Flocon D'Espoir (En Réécriture)

4 : J - 119

Le lendemain, soit à peine deux jours avant notre départ à tous les trois à l'autre bout de la France, je me rends le matin même jusqu'à l'hôpital pour ma séance avec Grégory et Ethan. Ma mère me dépose devant les portes du hall d'accueil et je remarque assez facilement la voiture du garçon sur le parking, maintenant que je sais à quoi elle ressemble et surtout qu'elle fait un drôle d'effet au milieu de toutes les autres.

La kinésithérapie se passe plutôt bien dans l'ensemble. Aujourd'hui j'ai essayé de me débrouiller seul sans le soutien d'Ethan, mais ça n'a pas été très concluant. J'arrive parfaitement à faire le geste, mais dès qu'il s'agit de peser de tout mon poids sur mes jambes, les deux ne coopèrent pas. Ma jambe droite tremble comme une folle et la gauche ne me soutien tellement pas, que j'ai dû me retenir avec force aux deux barres symétriques presque tout du long, ce qui me vaudra surement un maximum de courbature demain. Heureusement que Greg nous laisse une journée off avant le grand départ, je pourrais reposer mes bras.

Alors que nous nous étirons tous les deux sur le sol, Ethan ayant passé presque toute sa séance à faire de la remise en forme pour être au meilleur de son potentiel quand il remontra sur ses skis, je regarde dans toute la salle à la recherche de ma mère.

- C'est bizarre, ma mère n'est toujours pas arrivée.

- C'est normal, je lui ai envoyé un message pour lui dire que je te ramènerai.

- Depuis quand tu envoies des messages à ma mère ?

Un léger rire sort de sa gorge quand il prend conscience de mon regard inquisiteur, mais ne me répond quand même pas. C'est vraiment bizarre, j'ai l'impression qu'ils me cachent quelque chose tous les deux. Sur ces pensées, il se relève et m'aide à me rassoir dans mon fauteuil avant de prendre son sac et de saluer notre médecin et de se dirigé vers l'ascenseur. Son allure est assez lente pour que je puisse le rattraper, pourtant, le visage penché sur son téléphone, la mine grave, nous ne parlons pas avant d'entrer dans la voiture.

- Une mauvaise nouvelle ?

- Nan. Mon meilleur ami et sa copine sont partis dans un autre pays pour leurs entrainements avec leurs coachs, je ne le verrais donc pas d'ici un petit moment.

- Ils participent aux JO ?

- Oui, mais c'est dommage de devoir attendre que l'équipe de France se pointe pour que je puisse les voir.

J'hausse les épaules. Je n'ai jamais vraiment eu beaucoup d'ami à part Eva et je m'entends très mal avec mes coéquipières avec qui j'ai gravi les échelons dans le patinage artistique. Je ne sais même plus qui a été sélectionné pour les JO à part Eva et moi, ni même qui il y aura dans l'équipe masculine.

Il se gare devant ma maison et m'aide à m'y engouffrer alors que ma mère n'est pas encore rentrée. Je suppose que la proposition d'Ethan lui a permis de ne pas sortir de son boulot, de ne pas avoir pris plusieurs heures pour s'occuper de moi et que mon proche voyage pourrait la délivrer de la corvée de m'avoir sur le dos.

Midi est proche et je ne sais pas trop qu'est-ce qu'on peut manger. Alors que je me rends dans la cuisine, Ethan derrière mes roues, je remarque que ma mère m'a laissé un mot pour me prévenir qu'elle nous a laissé à manger dans le frigidaire.

- Pizza, ça te va ?

- Oui, bien sûr. Je peux m'en occuper si tu veux ?

Je le fixe un instant avant d'hausser les épaules. Ce sera beaucoup plus simple pour moi, comme tout est plus ou moins en hauteur dans cette cuisine.

- Dans ce cas, je vais prendre ma douche.

Je retourne dans le vestibule pour prendre le couloir vers la chambre d'ami et récupérer de quoi me changer avant de me diriger vers la salle de bain. Je referme la porte à clé derrière moi, comme je le peux, étant donné que la pièce est à peine assez large pour que je rentre avec le fauteuil roulant.