21||°Un rendez-vous avec le fils du pâtissier}

198 44 20
                                    

Rendez-vous, n.m. : chose qui vous stresse énormément, surtout s'il y a un défi à relever à la clé.

||°

- ALORS ÇA TE DIRAIT ET TOUT...? demanda de nouveau Ulysse, triturant toujours ses doigts.

- Je... Pardon. Bien sûr que ça me dirait... mon pote ! assurai-je maladroitement en lui donnant un petit coup de poing sur l'épaule.

Stupide. Stupide. Stupide.

- Ouais cool alors... Ma pote ! rétorqua Ulysse en m'accordant le même geste.

Gênant. Gênant. Gênant.

- Je ferais mieux d'aller aider Fanny et Chloé...

- Ouais...

Nous nous fixâmes pendant quelques secondes, incapables de bouger. Je ressentais la gêne s'insinuer sous mes couches de vêtements, et mes joues déjà rouges chauffer davantage. Ulysse clignait des yeux rapidement, tout en se grattant la nuque par intermittence. Il semblait vouloir dire quelque chose, néanmoins il se tut et me laissa seule dans mon embarras.

- Bon bah... Salut, finis-je par lâcher en restant tout de même campée sur ma position.

- Ouais, salut, souffla Ulysse en faisant un petit signe de la main, sans effectuer le moindre déplacement.

Voyant que lui non plus paraissait perdu et ne savait point qu'elle attitude adopter, je pris les choses en mains - malgré ma réticence habituelle - et déposai un rapide baiser sur la joue d'Ulysse, avant de partir comme une folle en direction de Fanny et de son amie.

°

- Oh la la... C'est la cata !

Assise au bord du lit, portable en main, je scrutais l'écran emplie d'un sentiment de panique. Ulysse venait de m'envoyer un message, m'annonçant qu'il viendrait me chercher ce soir. Ce n'était pas une fin en soi, mais... Il faut dire que je ne m'attendais pas à ce que tout ceci soit aussi rapide. Comme quoi, les plus timides ne sont pas forcément les moins courageux, j'en ai la preuve sous les yeux.

Fanny, qui m'avait sûrement entendue m'exclamer, accourut comme une furie dans la chambre, les cheveux plein de poussière, comme si elle venait de fourrer sa tête dans un des vieux meubles de notre grand-mère. Je relevai la tête dans sa direction, lèvres pincées, et tendis mon téléphone dans sa direction. Elle s'avança, faisant craquer le parquet sous son poids, et prit le smartphone tandis que je jetai machinalement un coup d'œil à l'extérieur - sûrement avais-je peur de voir Ulysse devant la porte ?

- Et alors ? demanda ma cousine une fois sa lecture terminée.

- Et alors ?! Tu oses me demander ça ?! Mon dieu Fanny mais je fais comment là ?! Je suis pas assez préparée psychologiquement parlant pour aller à ce maudit rendez-vous ! m'emportai-je en me levant, faisant les cents pas devant la brune.

- J'te rappelle quand même que tu disais ça y a moins d'une semaine à propos de Noé. Maintenant vous êtes comme Tic et Tac.

- Justement, on parle pas de Noé, là. On parle d'Ulysse, le mec devant qui je me suis tapée la honte un max de fois en l'espace d'une semaine.

Fanny arqua un sourcil et soupira lourdement, agacée de me voir geindre ainsi.

- J'vois pas pourquoi t'en fais tout un plat, Darla. Genre... C'est pas l'homme de ta vie non plus, t'as pas à lui plaire à chaque fois que tu le vois ou à te prendre pour une fille parfaite, ce que tu n'es pas entre nous. J'sais pas moi, peut-être qu'il s'en tape de ta façon d'être, la preuve, il te parle encore après nous avoir surpris dans le box de Bonzaï en train de nous battre.

MOI, DARLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant