Le lendemain, alors que je faisais des exercices dans la chambre d'ami pour mettre toutes les chances de mon côté, et retrouver rapidement la mobilité de mes jambes, ma mère est partie faire des courses. Une idée, plus que stupide, me passe par la tête et je décide de me glisser dans mon fauteuil roulant avant de rouler jusqu'à l'escalier. Je m'assoie sur la première marche et monte une à une les autres jusqu'à l'étage. Je rampe ensuite jusqu'à ma chambre et ouvre la porte après avoir réussi à me mettre à quatre pattes, sans trop souffrir.
Rien a changé. Toujours les mêmes murs violets, un peu trop sombre, les stickers de papillon, le même lit aux draps blancs aux motifs de glycine sur lesquels j'arrive à m'assoir après un effort surhumain. Le même bureau recouvert de mes cours que je suivais à peine et mon étagère remplie de médailles et de trophées juniors. Ma mère y a ajouté celle des mondiaux pendant que j'étais à l'hôpital, mais j'ai un peu de mal à me réjouir de cette victoire bien amer.
Je me remets sur le sol pour aller jusqu'à ma chaise de bureau à roulette et me laisse aller jusqu'à la fenêtre qui donne sur la rue, plutôt ensoleillée en ce début de journée. Pendant que j'étais perdue dans la contemplation de la vue, une voiture noire se gare devant ma maison, le moteur tournant, alors que Lucas en descend, accompagné d'une grande blonde aux vêtements si courts que je peux presque voir sa culotte.
Mais le pire, c'est que cette voiture je l'ai vu hier soir chez le soit disant « ami » de Lucas devant lequel je suis restée dans la sienne pendant plus d'une demi-heure. Alors qu'il s'embrasse sans gêne devant moi, un haut-le-cœur me prend quand j'imagine ce qu'il a bien pu se passer hier pendant que je poireautais comme une conne dans sa putain de voiture.
La colère m'envahi. Je ne pensais pas qu'il était un aussi gros connard. Après avoir emmené sa copine officielle chez sa maîtresse pour je ne sais quoi faire de bien dégoutant, il ramène cette pouffiasse devant chez moi et ne se gêne surtout pas pour faire étalage de leurs ébats. J'ai envie de vomir, ou de le découper en morceaux, je n'ai pas encore décidé, et je me prends à regretter que ce ne soit pas lui qui est pris la voiture à ma place.
Alors qu'elle repart avec sa voiture flambant neuve, Lucas rentre dans ma maison comme s'il était chez lui. Je ne bouge pas, préférant l'attendre, le regard rivé sur l'endroit où il était à l'instant. S'il croit qu'il peut jouer comme ça avec moi, il va s'en mordre les doigts. Alors que je l'entends m'appeler du rez-de-chaussée, je me retourne sur ma chaise en regardant mes ongles, attendant patiemment qu'il monte les escaliers.
Je savais qu'il ne pouvait pas s'empêcher de draguer à tort et à travers, mais je ne pensais pas qu'il aurait le culot de le faire devant moi, sous mes propres fenêtres.
- Anna ? (Il entre dans la pièce) Qu'est-ce que tu fais là ?
- C'est ma maison, aux dernières nouvelles. La question, c'est plutôt : toi, qu'est-ce que tu fais là ?
- Eh bien, je voulais te voir.
Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres et je me tourne machinalement vers la fenêtre.
- Pourtant ta petite distraction avait l'air de bien plus t'intéresser que moi en plus d'un an de relation. (Il ouvre la bouche mais je l'arrête) C'est bon, je veux rien savoir, tu me dégoutes.
- Arrête de faire ta sainte, je t'ai vu avec l'autre connard.
Il me faut plus d'une seconde pour comprendre qu'il parle d'Ethan.
- Ethan n'est que mon partenaire de rééducation, je ne lui ai jamais rouler une pelle, encore moins juste en face de toi.
Il sert les dents, prêt à exploser et j'aimerais que ce soit le cas, au moins je serais définitivement débarrassée de lui.
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Flocon D'Espoir (En Réécriture)
RomanceAnastasia Carter, jeune patineuse de dix-sept ans, qui a réussi le rêve fou d'intégrer l'équipe de France, voit ses espoirs s'envoler après un événement dramatique. Sa vie vient à basculer à un point qu'elle n'aurait jamais imaginé. Encore moins qu...