chapitre dix sept

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-Frank ? Ça va ? Tu te souviens de moi ?

-B... Bob ?

J'essuyai mes larmes et lui accordai un faux sourire.

-Ça va ? Pourquoi tu pleures ?

-Rien... Ça va.

Il fronça les sourcils.

-Tu... Tu sais où est Gerard ? J'aimerais lui parler et surtout m'excuser pour ce que je lui ai dit.

Ça me revenait maintenant. Bob avait dit à Gerard qu'il en faisait des tonnes sur sa dépression. Je ne savais pas vraiment si je devais lui faire confiance.

-Euh, nan. Je... Je sais pas où il est.

-Il est pas en cours ?

-Nan. Je sais pas.

-Ok. Bon bah je te laisse.

Il partit et je me ré-effondrai.

Je me levai et pris mon sac, puis traversai la cours en trombe, le vent transperçait mes yeux et glaçait mes larmes.
Je rentrai dans le hall et sortis du lycée.
Je courus pour rentrer chez moi.

Une fois arrivé, je sortis mon portable et composai le numéro de ma mère.
Elle décrocha au bout de trois sonneries.

-M... Maman...

-Oui Frankie ?

-Emmène moi à l'hôpital...

-Pourquoi ? Tu vas bien ?! Qu'est ce qui se passe ?! Il t'est arrivé quelque chose ?!

-Non... Pas à moi.

-À qui ?!

-Gerard. Emmène moi à l'hôpital s'il te plaît...

-D'accord. Faut que je vois avec mon patron. J'essaie d'arriver le plus vite possible.

-Ok merci...

Je raccrochai et me ré-effondrai. Je me jetai sur le canapé et fixai le plafond.

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-Frank ?

Elle se jeta sur moi et me pris dans ses bras.
Elle me vit pleurer et essuya mes larmes avec son pouce.

-Qu'est ce qu'il s'est passé ?

-Il a eu un accident de voiture avec sa mère ce matin. Ils sont tous les deux dans le coma. Apparemment il a gravement été blessé à la tête, disai-je en un souffle.

-Oh merde... Bon viens on y va, dit-elle en me prenant par la main.

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Nous arrivâmes à l'hôpital. Nous nous dirigeâmes au bureau de réception et demandâmes le numéro des chambres.

Nous nous rendîmes dans le couloir et j'aperçu Mikey et son père.
Mikey avait la tête entre ses mains et les coudes sur ses genoux et son père avait les bras croisés sur son torse. Le père de Mikey releva la tête et ma mère lui serra la main. Je m'assis à côté de Mikey et ma mère restait debout.

-Ça va ? lui demandai-je en posant ma main sur son épaule.

-Frank, tu penses vraiment que ça va ?! MON FRÈRE ET MA MÈRE SONT DANS LE COMA BORDEL !

Je retirai ma main et baissai la tête.

-Désolé, c'était bête.

Un silence gênant se forma.

-Désolé de m'être énervé comme ça...

Il se mit à pleurer.

Je le pris dans mes bras.

-Hey... Ça va aller... lui chuchotai-je, même pas sûr de ce que je disais.

Un docteur arriva vers nous.

-Leur états sont maintenus. Ils sont tous les deux en perfusion et ont une sonde. Je ne peux pas vous dire combien de temps ils resteront comme ça. Je peux juste vous conseiller de rentrer chez vous, on vous appellera si il se passe quelque chose.

Le père de Mikey se leva.

-Bon, on y va Mikey ?

-Je veux rester.

-Mikey, ça sert à rien.

-Pour toi ça sert à rien parce que tu t'en bats les couilles ! Tu t'en bats les couilles de Gerard et de Maman ! Gerard m'a dit que tu la trompais !

-C... Comment tu peux croire ça ?!

-Je suis pas con !

-Et qu'est ce que Gerard t'as dit ?

-Il m'a dit qu'il t'avait vu quand il était avec Frank au market et que t'étais avec une autre femme !

Je sursautai à l'entente de mon prénom.

Son père souffla.

-BON. On rentre à la maison.

-Sans moi.

-Tu fais comme tu veux, mais Michael James Way au nom de tout tes ancêtres t'as pas intérêt à venir te plaindre ! Je ne viendrais sûrement pas te chercher.

-Super !

Le père de Mikey s'en alla seul et Mikey se leva de son siège et commença à s'enfuir vers les couloirs d'un air déterminé.

-Frank, tu veux rester avec Mikey ? me chuchota ma mère.

-Je... Euh ouais. Est-ce que... Est-ce qu'il peut dormir à la maison ?

-Bien sûr.

-Merci maman, lui disai-je en la prenant dans mes bras.

Elle me fit un câlin et caressai mes cheveux. Ma mère était la seule personne que je dépassait en taille, c'était dire à quel point elle était petite.

-Maman excuse moi d'arrêter ce moment mais je dois le rattraper... Il a parfois des réactions bizarres qui peuvent vite devenir dangereuses.

Elle hocha la tête et me laissai partir.

J'essayai de rattraper Mikey mais je l'avais perdu de vue.

Un médecin traînait dans les couloirs, je décidai donc de lui demander s'il avait vu Mikey.

-Excusez moi, est-ce que vous auriez vu un garçon blond ?

-Oui, il est parti vers les toilettes, m'indiqua-t'il en me montrant une pancarte pendant au plafond, qui indiquait les toilettes dans un couloir vers la droite.

-Merci, lui répondis-je rapidement.

Je me dirigeai vers les toilettes et ouvris la porte, puis appelai son nom.

-Mikey ?

J'entendis seulement des sanglots.

Je toquai à la cabine où il devait probablement être.

-Ouvre moi...

Il ouvrit et se jeta dans mes bras.
Je n'étais probablement pas le meilleur câlineur, mais ça avait l'air de faire l'affaire.

-Mikey, ça va aller. Ils sont forts. Et toi aussi.

Il sanglota de plus belle.

J'essayais de le rassurer, mais moi même je n'étais pas confiant et j'étais probablement aussi perturbé que lui.

-Tu dors chez moi ce soir. Et puis même toute la semaine, si ça s'arrange pas avec ton père. Je pense pas que ça dérange ma mère.

Il s'en alla de mes bras et s'essuya les larmes de la manche de sa veste.

-Merci, Frank.

Je lui souris faiblement en retour.

Dans quelle merde était-on embarqués...

I am not afraid to walk this world alone (frerard)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant