Chapitre vingt-six.

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Quelques heures avant le réveillon de Noël, je décide de faire un pas vers Tsukumo. Le jeune garçon aux cheveux blancs a accepté mon présent, mais je ne compte pas m’en arrêter là.

Je me permets d'entrer dans sa chambre et le surprend à mettre ses appareils. Il me regarde en rougissant.

—Tsukumo, as-tu un peu de temps à m'accorder ?
—A-Aranaël ?

Quel idiot je fais. Je ne suis pas assez direct. Je n'ai pas l'habitude de prendre les devants avec lui. Enfin… pas ainsi. Mais je dois me lancer, je ne veux plus perdre la moindre seconde. Je regarde mon servant dans les yeux avant de poser mes mains sur ses épaules.

—J’aimerais beaucoup te faire visiter le marché de Noël, Tsukumo. Est-ce que tu veux bien accepter mon invitation ?

Tsukumo ne répond pas sur l’instant. Puis il baisse la tête et détourne le regard. Encore une fois, je m'impose et embête Tsukumo.

Pourtant, j'ai vraiment envie d'officialiser les choses entre nous.

—Je suis désolé, je ne voulais pas te déranger. Je vais m'en all…er.

Quand je lui tourne le dos, il se colle derrière moi en passant ses bras autour de ma taille. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et la chaleur de Tsukumo envahit mon être. Incapable de pouvoir me contrôler, je me tourne dans notre étreinte pour le serrer contre moi, avant de nous faire tomber dans son lit. En dessous de moi, il m'offre une vue de lui magnifique, une vision de lui différente. La respiration haletante, le visage rouge et les cheveux ébouriffés, Tsukumo n’est pas insensible à mon charme.

— Dis que tu m’aimes, Tsukumo. Accepte de partager ton existence avec la mienne et de lier ton destin avec le mien.

Je rapproche mon visage du sien et constate qu’il ne me rejette pas. Il me regarde dans les yeux, les lèvres légèrement ouvertes.

—Pourquoi ne me rejettes tu pas ? Tu pourrais crier, appeler à l’aide et me pousser de toutes tes forces pour me faire tomber, mais tu ne fais rien.

Je le vois sourire chaleureusement pour la première fois. Mais pas seulement un simple étirement des lèvres, non. Il m’offre un intime sourire et je comprends alors que je peux me laisser aller et l’embrasser. Je lis ma gueule à sa bouche pour lui offrir un doux baiser. Sans mouvement, sans langue. Juste un contact entre nos deux êtres qui éveille nos âmes au plus profond de nous.

Tsukumo a accepté mon invitation et enfile sa veste. Mais quand il met son écharpe, il emmêle le tissu en maille. Je ne peux m’empêcher de lui rire au nez avant de lui venir en aide. Si Tsukumo s’occupe toujours de mon bien être, il s'oublie. Quand il s’agit de lui, il est incapable de réussir quelque chose et ce côté enfant me fait craquer. De ma vie, je n’ai jamais aimé comme je l’aime lui.

—Tu dois seulement enrouler cette écharpe autour de ton cou et laissé les bouts retomber de chaque côté, sur tes épaules. Comme ceci.

Une fois âpreté, il enfile ses bottes et met des gants pour ne pas prendre froid. Mais aussi caché ses brûlures. Je me souviens de la fois où il n'a pas hésité à plonger sa main dans le feu pour récupérer cet anneau. Aujourd’hui, il le porte toujours autour de son doigt sans jamais le retirer. Il semble que pour Tsukumo, ce bijou soit important. Je souris dans son dos quand il enfile son bonnet et revient à moi quand il est prêt. Vêtu chaudement aussi, nous décidons de sortir en prévenant mes parents.

Et avant de mettre un pied dehors, mon père nous rejoint.

— Fils, n’oublie pas ce que je t’ai dit tout à l’heure.
—Ce que tu m'as dis tout à l’heure ?
— Oui, dit-il en me faisant signe de regarder Tsukumo.

Tous les deux se regardent.

— M-Majesté ?
— Allons allons, Tsukumo. Quand vas-tu m’appeler « père », hein ?

L'humain se met à rougir avant de se cacher derrière moi. Père rit délicatement en mettant une main devant sa gueule.

—Finalement, je m'en remets à toi jeune humain. Guide mon fils dans la bonne voie, et tend lui la main quand il s’égare. Promet moi de ne jamais l'abandonner.

Mon père tient un discours étrange, comme si c’était à Tsukumo de me projeter. Dans un sens, il a toujours eu ce regard protecteur. Depuis toujours, il a veillé sur moi.

—Je vous promets de toujours veiller sur Aranaël…

Il marque une pause, avant de s’approcher de lui.

— …père.

ARANAËL ET LE GARÇON AUX CHEVEUX BLANCSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant