4. Juste dans les souvenirs, (corrigé)

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Après un saut rapide dans la salle de bain et un déjeuner dévoré en deux minutes chrono, Livia saute sur sa moto.

- Bordel de merde...

Elle rage contre elle-même, la jauge d'essence clignote, indiquant qu'elle est presque à sec... Pas assez du moins pour prendre la route pour le boulot. Énervée, elle balance son engin au sol, puis un quart de seconde après le regrette. Sa moto, elle l'aime, c'est son bébé...

Par conscience professionnelle, elle décide d'appeler John. Deux sonneries retentissent, avant qu'elle n' entende la voix de son patron.

- Oui ?

- Chef, j'ai un gros souci, je serai en retard. J'ai oublié de faire le plein hier.

- OK. Merci ma belle de m'avoir prévenu. Viens dès que tu peux, Steeve te remplacera, il ne devrait pas tarder.

- A toute patron, merci.

La musique dans les oreilles, elle prend la route pour l'arrêt de bus, il n'est pas loin, dix minutes de marche. Elle peste à l'idée de monter dans un transport en commun. L'idée du monde qu'il y aura, de voir des gens... Et puis surtout, la lenteur à coté de sa moto.

Le bus est là et, comme prévu, il y a du peuple. Beaucoup trop à son goût. Les transports en commun ça rapproche, c'est sûr, mais certaines odeurs devraient rester dehors. Elle tente de se faufiler vers l'arrière, où elle a remarqué une place vide à côté d'un gars. Enfin vide, pas tout à fait, mais comme beaucoup de jeunes, le garçon a déposé son sac à dos à coté de lui, ce qui a le don de l'énerver. En avançant, elle reconnait le jeune homme.

- Steeve, ça va je te dérange pas ?

Il semble surpris de la croiser dans un bus.

- Oh Livia, qu'est-ce que tu fous là ? Tu t'es rendue compte que tu savais pas rouler ? dit-il d'air un air taquin.

- T'enlève ton sac et je t'explique...

Il rougit. C'est vrai que Livia a le don de le remettre en question. Elle le remarque et sourit, c'était son but. La civilité pour elle est importante. Une vieille dame, qui a du assister à la conversation, a aussi une petite moue rieuse. D'autres par contre, qui sont restés debout, regardent Livia avec envie. «Fallait faire comme moi » se met-elle alors à penser. Elle se retourne vers le jeune vaurien.

- J't'explique. Il n'y a plus d'essence dans ma moto, donc aujourd'hui, comme tu peux le voir, ce sera pour moi le merveilleux transport qu'est le bus. J'ai prévenu John et il m'a dit que ce n'était pas grave, étant donné que tu seras, enfin que tu aurais dû être là-bas dans dix minutes, finit-elle par dire d'un ton mesquin.

- Ouais je sais bien, mais ma mère est rentrée tard hier. Elle était totalement ivre. J'ai dû la surveiller et ce matin, je n'ai pas entendu le réveil de mon téléphone. Tu crois qu'il va être fâché?

Sa voix semble soudainement brisée, la confiance qu'il montrait il y a trois minutes semble avoir disparue, ne laissant apparaître qu'une mine déconfite et bouleversée par les événements de la veille.

- Je connais John depuis longtemps, il ne dira rien cette fois-ci, mais tu aurais dû l'appeler. Question de respect, mec.

Il hoche la tête, elle a raison et il le sait. Livia, qui avait alors jusque-là enlevé ses écouteurs et les avaient mis à son cou, lui propose une oreillette.

- Je peux choisir, demande alors Steeve.

- Sûrement pas, tu n'en connais aucune.

Il lui prend l'Ipod des mains et fouille la playlist.

La vengeance pour oxygène (histoire terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant