DESTROYAS III : War is the Answer

Chapitre 5

Tous les Destroyas étaient agglutinés devant le large tunnel qui servait de limite entre la Ville et le reste de la Zone Fantôme. Baptiste et les deux adolescents s'approchèrent du groupe, leur chef en tête.

Quand les autres Destroyas le virent arriver, ils se décalèrent pour le laisser passer. Axel s'empressa de rejoindre ses amis, Armande lui lança un regard sceptique et froid mais ne lui adressa pas la parole. Tous regardèrent Baptiste, au centre de toute attention.

- Où les avez-vous trouvés ? demanda leur chef, en fixant Clara, Baraka et Gabriel.

- À l'Est, raconta le jeune aux traits asiatiques.

- Ont-ils essayé de vous attaquer ?

La Destroya qui manipulait les cauchemars tourna la tête de droite à gauche pour lui répondre. Leur chef fit un pas pour s'approcher des deux inconnus, celle qui pouvait tout faire exploser lui attrapa le bras et cria :

- Ne vous approchez pas, chef ! Il est...

- Lâche-moi, Clara.

- Mais vous comprenez p...

- Tout de suite, ordonna-t-il d'une voix bien plus menaçante.

L'adolescente obéit, les yeux écarquillés par l'effroi. Baptiste plia les genoux pour se mettre à leur hauteur, les yeux plissés sur les inconnus qui lui faisaient face. Ils avaient les poignets attachés derrière leur dos pour limiter les dégâts qu'ils pourraient bien causer. Il fit un léger rire avant de dire :

- Eh bah, bien le bonjour. Je sais, il y a bien plus chaleureux, comme accueil... mais que voulez-vous ? Enfin...

Axel s'approcha de la scène, en s'excusant après avoir malencontreusement poussé quelques Destroyas sur sa route. Il voulait voir à quoi ressemblaient les deux nouveaux, s'il les connaissait d'avant, du moment où il était encore ''humain'' aux yeux de l'État. Ou peut-être que Baptiste faisait face à Morgane, qui sait ?

Il fut vite déçu de constater qu'il ne les connaissait pas. Que sa bien-aimée était toujours portée disparue. Que son espoir précoce venait de périr. Pourquoi croyait-il à cela, après tout ? Comment aurait-elle pu s'échapper d'Avignon, de cette forteresse de fer et de militaires ? C'était surréaliste.

Non, ce n'était pas Morgane. C'était un adulte, entre trente et quarante ans au premier coup d'œil, accompagné d'un adolescent qui devait avoir le même âge qu'Axel. Tous les observèrent avec des yeux arrondis par la stupeur, la curiosité, et même parfois la peur.

L'homme avait des courts cheveux grisés et une peau étrangement lisse pour son âge, même si des rides trahissaient cette illusion au niveau de ses petits yeux marron. Tous les Destroyas de la Ville furent étonnés de sa présence, peu d'adultes peuplaient la Ville : à part Christophe et Gwenn, aucun d'entre eux ne dépassait les vingt ans.

Quasiment tous n'étaient que des adolescents perdus, blessés par la cruauté de la réalité, loin de leur maison et de leur famille.

Tout ça car ils étaient nés différents.

L'adolescent avec lui possédait une sombre chevelure bouclé, il fixa Baptiste de son regard marron foncé. Les deux inconnus restèrent silencieux, regardant toutes ces personnes autour d'eux avec calme, mais aussi avec méfiance. Leur chef fit un léger rire.

- J'ai oublié de me présenter, excusez-moi. Je suis Baptiste, dirigeant de la Ville, refuge pour les Destroyas ayant fui Avignon. Car oui, toutes les personnes autour de moi sont des Destroyas. Des Destroyas qui se battent pour survivre. Et puis...

Il se redressa, le regard baissé vers les deux inconnus. Un sourire en coin se dessina sur son visage.

- Je suppose que, si vous avez fui Avignon, c'est parce que vous êtes des Destroyas.