37||°Fanny et Picasso Junior}

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Picasso Junior, n.m. : mec qui essaye de draguer du mieux qu'il peut, et qui embrasse ma cousine comme on embrasse un alien.

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- DARLA ? QU'EST-CE QUE TU FOUS LÀ MERDE ?

- Chut ! intimai-je à Ulysse en lui faisant les gros yeux.

Le jeune homme fronça les sourcils, perdu face à la situation et en effet, il y avait de quoi. Non pas qu'être accroupie derrière le mur des toilettes depuis dix minutes soit étrange, mais bon... Nous n'avons pas tous la même vision de la bizarrerie.

- Mais qu'est-ce que tu fais, merde ? recommença le brun en chuchotant. La fête c'est de l'autre côté, pas là.

- Putain mais tu veux que je me fasse repérer ou quoi ? rétorquai-je aussitôt. Mets-toi comme moi si tu veux savoir ce qu'il se passe, continuai-je en m'emparant de son avant-bras.

Ulysse se laissa faire comme une poupée de chiffon, et bientôt, son corps fut accroupi à côté du mien.

- Je comprends toujours pas ce qu'on fait là...

- Regarde et tais-toi, terminai-je en donnant un coup de menton en direction de ce qui m'intéressait.

À savoir Fanny en train de se faire draguer par un des Picassos en herbe.

- Non... Ne me dis pas que...

- Est-ce que "la fermer" est en option chez toi ? Ou bien tu veux que j'appelle le service après vente pour qu'on te la répare ? déclarai-je sarcastiquement en serrant les dents.

Ulysse leva les mains en signe d'apaisement et se recula légèrement de moi, comme s'il voulait créer un périmètre de sécurité. J'pense pas que je morde non plus. Ah la la... Les mecs. Je reportai mon regard sur ma cousine et un sourire mutin se dessina sur mes lèvres. Aucune idée n'avait encore germé dans mon esprit, mais je savais que je saurais quoi faire pour la ridiculiser au moment opportun. Elle se balançait d'un pied sur l'autre, regardant tantôt le sol, tantôt le jeune homme qui lui faisait la "cour". Ses mains étaient nouées contre sa robe fleurie et elle arrachait les petites peaux mortes situées autour de ses doigts.

Bichette... Elle est nerveuse !

Je lâchai un faible rire alors que son Don Juan faisait un pas vers ma cousine, l'air encore plus stressé qu'elle. Il passait sans cesse ses mains dans sa tignasse noirâtre, se grattait la nuque avec vigueur, balançait le poids de son corps d'avant en arrière, incessamment. Ils s'avançaient vers l'autre, reculaient, s'avançaient, reculaient, s'avançaient, reculaient... J'en avais le tournis, tant et si bien que je quittai les deux gamins du regard, papillonnant des paupières...

Et c'est là que mes yeux se posèrent sur le tuyau d'arrosage situé de l'autre côté.

- Ulysse..., commençai-je doucement, un large sourire collé sur le faciès.

- Hum..., se contenta-t-il de demander, l'air peu sûr de lui.

- Je viens d'avoir une bête d'idée là...

Ulysse posa une main sur mon épaule.

- Est-ce-que je dois avoir peur ou pas ? se risqua à demander le jeune homme.

MOI, DARLAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant