sa belle Astoria embrassant fiévreusement l'homme qu'il avait torturé. À chaque instant, il lui semblait qu'une multitude de bout de verres venaient se planter dans chaque parcelle de son corps. Son cœur semblait être sorti de sa poitrine. Sa tête lui pesait comme si elle contenait du plomb. Il ne parvenait même pas à dire s'il était vivant ou mort. Il préférait peut-être mourir que de ressentir ça. Le visage livide, il repensait sans cesse aux mots de son amour. « Pour te punir ». N'était-il pas assez puni ? Il n'avait plus la tête à pleurer, ni à taper, ni à hurler. Il voulait seulement que tout s'arrête. Que le trou béant dans sa poitrine se referme. Que sa tête arrête de bouillir. Qu'il se réveille et découvre que tout ça n'était qu'un horrible cauchemar. Qu'Astoria passe le seuil de la porte et lui dise que tout était faux. Que ses haut-le-cœur constants cessent. Que le monde s'arrête de tourner. Que la mort l'emporte. Que cette douleur s'évanouisse.
Mais rien ne se passait. Ses prières n'étaient pas exaucées.
Après quatre jours passé dans le brouillard le plus total, buvant Whisky sur Whisky pour calmer le feu qui lui brûlait les entrailles, il sortit de sa torpeur.
Le monde n'allait pas s'arrêter de tourner pour lui. Et le monde ne pouvait tourner sans lui. Il était le prince des Serpentards. Il était promis à un avenir glorieux. Il ne pouvait pas se laisser abattre par une stupide femme. Aussi attirante soit elle.
Il devait se battre. Il devait relever la tête et combattre. Il devait continuer d'avancer ou mourir. Il était l'homme le plus désiré de la Haute société. Il était le meilleur parti de Grande-Bretagne. Il était le plus jeune Mangemort. Le Seigneur des ténèbres avait placé sa confiance en lui. Il se devait d'être à la hauteur. Il se devait de remplacer cette idiote et de reprendre son titre de noblesse.
Le soir même, il reprit sa place dans la Grande Salle à l'heure du dîner sous les exclamations de ses camarades. Sa douleur l'avait rendu encore plus impressionnant, aussi personne n'osa l'interroger. Il jeta un regard à Astoria, qui piaillait joyeusement dans un coin, et s'efforça d'ignorer le feu dans son estomac. Il nourrissait une haine féroce pour cette sotte. Et il comptait se le prouver. Après le dîner, il emballa en quelques minutes une 5èmeannée fraiche et innocente. La déflorer fut agréable, mais ne parvint pas à combler le vide qui le transperçait. Aussi, réitéra-t-il le même procédé avec toutes les gamines de 15 ans à peu près jolies, pendant plus d'une semaine. Les Gryffondors croisant sa route étaient peu chanceux. Il déversait sa haine en les torturant, tirant une satisfaction intense de leurs cris ridicules. Sa mère lui avait écrit, le sommant de s'expliquer, mais il l'avait laissé sans réponse. Apparemment, son père avait été admis à St Mangouste dans un état critique, mais cette nouvelle lui était bien égale.
Torturer les Gryffondors et dévierger de jeunes fleurs ne parvenait pas à l'apaiser cependant. L'image d'Astoria l'obsédait. Il se réveillait la nuit en sueur, faisant chaque fois le même rêve horrible, où il la surprenait, couchant avec Lucius, lui faisant un clin d'œil alors que ce dernier léchait ses parties intimes. Chaque matin, il tentait de faire preuve d'indifférence à son égard, mais ne pouvait s'empêcher de remarquer son air ravi. Pour couronner le tout, la jeune fille s'était remise avec Yaxley. Feignant le désintérêt pour cette nouvelle, il ne pouvait s'empêcher de serrer les poings lorsqu'il les apercevait s'embrasser, au détour d'un couloir. Il noyait son chagrin dans l'alcool. Seul Blaise l'aidait à surmonter cette épreuve, parvenant parfois à lui faire penser à autre chose qu'à celle qu'il avait perdue. Drago ne lui avait rien expliqué, mais son ami avait toujours su comment l'aider sans jamais être indiscret. Il lui en était reconnaissant.
Au début du mois de mars, il fut appelé à servir son maitre. Granger, Weasley et Potter était au manoir, lui avait-on dit. Il resta évasif aux questions de sa tante, l'esprit subjugué par la présence de son père dans la même pièce. Ce dernier, bien amoché, n'était que l'ombre de lui-même. Ses traits tirés accentuaient son teint grisâtre. Narcissa semblait soucieuse. Malgré son amour pour sa mère, il ne parvenait pas à avoir de compassion pour cet homme qu'il haïssait de tout son être.
De retour au château, la routine repris. Les jours passaient inlassablement. Les filles, de plus en plus jeunes, passaient entre ses draps. Les Gryffondors se faisaient plus rares, le craignant presque autant que Voldemort. Il avait retrouvé son statut d'antan. Mais cela ne suffisait plus à le ravir.
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Destins Liés - Tome 1: Libertine
FanfictionIl faut toujours se méfier des apparences, d'autant qu'elles sont souvent trompeuses, dans les hautes sphères. Une jeune fille calme, douce, bien sous toutes coutures ne peut que cacher une face sombre. Qu'Astoria Greengrass soit devenue Astoria Ma...