26. Achat de Noël (corrigé)

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Il a raison, ses parents doivent forcément le connaître et pour une raison encore inconnue, celui- ci les avait trahis.
Elle ne pu s'empêcher de sourire.
- Pourquoi ce sourire ?, La questionne-t-il en la regardant.
- On se croirait dans Harry Potter, au moment où il découvre que Sirius a peut-être vendu ses amis aux mages noires. Bientôt, tu vas me dire que c'est mon parrain.
Il se joint à elle dans sa bonne humeur soudaine. Une sonnerie vient subitement gâcher ce moment et Kiss sort son téléphone de sa poche.

- Allô, ici Kiss, dit-il. D'accord, j'arrive.
Livia n'a pas entendu l'ordre émis par l'interlocuteur mais devine la personne dont il s'agit.
-C'est Diego ?, demande-t-elle.
Il hoche la tête, sort du lit et file dans la salle de bain. La jeune femme décide de le suivre.
-Qu'est-ce qu'il voulait ?
- On a rendez-vous aujourd'hui, une livraison à assurer.
Il n'a pas envie de la quitter, elle ne désire pas qu'il parte.
-Reste près de moi, dit-elle en se collant à lui.
-Je ne peux pas, répond-il en la repoussant. On se voit ce soir ?
- D'accord. A contre cœur, elle se détache de lui. Attends, on se rejoint où ? Rajoute-t-il.
-Au bar de notre rencontre.
Et il quitte l'appartement, la laissant à ses rêveries.

En moins de 4 jours, il a pris énormément de place, trop peut-être. A ses côtés, elle a l'impression d'être toute petite, vulnérable, elle qui avait toujours refusé de laisser quiconque entrer dans sa vie. Puis, il y avait eu Steeve, et même avant ça, John.
Cette pensée lui rappelle les lettres reçues la veille. Ayant une journée de congé, elle se sent d'attaque à en lire certaines, quitte à revivre les émotions vécues le jour précédent.

En ouvrant la boîte qui n'est pas plus grande qu'une boite à chaussures, elle découvre avec surprise que tout a été rangé par ordre chronologique. Elle sort la première et en découvre le contenu. C'est une correspondance entre Mike et Juan. Très vite, elle reconnait l'écriture de son père grâce à la lettre qu'elle avait pu lire quelques jours auparavant, concernant le jour de sa naissance.

« Juan

Je sais que nous sommes surveillés, c'est donc par lettre que nous auront contact en dehors des réunions. Pour une raison que j'ignore encore, Abbe me tourne le dos. Comme je t'ai déjà dit, nous nous connaissons depuis des années. Il sait que je suis flic et de ce fait, que toi aussi. Je ne pensais pas le trouver dans le groupe quand nous avons décidé de l'infiltrer, cependant, il m'a promis de ne rien dire.
Pourquoi ,me demanderas-tu ?
Quand il avait dix ans, ses parents sont morts et ce sont les miens qui l'ont aidé. En gros, s'il n'a pas fini dans la rue ou pire, s'il n'est pas mort, c'est grâce à ma famille. En quelque sorte, il a une dette envers moi.
Pourtant, depuis trois jours, il m'évite.
Que crois-tu ?
Une amitié vieille de plus de 20 ans peut-elle disparaître par appât du gain ?
Nous sommes infiltrés depuis bientôt un mois et j'ai l'impression de mentir à tout le monde.
J'ai peur.

Ton Coéquipier. »

Agrafée à la page, il y avait la réponse de Juan.

«Mike,

En effet, je n'ai jamais ignoré ton amitié avec Abbe. Concernant sa prise de recul, je pense surtout qu'il angoisse. Si on se fait prendre, crois-tu que Diego et Lee ne le sauraient pas tout de suite ? Il y aurait 3 corps à la place de deux.
Je te dirais donc de rester sur tes gardes.
Je veille au grain.

Ton partenaire»

En l'espace de deux lettres, Livia apprend des infos essentielles.
De une, Abbe avait été "adopté" par ses grands-parents paternels, ensuite, un certain Lee venait de faire son apparition.
Elle décide donc d'arrêter sa lecture, ne voulant pas sombrer de nouveau.
Repensant à la période de Noël, elle se dit qu'elle irait bien faire le tour des magasins avant de rejoindre le bar.

Les magasins sont bondés, elle s'en doutait. La galerie commerciale grouillant de retardataires comme elle, à la recherche des derniers cadeaux.
Après l'achat d'un parfum pour ses deux grands-mères, de vin et de cigares pour ses grands - pères, de chocolats pour les autres invités, elle décide de sortir de cette fourmilière et de rentrer chez elle.
Une dernière vitrine attire son attention, et après avoir regardé l'heure, elle se dit qu'elle aurait bien une petite dizaine de minutes devant elle pour y faire un tour.
Ici et là, des instruments à cordes envahissent le magasin. Une guitare, voilà son dernier achat.
Steeve sera peut-être content, elle la laissera à la porte de John. A cette pensée, elle s'imagine à ses cotés, tous deux grattant sur leurs instruments. Peut-être comprendra-t-il, plus tard, que c'est par obligation et non par méchanceté qu'elle l'avait abandonné.

Avant de rentrer chez elle, elle fait demi-tour pour se garer face au domicile de son patron. Une ambulance... Prise de panique, elle se dirige droit vers la maison.
-Pas John, s'il vous plaît, pas John, supplie-t-elle, les mains jointes.
Cachée par une autre voiture, elle observe la scène.
Ce n'est pas John, c'est Steeve. Il est de retour, dans un brancard, un lit médicalisé le suivant. Son boss est devant la porte, prêt à l'accueillir. De là oû elle se trouve, elle remarque que des pansements recouvrent le visage de son ami, mais que pourtant, il va bien. Elle le voit tendre la main à son patron et celui-ci se penche pour lui déposer un bisou sur le front.
- Bienvenue chez toi, Fiston dit-il.
Un sourire se dessine sur le visage de l'ado, qui lui répond d'une voix basse.
- Merci chef.
Prenant son courage à deux mains, elle s'approche des deux hommes.
- Salut les gars.
Les ambulanciers encore présents arrêtent leur ascension.
- Non continuez, je viens juste donner ceci à mon ami. Joyeux Noël, Steeve, je suis désolée, on se reverra un jour.
Après un coup d'œil rapide envers son boss, elle se retourne et se dirige vers sa moto. Elle ne lui a pas encore pardonné, et un jour, il faudra bien qu'ils parlent. C'est vrai qu'elle avait eu peur quelques minutes auparavant, peut-être parce qu'une part d'elle l'aime toujours comme un papy.
En montant sur sa Harley, elle se retourne une dernière fois vers les deux hommes qui la regardent s'éloigner.
Comme un au revoir, peut-être même  un adieu.

La vengeance pour oxygène (histoire terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant