Chapitre 12

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Chapitre 12

J'étais que mon frère était allé cafter. Sinon pourquoi aurait-il dit qu'il savait comment régler le problème ? Il n'avait pas 36000 solutions.

-Non il va pas oser faire ça...Attesta Issa en me faisant sortir de mes pensées.

Je l'ignorai avant d'accourir au bureau de Kiné en espérant arriver à temps avant que Cheikh n'ait fait ce qu'il avait à faire.
A ma grande surprise, j'ai retrouvé vide le bureau de Kiné. Je ne savais pas comment aborder la question. Cheikh était-il passé la voir ? Auraient-ils déjà parlé du pari ?
Je toquai avant d'entrer. Je savais que Kiné était impulsive et que si Cheikh lui a dit la vérité, j'aurais forcément un de ses talons en pleine gueule.

-Salut.
-Salut.

J'avançai jusqu'à elle mais je fis chaque pas avec appréhension.
Je soutins son regard en place en prenant place.

-Ça va ???Lui demandai-je.
-Non pas trop... Elle le dit timidement mais je ne sentais aucune colère dans sa voix. Cheikh n'avait rien dit.
-Pourquoi ?
-Comment peux-tu me poser cette question ? J'aurai préféré que Cheikh n'apprenne pas ce qui se passe entre nous de cette façon.
-Quoi qu'il en soit, il l'aurait appris d'une façon ou d'une autre.
-J'ai l'impression que tu t'en fous...
-Tu sais bien que je m'en fous pas. Cheikh est mon frère.
-Je sens salope. Comment ai-je pu faire ça ?

Je savais qu'elle pleurait même si elle a pris ses mains pour cacher ses yeux.
Je me levai de là où j'étais assis pour la rejoindre et la prendre dans mes bras.

-Pleure pas c'est pas ta faute.

Je pris un mouchoir pour sécher ses larmes.

-Quand mon histoire avec toi sera connue, tout ce que les gens retiendront est que je me suis mise entre deux frères.
-Tu ne t'es pas mise entre nous. Cheikh va s'en remettre.
-Et ta mère, tu penses qu'elle m'acceptera ?
-Bien sûr.
-Cheikh me présente comme sa copine et un mois après tu fais pareillement. Elle ne prendra pas bien, je sais, je le sens. En plus je m'attends déjà à ma mère qui va me faire des leçons de morale.

Tout à coup, je me décollai d'elle.

-Kiné, qu'es-tu en train de faire ?
-Quoi ?
-Tu me donnes l'impression de trouver que cette relation était une mauvaise idée et que tu veux rompre.
-C'était une mauvaise idée mais je tiens trop à toi en ce moment pour rompre.
-Ouff ! Ça me soulage.

A un moment donné je pensai à une chose, que je le veuille ou non, Cheikh allait parler. Mieux vaut que je prenne mon courage et que je lui en parle moi-même.
Pas ici. Pas dans cet endroit.
Je me voyais comme un homme pris dans son propre piège. Quand j'ai accepté de relever ce défi j'étais loin de m'imaginer que j'allais tomber amoureux et c'était exactement ce qui s'était produit. Je ne voulais pas la perdre et je savais avoir plus de chances de me faire si elle apprenait tout de ma bouche.

-Ça te dirait qu'on sorte ce soir ?
-Non, je n'ai pas la tête ça.
-Je sais mais c'est un bon prétexte pour sortir. Tu dois décompresser et oublier tout ça.

Je pris sa main pour lui faire un bisou.

-S'il te plait. On va sortir en amoureux. Ce sera juste après la descente. On fera une ballade et après on ira diner au restaurant. Celui que tu préfères, j'ai retenu la leçon.

Je la vois sourire et je comprends qu'elle s'est souvenue de ma grosse bourde. Qu'est-ce que les femmes peuvent être compliquées.

-Ok.
-Cool...Dis-je en me levant...Je vais aller terminer le projet que je dois présenter demain à mon père.
-Bordel...
-Quoi ?
-Mais qu'est-ce que je fous ? Comment ai-je pu penser à ce que ta mère pensera de moi et oublier ton père alors que c'est lui qui paie mon salaire ?
-Vu qu'il s'est marié avec une fille qui a mon âge, mon père a perdu le droit de faire la plus petite remarque sur nos fréquentations.
-Il reste ton père.
-Et alors ? T'inquiète. Et même franchement j'ai du mal à te comprendre. Ça fait des semaines qu'on sort ensemble et c'est aujourd'hui que tu remets tout en question. A moins que le fait que Cheikh nous ait surpris t'ait donné une nouvelle conscience, je ne te comprends plus.
-Quand personne n'était au courant, j'étais dans ma bulle et j'avoue que j'aurais préféré y rester.
-Ça aurait été un peu trop facile pour nous. Et comme je t'ai dit, chaque chose en son temps.
-Ok...Fit-elle en hochant la tête.

Un stupide pariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant