Chapitre 25

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Il n'eut pas le temps de reprendre son souffle. À peine il eut pénétré la Ville qu'Axel devait repartir afin de repousser une nouvelle attaque de l'État.

Encore une fois.

Le Destroya accourut vers la caisse d'armes, arracha sa hache des mains de Baraka puis traversa le tunnel à la vitesse du mistral. Les soldats avaient mis le feu devant leur refuge, la fumée lui agressa les yeux et la gorge. Mais il fallait bien plus pour le faire reculer, à présent.

Tout se figea autour d'Axel, il décapita plusieurs soldats sur son passage. Était-il réellement devenu un monstre, à réduire à néant des vies sans en avoir la moindre cicatrice de remord ? L'adolescent l'ignorait et il s'en fichait complètement, il enfonça sa hache dans le crâne d'un homme ennemi devant le regard satisfait de son chef.

Quand tout se réanima à nouveau, le Destroya perçut alors tous ces oiseaux dans le ciel, prêts à foncer sur quiconque à n'importe quel moment. Il inspira calmement, le cœur violent et les poumons calcinés, avant de s'enfoncer plus profondément dans la bataille. Axel tourna le regard vers sa droite, Inès gisait au sol et baignait dans son propre sang, seule. Perdue. Vaincue.

Mais il ne s'en préoccupa pas d'avantage.

Morgane était ici, quelque part, entre des soldats armés, c'était sûr et certain ! Après tout, quitte à être pris un fou, quitte à le faire correctement : ils détestaient Axel et plus jamais ils ressentiraient de l'affection pour cet adolescent qu'ils jugeaient malade. C'était pour cela qu'il allait la sauver, coûte que coûte.

Même si le prix à payer était la mort.

Le nombre de Destroyas diminuait brutalement depuis les attaques répétées de l'État, et il venait à peine de le réaliser. Avec Inès qui avait perdu sa bataille contre la dure réalité, ils n'étaient plus que onze. Onze contre des centaines de soldats... et pourtant ! C'était bien les monstres de l'histoire qui dominaient les soi-disant héros de l'État. Leur sang tâchait la hache, le visage et les mains d'Axel.

Le souffle brûlant des explosions frôlait sa nuque. Clara. Des hommes armés hurlèrent et tombèrent à genoux, pris de panique. Baraka. Certains reculèrent, désemparés et désarmés. André. Des ombres déchirèrent leur chair. Laureline. Tel un souvenir, elle disparaissait après avoir abattu sa proie. Armande. Des soldats se virent démembrés sans avoir le temps de faire le moindre geste. Mathys. Quelques uns se relevèrent malgré tout et fixèrent leurs frères d'arme avec des yeux vides, avant de les massacrer. Asiana. Leurs balles ricochèrent et leurs os se fracassèrent, comme s'ils s'écrasèrent contre de l'acier inébranlable. Christophe. L'adolescent tourna sur lui-même, il avait l'impression qu'on l'observait, qu'on fouillait sa pensée, qu'une voix s'apprêtait à lui dicter ses actions. Guilhem.

Et puis, il y avait cette éternelle et gigantesque fleur de glace. Ces stalagmites qui empalaient tous les hommes qui s'y approchaient. Cet air qui se frigorifiait soudainement.

Baptiste.

Axel ne cherchait plus à comprendre. Il suivait le même schéma : figer le temps, tuer ce qui l'entourait, arrêter son pouvoir, courir entre les balles. Il répétait ses gestes comme un robot programmé à la perfection, un soldat synchronisé et au cerveau lavé. L'adolescent trancha le bras d'un homme qui semblait plus faible que les autres, il le retourna d'un simple coup de pied avant de lui écraser la cage thoracique, avec sa botte.

Comme l'avait déjà fait son chef.

Le regard du Destroya et celui du soldat se croisèrent. Indifférence, froideur et cruauté contre peur, désespoir et incompréhension. Axel jeta un coup d'œil à la mitraillette que tenait le soldat entre cinq doigts, avant de sourire machiavéliquement et d'enfoncer sa hache dans le crâne de l'homme. Il la laissa tomber afin de prendre en main cet arme à feu sans propriétaire.

DESTROYAS III : War is the AnswerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant