Chapitre 27

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Le froid de la nuit l'enveloppa de sa glaciale couverture invisible. Axel s'arrêta pile devant son chef qui était, comme toujours, assis sur son trône de fortune.

Baptiste haussa un sourcil quand il vit l'adolescent se présenter à lui. Il fit :

- Euh... oui ?

- J'ai à vous parler.

Un silence s'installa entre eux, puis leur chef laissa échapper un ricanement. Baptiste leva les yeux vers ce ciel assombri et triste, un sourire au coin peint sur le visage, avant de dire :

- Avoue-le, Axel, je joue plutôt bien la comédie.

- Vous êtes horrible. Le pire de tous.

- Peut-être bien, accepta leur chef en haussant les épaules. Mais ils m'écoutent toujours autant, à ce que je constate. Ce sont de braves chiens.

Le Destroya qui pouvait arrêter le temps serra les poings de colère, pendant que Baptiste rit à sa propre idiotie. Il se leva de sa chaise en plastique afin de défier son élève du regard, même s'il devait lever la tête pour le fixer, les yeux dans les yeux.

- Voyons, Axel. C'est puéril. Tu sais très bien qu'ils te détestent et qu'ils te pensent totalement fou. Ne t'enfonce pas d'avantage et n'essaie même pas de leur faire ouvrir les yeux sur une réalité qui serait bien trop dure à avaler.

- Vous avez tué Mathys ! aboya l'adolescent, hors de lui. Vous qui...

- Le considérait comme mon meilleur ami ? lui coupa la parole leur chef. Oui, en effet. Je l'ai tué. Devant tes yeux. Quel dommage. De toute façon, c'est tuer ou être tué, dans ce monde.

- Mais pourquoi ?!

- Oh, arrête de me faire croire que je ne sais pas ce que tu sais. Je savais qu'il allait tout leur avouer sur mon sujet. Qu'il allait leur dire que je suis... ''un monstre''.

- Vous leur mentez depuis le début ! Espèce d'hypocrite !

- Essaies-tu de me faire culpabiliser ? J'assume complètement de cacher tout cela. Si c'est pour me faire la leçon de la sorte, je te demanderai de partir sur-le-champ.

L'adolescent lui lança un regard noir, muré dans le silence. Baptiste lâcha un soupir agacé avant de lui tourner le dos, Axel l'attrapa violemment par l'épaule pour que leur chef l'affronte, en face à face. Le jeune homme fit un léger rire avant de déclarer, d'une voix plus dure :

- Lâche-moi, tout de suite.

- Et sinon quoi ?

- Ne me pousse pas à faire l'irréparable, Axel.

- Bah allez-y, tuez-moi ! le provoqua le Destroya, après un ricanement qui sonnait faux. Je sais toute la vérité, donc je suis une menace, non ? À moins que...

Il rigola plus fort, en fixant leur chef dans les yeux. Le Destroya le saisit par le col de sa veste et le souleva d'une seule main, mais Baptiste resta de marbre. Indifférent. Impassible.

Intouchable.

- À moins que vous me mentez encore, sur ce qui vous avez vécu ? supposa Axel d'un ton venimeux. Que tout cela soit faux, de A à Z ?

- Lâche-moi et cesse de parler pour ne rien dire.

- Vous êtes incohérent dans vos propos, Baptiste. Vous me prenez pour un con, avec votre passé soi-disant difficile, ou même à essayer de me convaincre que vous avez fait tout cela pour m'aider !

- Axel, arrête tes conneries et ferme-la. Je vais m'énerver, si tu continues.

- Vous êtes qu'un menteur ! Comment j'ai pu croire vos conneries ? Peut-être bien que vous êtes qu'un putain de rat de laboratoire, mais je refuse de croire que vous...

DESTROYAS III : War is the AnswerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant