Chapitre 30

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Les Destroyas se tenaient droit devant le tunnel qui menait à la Ville, inébranlables, immobiles, indifférents face aux rafales de vent mordantes qui les agressaient.

Ils regardaient Avignon et ses remparts qui, au premier abord, semblaient infranchissables. Elles l'étaient, oui, sauf quand l'un des vôtres pouvait tout désintégrer simplement en frôlant légèrement un des murs, ou pouvait tout faire sauter d'un claquement de doigts. Axel lâcha un long soupir avant d'inspecter une toute dernière fois sa hache. Du sang séché repeignait le manche de son arme.

Ils entendirent des bruits de pas mais ils ne se retournèrent pas. Baptiste les rejoignit, les mains derrière le dos et un sourire en coin malicieux au visage.

- Bien, lança-t-il en brisant le silence. Tout le monde est là. C'est parfait.

Les six Destroyas le regardèrent mais n'articulèrent pas le moindre mot. Leur chef fit craquer ses phalanges avant de respirer l'air à pleins poumons.

- Quelle belle soirée pour mettre fin à tout cela, déclara-t-il d'un air songeur.

Baptiste se tourna vers le tunnel qui menait à leur refuge. Il leva le poing et fit, comme s'il communiquait avec la Ville :

- Au revoir, ma belle ! J'espère te revoir très prochainement, après notre dernière bataille. Je prie pour ne pas te ramener de Destroyas à enterrer, dans ton cimetière.

- Chef... on y va ? demanda Clara, après un long silence.

Baptiste se tourna de nouveau vers eux et annonça, d'une voix forte :

- Oui. Allons-y !

Il fut le premier à se ruer dans la Zone Fantôme, en courant comme s'il fuyait la peste. Les autres le suivirent avec rapidité, Axel arriva presque à le rattraper avant que tout le monde s'arrête pile devant l'un des murs d'Avignon. Baptiste n'eut pas le temps de hurler la moindre syllabe, André s'empressa de poser ses deux mains sur l'acier froid des remparts.

Tout juste après, une sirène aiguë et insupportable déchira le calme de la Zone Fantôme. Baptiste hurla :

- Les soldats vont probablement tirer ! Protégez André ! Clara, occupe-toi de tout faire péter !

- C'est comme si c'était fait ! répondit cette dernière, d'un ton beaucoup trop joyeux.

Un large trou se formait déjà, dans les épaisses remparts qui protégeaient Avignon. Ils entendirent des hommes crier, au-dessus d'eux, entre les explosions qui ravageaient les défenses de la cité. Armande disparut soudainement, des hurlements de surprise et d'effroi retentirent dans la nuit, des corps de soldat s'écrasèrent contre le sol infertile de la Zone Fantôme. Des balles pleuraient sur le groupe, mais Clara les faisait exploser avant qu'elles les atteignent.

André avait crée une brèche d'au moins deux mètres de haut, pour environ un mètre de largeur. Baptiste passa le premier, suivi de tous les autres qui se précipitèrent pour le rejoindre. Les sept Destroyas furent chaleureusement accueillis par une armée de soldats qui pointaient leurs fusils sur eux. L'un d'eux hurla :

- PRÊTS ? TI...

Axel arrêta le temps puis décapita l'homme en question. Leur chef fit échapper un rire avant de dire :

- Recule. Clara va tous les faire exploser.

Il s'exécuta avant de réactiver leur horloge fatale. Baptiste avait vu juste, l'adolescente provoqua une énorme explosion, tout en rigolant comme si la folie la manipulait, profitant de leur incompréhension de voir l'un de leurs à terre, sans aucune raison, d'une seconde à l'autre. Un souffle incandescent leur frôla le visage, mais les Destroyas restèrent impassibles.

DESTROYAS III : War is the AnswerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant