Fanfiction Gardiens des Cités Perdues 7 - Réminiscences

Chapitre 9

Quelques jours plus tard, lorsque Sophie descendit petit-déjeuner, un rouleau l'attendait, impeccablement posé devant sa chaise.

« M. Forkle est venu pour toi. Je lui ai dit que tu dormais, alors il m'a donné ça. » lui expliqua Edaline.

Sophie s'assit devant un grand verre de jus de luxuriante, et entreprit d'ouvrir le message.

RDV chez Tiergan.

Viens dès que possible.

Prentice répond à nos questions.

La jeune fille était plus excitée que jamais : enfin, après tant d'années d'attente, ils allaient savoir la vérité.

« C'est un rendez-vous chez Tiergan. Prentice va tout nous expliquer. » dit Sophie en montrant le message à sa mère.

La jeune fille monta s'habiller, incertaine sur la couleur qu'elle devait revêtir. Elle hésitait entre du vert, en hommage à Cyrah, du noir, pour le côté sérieux, et du blanc, pour le pardon, la pureté, l'innocence... Même si c'était plutôt à Prentice de lui pardonner ! Elle se décida malgré tout pour un ensemble blanc, et se dirigea vers le Luminateur, où sa mère l'attendait. Ils avaient décidé qu'Edaline l'accompagnerait. Grady, lui, devait rester porter main forte aux gnomes pour s'occuper du bain du Verminion.

Sophie donna une main à sa mère, et elles sautèrent avec Sandor et Cadoc.

Ils atterrirent dans une clairière en milieu de forêt, à l'herbe verte et aux fleurs odorantes. Une petite rivière serpentait à proximité, emplissant l'air d'un doux bruit clapotant et apaisant. Une allée traversait ce coin de paradis pour les mener à l'entrée de la maison.

La demeure de Tiergan était incontestablement belle, Sophie la trouvait tout-à-fait à l'image de son mentor de Télépathie. L'ambiance autour de la maison ne pouvait pas égaler la magie et l'enchantement de Havenfield, mais elle possédait malgré tout son propre charme.

Ce fut d'ailleurs Tiergan qui vint leur ouvrir la grande porte de bois doré :

« Edaline ! Sophie ! Bienvenue à Restmeadow ! (Il s'effaça pour les laisser entrer.) On n'attendait plus que vous ! »

Elles s'engouffrèrent à travers la porte d'entrée.

L'intérieur était spacieux, sans être trop luxueux ou pompeux. Les meubles étaient simples et pratiques. Néanmoins, de grandes baies vitrées presque aussi grandes que celles de Havenfield laissaient entrer dans la demeure l'éclatante et puissante lumière du soleil à son zénith.

Sophie, sa mère et leurs gardes du corps suivirent leur hôte à travers un escalier et plusieurs couloirs, avant de pénétrer dans une grande chambre dotée d'une de ces grandes fenêtres, qui donnait une vue enchanteresse de la clairière alentour. Éblouie par la lumière, Sophie distinguait malgré tout tous ses amis. Mais elle vit surtout Prentice, assis sur un grand lit à baldaquin.

La réponse à toutes leurs questions.

Ici. Enfin.

Mais pour l'heure, c'était Sophie qui était le centre de toute l'attention. En effet, tous les regards étaient braqués sur les nouveaux arrivants.

« Pour changer... » pensa-t-elle.

M. Forkle prit la parole :

« Bien. Je vois que nous sommes presque au complet. Merci à tous d'être venus. Sont présents aujourd'hui Tiergan, Prentice et Wylie Endal, Edaline Ruewen, Tam et Linh Song, Quinlin Sonden, Elwin, Médoc, Juline et Dex Dizznee, Brume et Spectre, Sandor, Grizel, Woltzer, Alden, Fitz et Biana Vacker, ainsi que Sophie Foster. Je vous prie de bien vouloir excuser le père et le fils Sencen, qui ont eu un empêchement. »

Sophie commença à s'inquiéter, mais ses doutes furent balayés par une pensée tout aussi effrayante.

La mère de Keefe avait tué Cyrah Endal. Et si Prentice avait voulu s'en prendre à eux ? Sophie savait pertinemment que dans les situations de colère et de rage extrême, que celles-ci soient occasionnées par l'énervement, l'agacement, la fatigue ou la souffrance, on n'est plus maître de soi-même.

La voix de M. Forkle la coupa net dans ses réflexions :

« Prentice, nous avons des questions à te poser. Si tu ne t'en sens pas capable, surtout, dis-le nous : nous changerons de sujet. »

L'intéressé sourit faiblement :

« Ne vous inquiétez pas pour moi.

- Prentice, il y a de cela quinze ans, pourquoi as-tu annoncé ton chant du cygne la veille de ton arrestation ?

- Tu l'as dit toi-même, contra-t-il. Mon arrestation était imminente.

- Dans ce cas, nous voulons savoir qui t'a prévenu, clarifia doucement Tiergan. Car seul le Conseil devait être au courant.

- Eh bien voilà, vous voyez que vous avez trouvé tous seuls ! » rigola Prentice.

Alden semblait avoir reçu un coup de massue sur la tête :

« Il y aurait... une taupe de Cygne Noir au Conseil ? interrogea le père de Fitz, ahuri.

- Pas exactement, rectifia Prentice. Mais j'ai effectivement été prévenu de mon arrestation par quelqu'un qui, sans être membre de notre Ordre, partage nos idées et est prête à nous aider.

- Il s'agit donc d'une fille, releva Edaline.

- Effectivement. J'ai été prévenu par la Conseillère Oralie.»