3. Les jours passent et ne se ressemblent pas ( corrigé)

480 58 249
                                    

Le réveil sonne. Cinq  heures  trente, c'est trop tôt pour elle. Elle a l'impression de n'avoir rejoint son lit que depuis dix minutes, et déjà elle doit le quitter. Elle bougonne. Livia se lève du mauvais pied. La journée s'annonce longue. Elle se connait. Un matin n'est pas l'autre et il ne faudra pas la faire chier comme elle aime le répéter de nombreuses fois surtout lorsque Lisa, l'une des caissières qu'elle ne supporte pas, lui lance une petite vanne.

Elle saute dans sa douche, la prend tiède, histoire d'être bien réveillée. L'eau ruisselle le long de la nuque, elle frissonne. Elle sort de la cabine et se regarde dans le miroir, nue. Elle n'aime pas l'image qu'il reflète, honteuse de voir ce qu'elle observe. Elle fait demi-tour, laissant tomber des gouttes sur le sol. Elle se rappelle de certains moments quand elle était petite. Sa maman était très à cheval sur l'hygiène.

*****

- Livia, je t'ai déjà dit de mettre un tapis pour éviter de tremper la salle de bain, gronde Ariane.

- Mais maman, c'est que de l'eau, lui répond-elle.

- Oui, mais ce n'est pas une piscine alors s'il te plaît, tu mettras le tapis la prochaine fois !

Jamais elle ne l'avait utilisé.

Six heures, il est temps de se rendre au magasin. John lui a demandé de venir plus tôt pour faire le rangement des rayons. Elle avait reçu un SMS de sa part la veille, lui précisant qu'il était désolé, qu'il savait qu'elle aimait dormir mais qu'il avait vraiment besoin d'elle avant neuf heures. Elle avait accepté, voyant par là un moyen de se faire de l'argent car, même si elle ne manque de rien, l'oseille sur son compte est toujours le bienvenu. Il y a aussi une petite somme dans un coffre qui lui a été léguée à la mort de ses parents, mais elle refuse de l'utiliser.

Quand sa grand-mère lui a demandé pourquoi ce refus, elle avait juste répondu :

- C'est mon dernier souvenir de papa et de maman. Une fois dépensé, c'est comme s'ils n'avaient jamais existés, avait-elle fini par avouer.

Sa grand-mère avait compris.

Elle veut prendre son IPod, mais au dernier moment, elle se rend compte qu'elle a oublié de le mettre en charge.

- Putain de merde, rage Livia.

Elle peste contre elle-même. Une journée qui débute sans musique est une journée pourrie. Elle regarde alors son IPhone qui indique soixante-dix pourcents de batterie, ça devrait faire l'affaire, elle demandera à John de le charger au magasin. C'est Madness de Muse qui résonne. C'est fou, elle a l'impression que chaque chanson a été écrite pour elle.

''I, I can't get this memories out of my mind '' Oui, elle a besoin de ses souvenirs. Pour vivre ou survivre. Les écouteurs dans les oreilles, le casque sur la tête, elle arrive très vite au magasin, où son patron l'attend déjà.

- Bonjour Livia, alors t'as bien dormi ?

- Oui patron, dit-elle en ronchonnant.

Il sourit. Bien qu'il l'ait autorisée à le tutoyer, elle continue de l'appeler chef ou patron.

- Tu vas former un jeune aujourd'hui lâche John en ne pouvant dissimuler un petit sourire moqueur.

- Quoi, mais c'était pas prévu, chef, tu sais bien que je n'aime pas ça ! Pas besoin d'un gamin dans les pattes, j'ai bien assez à m'occuper de moi ! Demande à Lisa, elle aime les petits jeunes, lance-t-elle en riant avant de reprendre, tu te doutes bien que je vais le faire souffrir ce mioche ?

La vengeance pour oxygène (histoire terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant