chapitre neuf

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15:34

J'étais au parc. Gerard n'était pas là, alors qu'il n'était d'habitude jamais en retard.
Des enfants s'amusaient à courir partout dans le parc, certains prenaient leur goûter, d'autre jouaient sur les constructions, et moi, j'étais là, à attendre mon pote qui m'avait embrassé, pour s'expliquer la situation.
Je le vis arriver au loin, ses mains dans les poches.
Je fis mine de ne pas le voir.
Une fois arrivé devant moi, je releva la tête.
Il avait l'air extrêmement fatigué. Ses cheveux étaient en pétard et il avait les yeux rouges.

-Salut, dis-je.

-Je suis désolé, me dit-il en regardant le sol.

-Gerard... Je... Sois pas désolé.

Un blanc prit place pendant environ 20 secondes. Les 20 secondes les plus longues de ma vie.

-Je crois que je t'aime, disais-je. Enfin je suis attiré par toi. Fin voilà.

-Sérieusement.

-Je crois... On peut essayer de... et si ça marche pas... fin voilà, répondis-je.

-Sortir ensemble ? me demanda-t-il.

-Bah... Ouais.

-Si ça marche pas... Ça gâchera tout, dit-il.

-Bon Gerard... Tu m'aimes ou tu m'aimes pas ? lui demandais-je d'un ton sérieux.

-Je t'aime... Il me semble. C'est bizarre.

-Eh ben on sort ensemble. Si ça marche pas on se sépare et on reprend comme avant, ça pourra pas être plus bizarre que ce que c'est déjà.

-Ok, me dit-il a voix basse. Je sais pas ce qu'il m'a prit. Je suis vraiment désolé, continua-t'il.

-J'ai apprécié ce moment.

Il fixait toujours le sol. Il tournait de gauche à droite, les mains toujours dans les poches.
Ça faisait bizarre.
Bizarre de sortir avec son meilleur ami.
Bizarre de sortir avec quelqu'un tout court.
Mais avec lui encore plus.

-Gerard, lui demandais-je.

-Quoi, me répondit-il.

-J'étais attiré par toi avant. L'autre jour quand tu m'as pris dans tes bras je me sentais... bizarre. Et... en sécurité.

-Oh... me dit-il en relevant les yeux vers moi. Il avait les joues rouges comme ses cheveux.

Nous ne dîmes rien pendant au moins 2 bonnes minutes. Nous étions face à face et là seule chose que nous faisions était regarder le sol en essayant de ne pas croiser nos regards.

-Ça m'énerve, dit Gerard.

-De quoi ? demandais-je.

-D'habitude quand on est ensemble y'a aucune gêne. Là on est en couple et c'est comme si c'était retombé à zéro.

-Mais tu veux que je dise quoi !

-Mais rien ! Je m'en prends pas qu'à toi, moi aussi je m'énerve moi même. Enfin c'est dans l'atmosphère tu vois... me dit-il.

-Super. Bon on fait quoi ? demandais-je.

-On va chez moi ? me répondit-il.

-Si tu veux.

Nous marchons côte à côte et sortons du parc. Je sortis mes mains de mes poches et pris sa main dans la mienne, entrelançant mes doigts dans les siens.
C'était bizarre, mais je me sentais bien. Je ressentais comme... une euphorie. Je ne saurais pas comment définir ce que je ressentais.

I am not afraid to walk this world alone (frerard)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant