22||°Psychorigidité quand tu nous tiens}

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Baiser, n.m. : chose que Darla attendait avec impatience (et ce, pas seulement pour être débarrassée de ses corvées).

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LA SOIRÉE AVANÇAIT PETIT À PETIT, sans que je puisse en aucun cas voir si je plaisais à Ulysse, et surtout, si je pouvais relever le défi de Fanny. Je savais qu'elle m'espionnait, je ressentais une présence qui s'apparentait à la sienne ou à l'un de ses amis. Désormais, je devais prendre les choses en main, surtout si je ne souhaitais pas effectuer les besognes de Fanny pendant toute une semaine. Une semaine quoi, c'est horrible !

Je me redressai légèrement, lissant ma robe verte en mousseline, celle que je portais le soir où j'avais fêté mon brevet. Mes cheveux tombaient légèrement devant mon visage, balayant mes joues rosées du fait de la présence d'Ulysse. Je ne savais que faire, que dire pour déclencher un déclic chez lui. Il semblait si timide, si étranger à tout ceci, au jeu de la séduction si on pouvait dire. J'avais l'impression qu'on l'avait poussé à faire quelque chose qu'il ne souhaitait pas, ou tout simplement dont il n'avait pas le courage. Alors, je décidai d'entamer une nouvelle fois la conversation, espérant faire tourner les choses en ma faveur.

- Ulysse, est-ce que...

- T'aimes bien la plage ? me coupa le jeune homme d'un seul coup.

- Et bien... Oui, ma foi. Enfin, faut juste pas que du sable se loge entre mes orteils, parce que ça m'énerve, répondis-je, légèrement décontenancée par sa question. Pourquoi tu me demandes ça ?

- Comme ça... Tu voulais dire quelque chose ?

- Mmm... Oui. Je t'ai jamais demandé, mais... Est-ce que t'as une copine ? questionnai-je de but en blanc, désireuse d'aller droit au but.

- Et bien non, puisque je suis là avec toi. Mais si tu veux tout savoir, je suis sorti avec Chloé une fois, mais c'était en début de troisième.

- Attends... On parle bien de la même Chloé ? La fille chelou qui traîne avec ma cousine et qui rigole quand on l'appelle Pépito ? continuai-je, choquée par la révélation d'Ulysse.

- Oh arrête... Elle est hyper sympa ! riposta le brun en levant les yeux au ciel.

- Elle traîne avec ma cousine. C'est mal de traîner avec Fanny.

- Et pourquoi donc ? Elle est cool ta cousine, elle est drôle et elle se prend pas la tête !

- Tu oses défendre cette folle, cette hystérique qui me lance de la paille à la gueule dans un box sale ?! Elle est répugnante, dérangée et casse-pieds, lâchai-je en croisant les bras, contrariée.

- Bon sang ce que tu peux être psychorigide, Darla..., constata le jeune garçon d'un ton léger, en s'allongeant sur la couverture. Respire un peu, tu vas finir par étouffer. Profite de la vie quoi. Arrête d'être aussi stricte et de juger la façon d'être des autres...

- Je ne juge pas la façon d'être des autres, je dis juste que..., ripostai-je avant d'être à nouveau coupée.

- Tu vois, t'arrête pas de discuter, mais dans la vie y a pas que ça. T'sais, tu seras pas vraiment épanouie si tu fais que de râler tout le temps. Essaye de voir le bon côté des choses : profite de ton séjour, mets de côté ton dégoût pour la campagne et ton côté princesse. Respire calmement... Expire... Regarde les nuages, c'est beau les nuages... débita lentement Ulysse en observant le ciel de ses orbes verts.

- T'sais que t'es pas un prof de yoga, t'as pas besoin de me faire une séance privée de médiation. Et puis... Ça me stresse ce genre de truc...

MOI, DARLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant