chapitre douze

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Les journées en ce moment étaient très longues et fatiguantes. Je ne dormais presque pas la nuit, et, c'était en cours que l'envie de dormir me prenait.

Cela faisait 5 jours que Mikey était entré au lycée. Il s'en sortait bien et semblait heureux. Il avait tenu ses promesses et avait arrêté de se faire mal à lui même.

J'allais avoir 18 ans dans trois jours et je ne savais toujours pas quoi faire. Ma mère voudra sûrement inviter toute ma famille mais ce n'était pas ce que je voulais. Mon père s'en foutait et honnêtement je savais pas ce qui était le pire. Je voulais juste passer mon 18ème anniversaire avec mon copain, mon frère et ma mère. Oui, sans mon père. Je ne savais pas ce qui lui arrivait. Mon père s'en foutait de tout. L'histoire avec Mikey, il n'en avait rien à foutre. On ne le voyait presque jamais à cause de son travail, certes, mais quand il pouvait être à la maison, il n'y était pas. Je ne le considérait plus vraiment comme mon père. Je pense qu'il n'avait pas hyper bien prit le fait que je sois gay non plus. Peut être que c'était ça qui l'avait éloigné, mais je ne changerais sûrement pas pour lui.

Mon réveil indiquait 03:48.
Je devais me lever dans trois heures et quelques.
Il paraît que passer ses nuit à réfléchir n'est pas bon. Moi ça me permet de tout réorganiser dans ma tête. Mais j'ai l'impression que ça crée aussi un bordel inimaginable. Si vous saviez le nombre de questions que je pose sur si j'avais fait certaines choses différemment, où j'en serais maintenant. Par exemple, si je n'avais jamais rien dit à Frank. Nous serions juste de simples amis, qui s'aiment l'un l'autre sans le savoir. Si je prennais bien mes médicaments, où j'en serais avec ma dépression. Si l'année dernière j'avais eu le courage de me bourrer plus de médicaments, voir comment ma famille aurait réagit. Voir ce que ça fait de se voir partir d'un monde pour aller dans un autre.
Enfin bref, c'est fini. Je continue malgré tout, j'essaie de tenir.
Peut être qu'il faudrait que je dise à mon docteur que ses médicaments extraordinaires ne marchent pas si bien que ça.

J'avais envie de fumer, c'était plus fort que moi. Je sortis de ma chambre et allai regarder dans la cuisine si mon père avait par hasard laissé un paquet de cigarettes.
Pardon Frank, mais j'en pouvais plus. Je ressentais vraiment le besoin de fumer.
C'était gagné, il avait laissé son paquet dans un tiroir. Je le pris, et retournai dans ma chambre.
Je tirai les rideaux et ouvris la fenêtre, passai par dessus et m'assis sur le toit.
J'allais briser la promesse que j'avais fait à Frank.
Non, je n'allais pas le faire. Je lui avais promis et c'était dégueulasse de briser une promesse comme celle là. Je n'allais pas fumer. Je lui avait promis d'arrêter. Je me contentai juste de m'allonger, les bras derrière la tête, à observer les étoiles.

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-Comment ça ? Tu m'as menti ? Tu m'avais promis que tu ne fumerais plus !

-Je ne l'ai pas fait Frank ! J'avais l'intention de le faire.

-Ne me mens pas ! Je t'ai vu. J'étais là. Tu as fumé, et tu as-

Le soleil m'éblouit et me forca à ouvrir les yeux. Je n'étais pas encore conscient de la situation.
Ah, si. Je m'étais endormi sur le toit. Je n'avais aucune idée de l'heure actuelle mais tant pis, c'était le week-end.
Week-end...
Non !
Je me rendis compte.
C'était Ven-dre-di.
Un soleil aussi puissant de bon matin en avril ? Impossible. Il ne devait sûrement pas être six heures.
Je me rendis compte que j'étais plausiblement en retard et rentra en vitesse par la fenêtre, à laquelle je me cogna violemment la hanche. Je me dirigea vers mon lit - difficilement avec cette douleur à la hanche - et regarda mon réveil.
Il était 8h36. Bordel. Je commençais à huit heures.
Je m'habillai en vitesse, pris mon sac et dévalai les escaliers.
Mikey était dans la cuisine, en train de manger son bol de céréales.

I am not afraid to walk this world alone (frerard)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant