Fanfiction Gardiens des Cités Perdues 7 - Réminiscences

Chapitre 34

Sophie se retourna brusquement, cherchant d'où pouvait venir la voix.

« Tam ?

- Qu'est-ce qu'il se passe, Sophie ? demanda M. Forkle. Tam est chez lui, pas ici.

- Vous êtes sûrs ? »

Tous la regardaient bizarrement. À l'évidence quelque chose n'allait pas.

« Vous l'entendez, vous aussi ?

- Qui ? demandèrent Brume et Spectre à l'unisson.

- Le Ténébreux. »

Biana semblait complètement inquiète et perdue.

« Sophie, tu es toute pâle. Est-ce que ça va ?

- Oui, oui... » marmonna-t-elle nerveusement.

Aucun de ses compagnons ne semblait convaincu.

« Nous sommes prêts à te donner des réponses... »

La phrase si mystérieuse repassait en boucle dans la tête de Sophie.

« Quoi ? demanda M. Forkle. Qu'est-ce que c'est que ça ? »

Encore lui, dans son esprit ? Mais c'était une maladie !

« Je vous ai déjà dit mille fois d'arrêter de lire mes pensées comme ça ! Et je ne suis pas folle ! J'ai entendu un Ténébreux me dire cette phrase, mot pour mot, il y a à peine une minute. »

Et Sophie rompit la connexion sans autre forme de procès. Elle ferma de nouveau les yeux. Si un Ténébreux se trouvait dans les parages, elle devrait pouvoir localiser ses pensées.

Sophie étira sa conscience à travers les rues de Ravagog. Elle rencontra quelques esprits assez étranges (probablement ceux des ogres qui peuplaient la ville). Sophie retint un cri lorsqu'elle sentit sa conscience passer sous un flot glacé. Puis d'horribles pensées lui envahirent l'esprit.

Dex inconscient dans sa cellule lors de leur enlèvement. Keefe en train de guetter pour les Invisibles au portail du Sanctuaire. Les enlèvements de Fitz et de Wylie.

« Sophie ! Reviens ! »

La jeune fille sursauta et ouvrit brusquement les yeux, haletante.

« Ils... sont...

- Quoi ? »

Elle s'accorda cinq secondes pour déglutir et reprendre une respiration normale.

« La planque des Invisibles. Je crois que je l'ai trouvée. »

« Tu... quoi ? balbutia Tiergan.

- Suivez-moi ! »

Sophie s'engagea dans le dédale de ruelles, son esprit occupé à remonter les pensées du Ténébreux. Elle entendit des amis lui crier de les attendre, mais elle ne le pouvait pas.

Elle arpenta les allées irrégulières de Ravagog de plus en plus vite. Les pensées étaient à présent si froides et si faibles qu'elles semblaient pouvoir disparaître à tout instant. Sans vraiment s'en rendre compte, la jeune fille se mit à courir. Elle entendait ses compagnons essoufflés derrière elle : ils la suppliaient de s'arrêter, mais les pensées fuyaient toujours plus vite. Alors Sophie décida de pratiquer une poussée cérébrale.

Elle laissa une boule de chaleur se former dans son esprit, avant de l'envoyer d'un coup à ses jambes. La vitesse de sa course doubla, tripla, et Sophie eut la satisfaction de voir qu'elle rattrapait les pensées. Elle n'entendait même plus les protestations de ses compagnons derrière elle. Son esprit était rivé sur les pensées qu'elle traquait.