Forêt, n.f. : espace sylvestre jonché d'aiguilles de pin, où règnent moustiques et racines rusées, qui sont là, exclusivement pour vous faire chier.
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- JE ME HAIS...
À genoux en face de la lunette relevée des toilettes, je regardais d'un air nauséeux le mur d'en face. Mes yeux me brûlaient, ma gorge me brûlaient, mes coups de soleil me brûlaient. Je brûlais tout simplement. Il était clair que j'avais un peu de mal, si ce n'est beaucoup, à me remettre de la soirée de la veille : j'étais enfermée dans les toilettes depuis un quart d'heure, et bien qu'une forte envie de vomir me tiraillait l'estomac, je ne parvenais pas à m'en soulager.
Je vais vous épargner les détails, ne vous inquiétez pas.
- Darla ? Tu te sens bien ? demanda ma tante en toquant à la porte.
- Nhm..., fut le seul "mot" qui traversa mes lèvres alors que je me ruai au dessus des toilettes.
Encore maintenant, j'omets volontairement la suite des événements. Toujours est-il que j'entendis ma tante s'éloigner loin de la porte, me laissant seule dans ma misère. En effet, j'avais trop forcé sur la vodka-orange hier soir, et j'en payais le prix aujourd'hui. J'étais incapable de dire combien de verre j'avais bu durant la soirée, ni le nombre de mélanges peu recommandables que j'avais fait, sûrement pour impressionner mes nouvelles amies. Ou sûrement parce que j'étais tout simplement stupide.
Je demeurai en pleine agonie pendant cinq bonnes minutes encore, puis tirai la chasse d'eau et sortis en rampant des toilettes du rez-de-chaussée. Fanny m'attendait, assise sur les marches de l'escalier, caressant d'une main leste le labrador des Devignet. Un petit sourire satisfait était peint sur sa figure et la laisse qu'elle tenait de la main gauche, ne me disait rien qui vaille. D'ailleurs, ma cousine leva le bras en question, agitant le mousqueton sous mes yeux, tandis que j'essayais de me relever comme je le pouvais. Et en essayant de conserver le peu de dignité qu'il me restait.
- Dure soirée ? demanda Fanny, un petit sourire en coin au bout des lèvres.
- La ferme, lâchai-je en me dirigeant vers les escaliers.
Fanny se releva d'un seul coup, délaissant Oppy des caresses qu'il recevait depuis un moment. Le chien pleurnicha légèrement, tandis que Fanny attrapa la rambarde de l'escalier, créant ainsi une sorte de barrage qui m'empêchait d'avancer. Elle pencha la tête sur le côté, alors que je continuais d'avancer, et posa son pied sur mon ventre lorsque je fus tout près.
Faîtes-moi penser qu'il faut que je désinfecte ce haut avant de le reporter.
- Tu comptes aller où comme ça ? annonça-t-elle en levant le menton.
Sûrement pensait-elle être plus impressionnante dans une telle position.
- Je vais me recoucher, rétorquai-je en virant son pied de mon corps. Ça te pose un problème ?
- En effet, parce que j'avais plutôt prévu une petit balade en forêt. Oppy adore se dégourdir les pattes le week-end.
Et comme pour appuyer ses dires, ce fichu chien se mit à aboyer joyeusement.
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-Il fait chaud, y a des moustiques et en plus j'ai une ampoule au talon droit, me plaignis-je en enfonçant mon chapeau de paille sur ma tête. Et puis ça, c'est ridicule. J'le mets juste pour pas que des bestioles tombent dans mes cheveux.
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MOI, DARLA
Teen Fiction- "Allez ça va être cool, Darla ! Pense qu'on ne vit qu'une fois ! - Ouais bah si c'est pour finir estropiée par une poule, j'préfère mourir en paix sur mon canapé !" ||° Fille de la ville, petite princesse à ses...