Chapitre 15
******Kiné******
Betty continue de me regarder. Je ne suis pas sûre de pouvoir déceler ce qu'il y a dans son regard. Est-elle désemparée de me voir ainsi ? Ou est-ce tout simplement de la pitié ?
-C'est ta vie...Finit-elle par dire en détournant son regard.
-Oui et c'est ce qui me donne e droit d'en faire ce que je veux.
-En tant que ta meilleure amie quand je te vois commettre une bêtise, je dois être dans l'obligation de te le dire et ne pas jouer à l'hypocrite qui te dira que tu fais bien alors que dès qu'elle te tournera dira partout que tu es stupide.
-Je ne suis pas stupide.
-Quel nom comptes-tu donner à ce que tu as envie de faire ?
-C'est un choix réfléchi.
-Tu comptes te marier avec quelqu'un que tu n'aimes pas. Ne me parle pas de choix réfléchi. Tout ce que je veux c'est que tu parles au moins avec Habib.
-Es-tu obligée de me chier ?
-Seule la vérité dérange.
-Je n'ai rien à dire à Habib. Il peut aller au diable, je m'en fiche.
-Y a quand même une chose qui m'intrigue.
-Laquelle ?
-Comment tu vas faire pour continuer avec lui ? A moins que tu comptes trouver un autre boulot comme tu avais fait avec Isaac.
-Changer de travail est un luxe que je ne peux pas me permettre et ce qui a fait que j'aie quitté l'entreprise va au-delà de la trahison d'Isaac.
-Tu parles des rumeurs ?
-Bien sûr que je parle des rumeurs. Je sentais que me regarder avec des yeux comme quoi je devais tout ça à mes performances au lit avec le fils du boss et non par mérite.
-Tout ça c'est dans ta tête. Personne ne te regardait comme ça. D'ailleurs même certains ne savaient même pas que tu sortais avec Isaac.
-C'est ce que je sentais. Pour la défense d'Habib, lui au moins il ne m'a pas cocufiée avec la moitié de la société.
-Isaac est un vrai crétin.
-Ne le dis pas doucement. C'est un salop même si il faut avouer que je l'ai bien cherché.
-Tu les choisis bien tes hommes....Dit-elle sarcastiquement. Ce qui me fait sourire.
-Je le fais même pas exprès.
-Puisque tu t'es casé avec ton cousin, espérons qu'il soit meilleur que tes ex.
-S'il n'est pas meilleur qu'eux, je sais déjà qu'il ne sera pas pire qu'eux.
-J'espère qu'il te rendra heureuse.
-On verra. Il voulait qu'on sorte hier mais j'ai préféré prétexter un mal de tête.
-Ça commence bien.
-Pourquoi tu dis ça ? Je n'avais juste pas envie de sortir.
-Dis plutôt que tu n'avais pas envie de le voir. Ce mariage sera bien drôle, j'ai hâte d'y être.
Je lève les yeux au ciel. Betty c'est Betty. Elle a le chic pour m'énerver. Elle comprend pas en fait. Chez moi sortir tous les samedis n'est pas une règle absolue. Même quand je sortais avec Habib, je faisais pas ça. Et là au moins personne ne peut dire que je le fuyais.
Peu de temps après puisqu'il commençait à se faire tard, Betty prit congé.
Mon dimanche est passé très vite. Il a surtout été très pesant dans la mesure où j'ai passé la journée à parler d'Habib.
En parlant de lui, s'il vient demain je vais être obligée de le briefer. Je lui ferai un mail. Qu'il ne compte pas sur moi pour lui adresser la parole. Je n'ai rien à lui dire.
********
Comme chaque matin de boulot, je me réveille grâce à l'alarme sur mon portable, il m'est impossible de me réveiller avant. Comme à mon habitude, je passe 5 à 10mn sur le lit en te m'étirant de tous les côtés possibles. Je me résigne finalement et je vais sous la douche.
De retour, face à mon armoire j'opte pour une robe crayon accompagnée d'une veste. Elle est rouge bordeaux. Je sors mes escarpins et je range mon sac. Je porte toujours des talons hauts. Quand on est de petites tailles, il faut avoir l'habitude d'être sur des talons.
Je me maquille comme toujours assez discrètement. Crayon, anticerne et gloss.
Il m'est impossible de manger le matin. Après m''être habillée, je vais dire à ma mère que j'y vais, elle a l'habitude de toujours se lever assez tôt. Elle fait des prières et je m'en vais.
*******
J'arrive au bureau. Je ne suis pas passée par celui d'Habib et j'ignore s'il est là ou pas. N'empêche, j'écris quand même le mail. J'ai du travail et je ne peux pas me permettre de perdre du temps.
Peu de temps après il me répond. Je comprends qu'il l'a reçu. S'il avait une question, il l'aurait posé. Mais bon j'ai autre chose à faire.
********
Vers 11h, je reçois un appel sur le téléphone fixe de mon bureau. Je reconnais le numéro de la secrétaire de Monsieur Cissé. Je pense automatiquement au fait que le boss veut me voir.
Je réponds.
-Allô.
-Allô. Kiné comment tu vas ?
-Je vais bien et toi ?
-Je vais bien. En fait je t'appelle parce que DG veut te voir.
-Maintenant ?
-Je crois que oui car il a un déjeuner d'affaire à midi.
-D'accord, j'arrive.
J'enregistre le dossier sur lequel je bossais, ferme ma session avant de sortir.
Je vais jusqu'au bureau de DG. Je toque et j'entends dire « Entrez ».
Je vois Habib déjà assis. J'espère qu'il va pas nous mettre un nouveau projet sur la table et nous obliger à travailler ensemble.
En parlant d'Habib, il est tiré à 4 épingles. Il a l'air d'allé très bien pour quelqu'un qui soi-disant était malade la semaine passée. Comme je le pensais, il voulait juste se prendre des vacances. Peut-être qu'il était avec cette fille ?
Où vont mes pensées ? J'avais déjà dit que je m'en fichais et mieux vaut que ça le reste.
-Bonjour...Finis-je par dire.
-Bonjour Fatou Kiné...Assis-toi.
Je prends place.
-Peut-être que vous avez une idée de la raison pour laquelle je vous ai appelé.
-Non...Dit Habib plus rapide que moi.
-J'ai parlé avec ta mère et elle m'a dit ce qui s'est passé.
Si j'avais pas autant de retenus, j'aurais dit « Bordel de merde ».
J'ai l'impression que tout le monde se mêle de ma vie.
-Je n'aime pas me mêler de la vie de mes employés...Dit tonton Amadou comme s'il avait lu dans mes pensées.
-Pourtant c'est ce que tu es en train de faire...Habib reprit la parole... S'il te plait, maman m'a déjà savonné hier, ne t'y mets pas toi aussi.
-Je vais pas te savonner, tu es assez grand pour savoir ce que tu dois et ne dois pas faire. Je vous ai pas appelé pour qu'on parle de ce qui s'est passé. Je n'en sais rien et je ne veux pas savoir. Si je vous appelais c'est pour qu'on parle de l'évolution de votre relation professionnelle. Je sais d'expérience que les ex mettent souvent en avant leurs problèmes de cœur aux dépens du travail. Je ne veux pas que les performances de mon entreprise.
-Tonton, pour ça ne t'en fais pas. Ça fait un mois plus ou moins depuis qu'on a rompu et je pense que jusqu'à présent rien ne s'est passé pour que tu te dises que notre problème a eu des conséquences sur le travail qui nous unit. Nous sommes tous les deux très professionnels.
Alors que j'attends une réponse, il regarde son fils.
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Un stupide pari
RomanceQuand Habib a lancé un pari à l'encontre Moctar, il était loin de s'imaginer qu'il tomberait dans son propre piège. Que se passe-t-il quand on fait de l'amour un jeu? Venez découvrir la chute d'un play-boy habitué à s'amuser avec les sentiments des...