Chapitre trois.

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Écrit en avril 2018
Corrigé en septembre 2018

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Comme souvent dans la nuit, je pénètre dans la chambre de Tsukumo, attiré par son odeur. J’ai pris l'habitude de me faufiler sous ses draps pour le prendre par surprise dans mes bras et dormir à ses côtés jusqu'au lendemain. Petit, nous dormions ensembles.

La nuit est complètement tombée. La lune est légèrement voilée par de fins nuages et une légère brise fraîche caresse nos corps.

Tsukumo est à moitié découvert. La couverture étant dans un position négligée, elle dévoile les courbes de son corps. Il dort sur le côté droit, une jambe légèrement remontée, l’autre pliée près de son corps. Ses mains sont près de son visage et doucement, je me penche sur lui pour l'observer. Nos corps se frôlent mais n’entrent pas en contact, je regarde simplement son visage endormi. Il paraît si… innocent et fragile. Quand je vois son pyjama prendre la forme de ses atouts, je me demande sérieusement comment j'arrive à ne pas me jeter sur lui pour le dévorer.

Je sais que c'est cruel de ma part de m’introduire dans sa chambre mais son odeur m’appelle. Son corps est un véritable appel au sexe et même si je n'ai jamais eu le moindre rapport, je sais exactement comment j'ai envie de lui faire l'amour. En tant que bête, rester sans sexe est difficile et plus le temps passe, plus il est compliqué pour moi de me retenir. Même si je prends un traitement contre mes pulsions, les effets deviennent de moins en moins efficaces.

Quand il change de position, je recule par réflexe, sortant de mes pensées. Il se tourne de l’autre côté comme pour me faire face, mais ses yeux restent fermés. Je pourrais passer des heures à le regarder dormir et à décrire chaque parcelle de son être. Mon cœur s’emballe rien qu’à l’idée de me retrouver dans sa chambre et d’être seul avec lui et son odeur. Elle empeste dans toute la pièce et ce, malgré la porte fenêtre ouverte. J’ignore si je suis amoureux de Tsukumo mais il est le seul pour qui je ressens de tels sentiments.

Je caresse ses cheveux blancs, poussant les mèches rebellent de mon bel humain pour dégager son visage. Tsukumo ouvre les yeux avant de sursauter à ma vue. Sur le coup, il ne me reconnait pas mais en découvrant la couleur de mes yeux dans l’obscurité, il parvient à me reconnaître.

—M-Monsieur !?
— Shh… tu vas réveiller nos parents.

C’est certainement la première fois que je le vois réagir avec autant de caractère. Ses pupilles s'écarquillent puis j'éclate de rire en découvrant qu'il se sert d'un oreiller comme d'un bouclier qu'il laisse entre nos corps.

— Je ne vais rien te faire.
— Q-Que faîtes vous ici, Monsieur ?
—J'avais envie de te voir.

Il reste silencieux avant de commencer à se détendre. Ses épaules relâchent la pression et naïvement, il m’invite à m’assoir sur son lit.

— Je me souviens, Monsieur, quand vous étiez petit, vous pénétriez dans ma chambre en pleurant parce vous n’arriviez pas à dormir et que vous aviez peur du noir.

Je rougis. Il se souvient du moindre détail. Et c'est ainsi que nous avons partagé son lit plus d'une fois. Pourtant en grandissant, j’ai arrêté d’agir de cette manière. Ce n’était pas correct de ma part de me coller à lui en sentant mon corps s’éveiller.

—Dois-je prendre tes propos comme une invitation, Tsukumo ?

À nouveau, le Tsukumo que je connais revient au galop. C’est étrange de constater que certaines choses ne changent jamais.

—Si c'est ce que Monsieur désire, alors je…
—La ferme ! Tsukumo, tu es…

Je suis en colère après moi-même. Je n’arrive pas à résister à son charme. Je m'en veux tellement de ressentir autant de désir pour lui, un simple humain qui chamboule toute mon existence.

Je renverse mon petit servant sur le lit en le poussant par les épaules, venant, me placer au dessus de lui. Je fais de ses mains, les prisonnières des miennes.

—Tu ne comprends pas, tu ne comprends rien. Je vais finir par te violer et ce n'est pas ce que je veux ! Je ne veux pas te tuer même si je sais que tu l'accepterais. Mais ce n'est pas ce que je veux, Tsukumo. Tu sais parfaitement ce que je ressens pour toi. Pourquoi refuses-tu de voir les choses en face et de comprendre?

Je le désire, je le veux. J’ignore si c'est de l’amour mais nous sommes ensemble depuis bien trop longtemps. Aujourd’hui, nous ne sommes plus des enfants, Tsukumo est un adulte tout autant que moi. Mais il est prisonnier de lui-même. Il m’entraîne là dedans et maintenant, je me retrouve enchaîné à lui.

Il n'y a plus d'issues de secours.

Je relève le regard pour croiser le sien et là, sa froideur me foudroie le cœur. Ce choc est trop brutal pour moi. Tsukumo est froid et je ne suis pas assez fort pour le supporter. Je me suis fait trop d’illusions pendant tout ce temps. J'ai crû pouvoir l’aider mais j'en suis incapable. Je ne peux pas faire fondre cette glace. Je n'y arriverai jamais. Son cœur est beaicpipe trop inaccessible pour quelqu’un comme moi.

—Je suis heureux, Monsieur.

Pour la première fois, Tsukumo étire ses lèvres pour me... sourire. Aussi discret qu'il soit, Tsukumo me sourit. Mon cœur rate plus d’un battement dans ma poitrine en réalisant à quel point il était irrésistible.

— Je-Je n'arrive pas à me dévoiler… J-Je parle très peu… mais je… je ne suis pas insensible…

Sa voix tremble, mais pas parce qu’il va pleurer… les mots ont du mal à sortir de sa bouche à cause du manque de dialogues. Mais là, cela dépasse l'entendement.

—V-Vous servir est mon devoir, mais je ne le fais pas à contre cœur… j-j'aime être à vos côtés… Monsieur.
—Tsukumo...

Heureux, je le serre dans mes bras et il soupire, râle silencieusement pour se plaindre. Je reste contre lui de toutes mes forces, ignorant ses plaintes et le prenant simplement contre mon corps. Je peux sentir son odeur m’envahir et réveiller mes sens.

— Je suis heureux, Tsukumo. Tellement heureux de t'avoir à mes cotés. Ne me quitte jamais, je t'en prie.

Dans mes bras, se trouve la plus belle des choses. Tsukumo est ce que j'ai de plus précieux et pour rien au monde, je le laisserai s'en aller. Son odeur, son corps, sa voix et même son regard me rendent fou. Je vais craquer.

Tout mon corps brûle d'un désir déchirant, je bande contre son corps, sentant l'excitation monter en moi. Encore un peu et je lui arrache ses vêtements. En tant que bête, je peux perdre la raison et finir par le baiser et ce n’est ce que je veux. Malheureusement, je ne contrôle plus  rien. Cela fait parti intégrante de moi.

—Tsukumo, laisse moi te faire l’amour.

ARANAËL ET LE GARÇON AUX CHEVEUX BLANCSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant