Flocon D'Espoir (En Réécriture)

12 : J - 106

Après la patinoire, Ethan me propose de faire du shopping en attendant. Quoi, je ne sais pas, mais après deux bonnes heures d'entrainement, piétiner dans des magasins ne m'enchante pas vraiment.

- Toi, tu veux faire du shopping ?

Il détourne les yeux, un sourire faussement outré et ajoute :

- Quoi ? Ça te surprend tant que ça que j'aime bien faire les boutiques de temps en temps ?

- Je ne sais pas. Les hommes préfèrent éviter ça en général.

- Je ne suis pas comme les autres.

Il appuis ses mots d'un mouvement des sourcils aguicheur.

- Ne prend pas la grosse tête, tu risques de ne plus passer les portes.

Il me tire la langue avant de mettre le contact et de m'inciter à passer ma ceinture.

- Tu n'as pas un entrainement à faire ?

- J'ai pris ma journée pour m'occuper d'une grosse larve têtue qui ne voulait plus reprendre le sport.

J'ouvre la bouche en grand, offusquée, avant de faire semblant de bouder pour cet affront. Ethan éclate de rire avant de passer ses doigts sur ma joue pour essayer de me faire sourire. Voyant qu'il n'y parvient pas, il change de technique :

- Arrête de bouder, je rigole.

- Vraiment ? Donc tu ne me trouves pas grosse ?

- Bien sûr que non. Autrement, c'est sûr, que je ne me donnerais même pas la peine de te porter.

Je me renfrogne une nouvelle fois, ce qui fait redoubler son rire.

- J'ai cru comprendre qu'un anniversaire approchait...

Eva, cette traitresse ! J'espère qu'elle a les oreilles qui sifflent. Je déteste le fêter depuis la mort de mon père. Ce n'est plus pareil sans lui et puis je le passais généralement durant les compétitions, je n'y prêtais presque plus attention avant mon accident. Et puis c'est quoi ? Juste une année de plus sans la seule personne qui croyait vraiment en moi, une année de plus à m'entrainer avec acharnement pour être la meilleure, à en oublier de respirer.

- Je n'aime pas fêter mon anniversaire.

Mon ton est assez froid pour qu'il n'insiste pas. Mais je sens son regard sur moi de temps en temps, un regard qui laisse transparaître sa tristesse et ses questions.

- Nous n'avons qu'à fêter ton retour dans le monde réel, alors.

Je me détache de la contemplation des nuages pour fixer son visage concentré sur la route. Il est très sérieux. Je ne sais pas comment il fait pour comprendre à chaque fois quand je ne veux pas en parler et qu'il arrive à trouver une alternative pour que nous soyons heureux tous les deux.

- C'est un peu morbide...

- Dans ce cas, on fêtera juste notre joie de t'avoir dans nos vies.

Un énorme sourire vient creuser ses joues de deux fossettes, ses yeux pétillent de malice. J'éclate de rire.

- Si tu veux.

- Cool ! J'organise ça alors !

- Mais pas de cadeaux !

Il affiche une moue délicieuse très vite remplacée par un rictus et il hoche la tête pour me signifier qu'il est d'accord. Je ne le crois pas et cela m'étonnerait qu'Eva s'y refuse, mais je ne peux rien contre eux.