Chapitre vingt-cinq.

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Je n'arrive pas à me défaire de ses lèvres. J'embrasse Tsukumo sans parvenir à m’arrêter. Tout ce temps, j'ai rêvé de pouvoir poser à nouveau ma gueule contre sa bouche pour la dévorer avec passion. Je ne tiens plus, mon sexe est en érection alors que nous ne faisons qu'échanger des baisers.

Avec la chaleur de l'eau et mon désir puissant de m'unir avec lui, la buée s'est étalée sur les fenêtres de la pièce. La fumée se dégage du bain, créant une ambiance érotique entre nos deux corps.

— Tsukumo… murmuré-je.

Je marque sa peau si blanche, baisant et mordant son cou. Sa chemise de servant est complètement trempée et collante sur sa peau. Mais j'aime cette image de lui, soumis à ma volonté, Tsukumo ne tente pas de se défaire de mon étreinte. Au contraire, il gémit à chaque baiser que j'offre à son cou et à son corps. À chaque caresse que je lui fais, il tressaille et crie doucement. J’aime toucher ses cuisses sur les miennes et le tenir par les hanches pour qu’il reste contre moi. Sentir son sexe en érection contre le mien et entendre sa voix se perdre dans la peur et le plaisir me font perdre la raison.

Mais je ne suis pas assez fou pour lui faire l’amour dans ce bain. Alors pour ce Noël, je vais me contenter de caresses et de gémissements en fermant les yeux pour retenir chaque détail de cette image inconnue de Tsukumo.

***

La nuit est tombée sur le royaume et la neige à cessé de recouvrir l’ensemble du territoire. La chaleur des eaux a donné des maux de tête à Tsukumo alors pour ce soir, il passe la nuit dans ma chambre, pour se reposer.

— Arrête un peu de me faire la tronche un peu, tu veux ?

Bon, je reconnais que j’ai été un peu loin dans mes caresses. Mais Tsukumo ne peut pas nier avoir pris plaisir à sentir mes doigts en lui… quand même pas ! La réaction qu’il a eu était bien trop excitante pour que je m’arrête en si bon chemin. Et pour me fuir, il a décidé de s'enrouler sous la couverture, en boule et de me tourner le dos pour fuir tout regard.

—C-C'est de votre faute… dit-il en gonflant ses joues comme un enfant. Vous êtes allé trop loin !

Bon, il ne me reste plus qu’une seule solution pour me faire pardonner. Je me lève du lit et attise un peu sa curiosité quand il décide de sortir sa tête de la couverture. Je me mets à fouiller dans ma chambre pour lui offrir la peluche que j’ai récemment acheté. Emballée dans son carton d'origine, j’ai demandé à la boutique de faire un papier cadeau aux couleurs pâle de mon servant.

—Je voulais te l’offrir avant mais, je n’ai pas su me contrôler, je te prie de me par…

Puis je réfléchis. Ai-je envie de m'excuser pour ce que j’ai fait ? La réponse est évidente.

Non.

J'ai aimé touché Tsukumo et me pardonner reviendrait à regretter mon geste.

Tsukumo comprend que je n'en dirais pas plus et accepte tout de même de se redresser pour prendre mon présent. Et dans le plus grand des respects, il défait le papier sans l’abîmer. Puis vint au tour du ruban or de céder de ses mains avant que les murs du carton ne tombe en quatre.

—Mais c'est…

Dit-il sans parvenir à prononcer plus de mots. Je m’installe à côté de lui, caressant ses cheveux.

—Toute ta vie, tu t'es privé d’être un enfant. Je voulais te donner ce droit là avec ce présent. Ce n’est pas grand-chose, je sais. Mais j’espère que tu…
— A-Aranaël… je…

Il fond en larme en serrant alors cette peluche contre lui. Il pleure sans parvenir retenir sa voix et ses sanglots. Jamais je ne l’avais vu se mettre dans un tel état. Même s'il pleurait, je le trouvais magnifique en cet instant.

Là, il me montre une facette de lui que je ne connais pas. Plus fragile, Tsukumo est sur le point de se briser. Mais quand je le prends dans mes bras pour le réconforter, il cesse de trembler et de pleurer. Et presque naturellement, nos lèvres s’unissent. Je l'allonge sur le dos, laissant ce maudit ourson séparer nos corps. Tsukumo se cache derrière cette peluche pour masquer un visage rouge et ses lèvres enflées par notre échange.

— Allez, repose toi.
— M-Mais je ne vous ai rien… offert !

Qu'il se trompe. Il m’avait offert un immense cadeau à l’instant où il a pleuré. Les larmes d'un garçon fragilisé, en manque d'affection.

—Si, j'ai tout gagné ce soir. Ta présence dans mon lit est le plus beau des présents, Tsukumo.

Je décide de rouler sur le côté pour ne pas rester au dessus de lui. Car la prochaine fois que je le touche, ce ne sont pas que mes doigts qui le pénétreront, mais bien ma b… bordel, je dois arrêter de me mettre la pression avec cette histoire d’amour compliquée.  Je perds patience et suis incapable d'attendre que les choses se fassent d’elles-mêmes. Mais si je ne me contiens pas, je risque de le faire souffrir à nouveau. Et ce n’est pas ce que je veux.

Alors quand il se tourne pour me montrer son dos, enlaçant mon cadeau dans ses bras qu’il chérit, je décide de passer les miens autour de son corps. Je l'étreins et à mon plus grand étonnement, il se laisse faire. Il ne bouge pas même quand je mets ma tête dans son cou pour m'endormir. C’est la première fois que je suis apaisé en fermant les yeux.

Tsukumo apaise mon esprit perturbé. Il est cette petite lumière au fond du tunnel. Je m'y raccroche de toute mes forces car la perdre serait pire que la mort.

— Faîtes de beaux rêves, Aranaël.

Je crois l’entendre aligner des mots sans avoir peur, sans la moindre interférence dans sa voix qui le fait habituellement bégayer.

Ah, Tsukumo sait comment faire battre mon cœur.

ARANAËL ET LE GARÇON AUX CHEVEUX BLANCSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant