Chapitre 31

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Axel trouva ce moment magique, tout comme déchirant. Entre la guerre et les cadavres, les coups de feu et le sang qui peignait Avignon d'un morbide rouge éclatant, ils se retrouvèrent enfin.

Le Destroya l'enserrait avec force pour ne pas qu'elle lui échappe à nouveau, corps contre corps, lèvres contre lèvres, cœur contre cœur. Au début, Morgane se débattait toujours férocement, jusqu'à qu'elle se raidisse complètement. L'adolescent éloigna sa bouche de celle de sa bien aimée tout en rouvrant les yeux, elle le fixait avec des yeux écarquillés de surprise et d'incompréhension. Morgane regarda tout autour d'elle, fit un pas en arrière, la panique reprenait le dessus sur elle.

- Axel ?! Oh mon Dieu, mais qu'est-ce qui s'est passé ?! Je me souviens de rien... on est... on est... on est dans Avignon ?!

Quelque chose de léger le submergea, ses yeux s'embrumèrent mais aucune larme n'eut la force de naître. Il la prit de nouveau dans ses bras tout en lui caressant légèrement les cheveux, en ignorant le massacre qui persistait autour d'eux. Morgane explosa en larmes.

Axel l'avait retrouvée.

- Mais explique-moi ce qui se passe, supplia-t-elle en pleurant, d'une voix brisée, la tête contre son épaule. Je comprends rien...

- T'es en sécurité, t'inquiète pas, la rassura son âme sœur. Ça va aller, tout va bien, tout...

Le Destroya n'arrivait pas à trouver les mots pour lui dire tout ce qui ébranlait son âme. Sentir la présence de celle qu'il aimait plus que tout, près de lui, après tout ce temps à être seul, à souffrir et à se perdre, n'avait tout juste pas de prix. Axel avait tant cherché cette lumière qui allait disperser les ténèbres qui l'engloutissaient, et la voilà, dans ses bras, après être redevenue elle-même.

Plus rien ne le préoccupait, à présent. Le Destroya se sentit enfin libre et soigné des blessures qu'il avait endurées. Il sentit la main de Morgane lui frôler la joue, ils restèrent collés l'un à l'autre dans le brouhaha de la guerre.

- NOOOOOOOOOOOON !

Axel rouvrit soudainement les yeux, après un sursaut. Sa bien-aimée et lui se regardèrent, la Destroya échappa un cri étouffé, une expression d'horreur se dessina sur son visage. Elle essaya d'articuler quelque chose, en vain.

- ÇA NE SE PASSERA PAS...

Le Destroya qui pouvait arrêter le temps reconnut cette voix. Son sang se gela, son corps se paralysa, son esprit s'ankylosa.

- ... COMME ÇAAAAAAA !

Morgane fut projetée sur le côté, elle s'écrasa contre les remparts en acier d'Avignon dans un bruit fracassant, celui de ses os se brisant après le choc bien trop important. Elle glissa jusqu'au sol, une traînée de sang se dessina sur les murs gris de métal de la cité.

Axel n'arriva pas à bouger. Devant lui, à une certaine distance, il était là. Clément était là. Son masque à gaz avait disparu, ses jambes, son visage et ses bras étaient recouverts de cicatrices sanglantes. Il arborait un sourire malsain, une main tendue en avant, la respiration bien trop rapide. Il hurla de rire en se tenant la tête, les doigts agrippés à sa chevelure brune.

Le Destroya qui pouvait arrêter le temps tomba à genoux, bouche bée, yeux dilatés, le corps tremblant. Non. Impossible. Il rêvait. C'était un cauchemar. Seulement un cauchemar. Il allait se réveiller. C'était terminé.

Axel hurla à son tour, comme si on le torturait lentement jusqu'à la mort, il pleuvait sur son visage. Sans s'en rendre compte, il avait activé son pouvoir, plus rien ne bougeait autour de lui. Le Destroya se releva et courut vers sa bien aimée qui gisait au sol, un peu plus loin. Il s'agenouilla à côté de Morgane, il eut l'impression qu'on lui arrachait le cœur à mains nues.

DESTROYAS III : War is the AnswerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant