44 bis||°Une fin alternative fort qualitative (du moins je l'espère)

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Montdesbois, n.m. : Village quelque peu perdu, où les gens ont des rêves plein la tête et surtout un très fort penchant pour les adieux grandioses et grotesques.

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NOUS ATTEIGNÎMES ENFIN LES ABORDS DE LA FERME. Ulysse descendit de son vélo et proposa de m'accompagner jusqu'à la porte. J'acceptai d'un hochement de tête et sautai de ma bicyclette avant de la faire rouler jusqu'à la grange. Puis, une fois cela terminé, nous nous rendîmes jusqu'à la porte d'entrée.

Je me tournai une dernière fois vers Ulysse et déposai un rapide baiser sur sa joue avant de rentrer. Le jeune homme me fit un ultime signe de la main, avant que je n'eus complètement refermé derrière moi, et s'en alla.

La maison semblait déserte, le silence régnait dans le corps de ferme. J'haussai les épaules nonchalamment et me dirigeai jusqu'à la cage d'escaliers. Je grimpai les marches quatre à quatre et m'engouffrai dans la chambre que je partageais avec Fanny. Il n'y avait aucune trace de ma cousine dans la pièce, si ce n'était le bazar monstre qu'elle laissait toujours derrière elle. 

Je n'y prêtai guère attention et attrapai un short et un débardeur secs. Je les enfilai prestement et quittai l'endroit aussi vite que j'y étais entrée.

Comprenez-moi, l'appel de la télévision était bien trop fort.

Soudain, alors que je descendais tranquillement les escaliers de bois, un bruit sourd me fit sursauter. Je fronçai les sourcils, intriguée, mais décidai tout de même de continuer mon chemin après quelques instants d'immobilité. Néanmoins, lorsque j'atteignis l'arche séparant le salon du couloir, le son reprit, beaucoup plus fort que la première fois.

Je courus jusqu'à la fenêtre, désireuse d'en savoir plus : elle était ouverte. Je pus donc aisément me pencher par dessus l'appui en bois et observai les horizons. Il y eut de nouveau le même bruit, encore plus aiguë que la première fois. Il semblait provenir de la grange.

Sans me faire prier plus longtemps, je traversai à grands pas la pièce, enfilai grossièrement mes converses une fois dans l'entrée, et sortis. La curiosité l'avait emportées sur mes autres pensées, encore une fois. Vraiment, un jour j'allais finir par avoir des ennuis si je continuais à être aussi curieuse : si je ne finissais pas pendue autour d'une broche telle un vulgaire cochon avant la fin de la journée, cela relèverait de l'exploit !

Bon. Toujours est-il que lorsque je fis un pas dans la cour, je remarquai qu'une des portes en métal situées en face de moi était ouverte. Je me dirigeai donc vers cette dernière, le cœur battant la chamade : si ça se trouve, une horde de poules en colère voulait me faire la peau, après avoir appris que j'avais failli tuer un de leurs compères.

Je ravalai légèrement ma salive et observai brièvement les alentours : c'était calme... Beaucoup trop calme.

D'ordinaire, il y avait toujours de la vie par ici. D'ordinaire on voyait Chloé et Fanny faire les quatre cents coups ensembles, tantôt assises dans une brouette (un Char Mono Roue pour les intimes), tantôt jouant à la balle avec Oppy. D'ordinaire il y avait Adrien, qui aidait mon oncle à la ferme quand il n'était pas occupé à dormir sur une chaise longue ou à trafiquer son télescope une fois la nuit tombée. D'ordinaire il y avait Tante Olga qui cuisinait ou qui jardinait. D'ordinaire ce n'était pas mort. D'ordinaire ça ne me faisait pas autant flipper.

- Euh... Hum... Y a quelqu'un ? demandai-je, la bouche tordue en un petit rictus.

Le vent s'engouffrant sous les bâches protégeant la paille, fut la seule réponse que j'obtenus. Pas très rassurant si vous voulez mon avis.

MOI, DARLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant