« Sophie ? Que me vaut le plaisir ? demanda la Conseillère avant de remarquer le visage rougi de son interlocutrice. Mais qu'est-ce qui t'arrive ?
« Mais qu'est-ce qui t'arrive encore ! » rectifia Sophie pour elle-même.
« Je... répondit-elle à haute voix, avant d'inspirer profondément pour se calmer. Je peux passer vous voir ? »
Oralie semblait tout aussi interloquée qu'inquiète.
« Oui, bien sûr, mais... il s'est passé quelque chose de grave ? C'est par rapport à Silveny ?
- Non, non, tout va très bien. (Elle ne devait pas être très crédible, les mains tremblantes et le visage rougi par les larmes.) J'ai juste besoin de conseils.
- Tes parents sont au courant que tu viens me voir ?
- Oui, mentit-elle aussitôt. J'arrive tout de suite, je ne vous dérangerai pas longtemps.
- D'accord. À tout de suite. »
Sophie ramassa son transmetteur et courut vers le Luminateur. Pour son plus grand soulagement, Grady n'avait pas pensé à le verrouiller, et Sandor n'était toujours pas rentré. Elle aperçût ses parents par la fenêtre, en train de s'occuper des animaux. La jeune fille décida de leur transmettre un message par Télépathie, pour ne pas avoir à affronter leurs questions.
« J'y vais, je n'en ai pas pour longtemps, transmit-elle à son père.
- Sophie... »
Le reste de la réponse se perdit lorsqu'elle cria « Eternalia ! » et que les cristaux se mirent en branle pour l'y transporter.
Sophie s'avança d'un pas tremblant vers l'un des châteaux de cristal. Elle commençait à bien connaître la demeure de la Conseillère Oralie. Le château de la jolie Empathe était son conteste le plus beau des douze. Des plates-bandes de jolies fleurs roses, un peu fanées, délimitaient le territoire de la Conseillère. Sa maison respirait la joie de vire, mais Sophie avait appris à ne jamais se fier aux apparences.
La jeune fille toqua à l'aide du lourd loquet, et la porte s'ouvrit sur une Oralie surprise.
« Sandor n'est pas avec toi ? s'étonna la Conseillère avant de jeter un coup d'œil inquiet au château voisin. Dépêche-toi d'entrer avant qu'Alina ne te remarque. »
Sophie se faufila rapidement entre Oralie et la porte, horrifiée à l'idée d'être la proie des sarcasmes et des sermons de l'ancienne principale.
Elle pénétra avec Oralie dans le petit salon qu'elle commençait à bien connaître. Une assiette de pralindigos, posée sur la table, semblait appeler Sophie à elle. La jeune fille rougit violemment en entendant son estomac ronchonner : elle se rendit compte qu'elle était affamée. Elle avait juste petit-déjeuné avant de passer à Everglen, et elle n'avait rien avalé depuis. Oralie l'invita à s'asseoir sur une jolie banquette molletonnée, et à se servir en pâtisseries. La Conseillère se posa elle-même sur un joli fauteuil en face de Sophie, et esquissa un sourire amusé en voyant son invitée prendre un pralindigo, puis deux, puis cinq, puis dix...
« Alors, Sophie, dis-moi enfin ce qui t'amène. »
L'intéressée redressa la tête et rougit, soudain honteuse à la vue du plateau vide.
« Je... voulais vous demander quelque chose. C'est par rapport aux garçons. »
Sophie se cacha aussitôt derrière ses cheveux. Elle crût distinguer une larme au coin de l'œil d'Oralie, mais peut-être était-ce dû à un jeu de lumière...
Ou à Kenric. Mais, aussi douloureux et sensible soit-il, ce n'était pas le sujet que Sophie voulait traiter.
« Pourquoi venir m'en parler à moi ? Edaline sait très bien résoudre ce genre de problèmes.
- Mais elle n'est pas Empathe, contrairement à vous. En fait, c'est... difficile à expliquer. »
Plus que ça. Beaucoup plus que difficile. Et gênant, aussi.
« J'aimerai juste que vous me disiez si j'ai des sentiments pour...
- Keefe ? hasarda la Conseillère.
- Pourquoi dites-vous ça ? Vous sentez quelque chose ?
- Non, s'empressa de répondre Oralie. C'est juste que Cassius a fait sa petite publicité dans toutes les Cités Perdues.
- Mais il n'est pas censé être au courant ! » gémit Sophie.
Par quel miracle Lord Cassius avait-il été au courant de la relation entre son fils et Sophie ? Drame ou pas drame, Sophie demanderait à Keefe des explications. Cohérentes, si possible.
Les choses pouvaient-elles s'aggraver encore ? Elle en doutait.
« En fait, le problème, c'est... qu'il y a aussi Fitz. »
Oralie ne semblait pas du tout surprise, ce qui mit Sophie encore plus mal-à-l'aise.
« J'ai toujours senti quelque chose de fort entre lui et toi. Dès l'instant où je vous ai vus ensemble.
- De l'amour ? » demanda timidement Sophie.
Oralie sourit.
« Il est trop tôt pour en juger. Je peux lire tes émotions, si tu le souhaites. »
Sophie s'empêcha de rétorquer que c'était précisément le but de sa visite. Elle fit de la place à Oralie, qui était venue s'asseoir à côté d'elle sur la banquette.
« Un instant, dites-moi. Est-ce que vous lisez les émotions du cœur ou celles de l'esprit ? demanda Sophie.
- Partisane de la théorie Cassius ? Tu sais que le débat fait rage chez les Empathes ! »
Sophie haussa les épaules.
« Je trouve juste l'idée intéressante.
- Pour répondre à ta question, reprit son hôte, ma mentor ne m'a jamais appris à différencier les deux, et je ne sais pas si j'y arriverai. Mais je veux bien essayer. De toute façon, l'amour est une des émotions les plus complexes à identifier. Et avec ton centre émotionnel chargé, je ne sais pas si j'arriverai à détecter quelque chose ! »
Sophie détestait qu'on lui rappelle combien elle n'était pas comme les autres.
Oralie pressa la main de la jeune fille, et ferma les yeux. Le silence se fit dans la pièce. On entendait juste le bruit du vent qui faisait bruisser les feuilles dans les arbres à l'extérieur du château.
Soudain, la jolie Empathe ouvrit les yeux et lâcha la main de Sophie.
«Je n'ai jamais vu ça... murmura Oralie. Je peux pas te répondre, Sophie, tout simplement parce que je ne sais pas quoi te répondre. Si tu ne t'en sens pas prête, ne décide de rien pour le moment.
- Alors...»
Oralie plongea ses yeux bleus dans ceux de la jeune fille.
«Je ne peux rien te dire, Sophie. Le moment venu, ce sera à toi de faire tes propres choix.»
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Coucou !
Alors... Dites-moi ce qui vous a plu, pas plu... Pour ce qui ne vous a pas plu, je me doute déjà de vos réponses, mais bon, lâchez quand même un petit com' ! (Guimolle et Alizée NON !!!)
Et je voulais aussi tous vous remercier, parce que ce matin, quand j'ai allumé mon téléphone, il y avait marqué 200 ABONNES en dessous de mon pseudo. Pour vous ce n'est peut-être pas grand chose, mais pour moi c'est exceptionnel, alors vraiment merci, du fond du cœur !
Kissous,
FollementMoi
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Fanfiction Gardiens des Cités Perdues 7 - Réminiscences
FanficAttention, assurez-vous d'avoir lu la série Gardiens des Cités Perdues jusqu'au tome 6 au moins, car sinon vous ne comprendriez rien à l'histoire que je m'apprête à vous raconter et en plus il y aurait de gros spoils du tome 6. Sinon, c'est ma premi...