5 : J - 117

2.5K 129 16
                                    

Il se gare, comme un pied il faut bien le dire, mais je me dis que ça a peut-être quelque chose de normal dans cet endroit un peu irréel, avant de sortir de la voiture et de m'en extirper. Il ne me lâche pas avant de m'avoir déposé sur les marches de son perron et faire demi-tour pour aller chercher mon moyen de transport actuel. Alors qu'il ouvre la porte pour entrer dans un hall presque aussi grand que ma pauvre maison, je remarque d'abord le carrelage en damier d'un gout moyen puis l'immense escalier en marbre gris de bien deux mètres de large que je vois former un arc et disparaitre au premier étage. Ici et là trônent deux petites tables en bois peintes en blanc sur laquelle repose des vases remplis de fleurs jaunes et blanches. Sur la droite, on peut voir ce qui ressemble à une salle à manger gigantesque dans les tons dorés et rouges, bien plus chaleureuse que le hall. Et à gauche, une cuisine ouverte dans les tons verts anis et noirs. Comme si on rentrait dans deux dimensions complètement différentes.

C'est loin de ce que j'imaginais.

Un homme, d'une quarantaine d'années, brun aux yeux d'un bleu presque gris, dont les traits marqués par les années et la barbe bien taillée le défigurent, laissant quand même entrevoir la ressemblance flagrante avec Ethan nous rejoint en faisant une accolade à son fils. Il me tend sa main que je serre fébrilement.

- A qui ais-je l'honneur ?

- Papa, je te présente Anastasia Carter, nous faisons notre rééducation ensemble.

L'homme hoche la tête avant d'esquisser un sourire franc et chaleureux, plongeant ses iris dans les miens.

- La jeune patineuse artistique que tu veux que je sponsorise.

Le garçon hoche vigoureusement la tête pour faire passer la grimace de son père face à mon état actuel, dans ce fauteuil roulant.

- J'ai fait des recherches sur vous, vous avez reçu énormément d'acclamation lors des mondiaux. Vous étiez en tête des paris et vous n'avez rien eu à envier aux autres concurrentes lors de la finale. C'est dommage, cet accident de voiture.

- Je vais remonter sur mes patins, je ferais tout pour être prête pour les JO. Le patinage est ma raison de vivre, je ne m'arrêterais pas tant que je n'aurais pas ma médaille.

L'homme pousse un rire qui résonne dans toute la pièce avant de me tendre la main à nouveau.

- J'aime bien votre enthousiasme, je parie sur vous, mademoiselle Carter, ne me décevez pas.

Après que je lui ai serré la main, il fait un clin d'œil à Ethan avant de disparaitre dans un couloir qui s'enfonce sous l'escalier et je me sens pousser un soupir de relaxation.

Ethan me prend dans ses bras au moment où je ne m'y attends pas et gravit une à une les marches jusqu'au deuxième étage, qui me comprend que trois pièces. Je ne peux pas m'empêcher de rougir en sentant son bras sous mes cuisses et sa main sous ma poitrine. La proximité qui s'installe entre nous me désoriente.

Nous déboulons devant deux chambres l'une en face de l'autre, trouée de deux grandes portes chacune, et d'un immense salon-salle de jeux avec télévision, billard, baby-foot et canapés. Il entre dans la chambre à gauche et me dépose sur un lit King-size, perdu au milieu d'une pièce gigantesque dans laquelle une armoire cache presque tout un pan de mur et à l'opposer, un petit salon avec des pouffes bien moelleux qui se perdent autour d'une petite table en verre pour meubler l'espace. En face du lit, la bibliothèque pleine à craquer fait la jonction entre les deux portes, et une troisième qui mène manifestement à une salle de bain privative.

Je ne me sens décemment pas à ma place.

Une fois qu'il m'a lâché il s'empresse de refermer la porte avant de s'assoir à côté de moi et d'observer mon trouble.

Flocon D'Espoir (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant