Deux inconnus qui ne se quitte plus

Lâcher ses émotions.

Chapitre 88

Pdv Lenni

Arrivé à la salle je demande au gérant s'il a des sacs de frappe. Il me répond que oui et me montre la pièce. Je pose mon sac et commence à taper dessus, de toute mes forces, je me défoule, j'y mets toute mon énergie... C'est un mélange de colère, de haine et de tristesse qui se bousculent dans mes esprits. Mais je suis tellement énervé et triste à la fois que je m'épuise vite, essoufflé et les larmes qui commencent à monter... Je balance les gants et m'effondre contre le mur, assis, en larmes la tête dans les genoux...

Pdv Alix

Mince, j'ai oublié mon téléphone chez Lenni ! Roooh je suis vraiment tête en l'air des fois... Bon bref c'est pas grave, je vais aller chez lui, si il est encore avec sa mère je ferrais vite sinon on verra. Lorsque j'arrive chez lui c'est sa mère qui ouvre.

A : Oh Myriam ! Désolée de déranger, je viens de me rendre compte que j'ai oublié mon téléphone dans la chambre de Lenni

ML : Ne t'inquiète pas, tu ne déranges pas Vas-y

A : Merci !

Je monte dans sa chambre et découvre une valise, elle est à peine commencée... Je récupère mon téléphone et rejoint Myriam.

A : Lenni n'est pas là ?

ML : Non il est sorti... Je ne suis pas sûre mais je pense qu'il est parti à la salle de sport, il avait son sac avec lui

A : Oh... D'accord

ML : Il voulait te parler il me semble, mais il ne l'a pas encore fait je crois ?

A : Non il ne m'a rien dit depuis après manger...

Je lui dit au revoir et sors. C'est bizarre cette histoire...

Chapitre 89

Pdv Alix

Cette histoire m'intrigue quand même... Bon je vais aller voir Lenni, j'en profiterais pour lui demander pourquoi il voulait me parler. Je ne sais pas vraiment où se trouve la salle de sport alors je demande aux gens en passant puis je finis par y arriver. J'entre et regarde partout mais je ne le vois pas, alors je demande au gérant.

A : Excusez-moi... Vous n'auriez pas vu un jeune homme, d'environ 16 ans passer par là ?

G : Hmmm... Attends, oui je crois bien... Il m'a demandé si nous avions des sacs de frappe, il est dans la pièce tout au fond

Lenni qui demande un sac de frappe ? Je ne l'ai jamais vu faire ou demandé ça, il doit se passer un truc... Je me dépêche d'aller dans la pièce et toque pour savoir s'il y a quelqu'un, mais vu que personne ne répond j'entre. Il est assis contre le mur, les bras et la tête sur les genoux. Il lève la tête, surpris. Je m'approche et je perçois des larmes sur son visage, ses yeux sont pleins de larmes aussi, et lui, il me regarde. J'ai rarement vu Lenni pleurer, pour ne pas dire jamais... Je ne sais pas ce qu'il se passe mais quelque chose ne vas pas, ne vas vraiment pas. Alors je m'assois à ses côtés, dans la même position que lui. Il continue à me regarder, toujours surpris. Nous nous mettons tout les deux la tête contre le mur derrière nous, et nous regardons en face de nous.

A : La première fois que j'ai eu envie de frapper dans ce truc, c'est quand ma mère m'a annoncé après plusieurs années passées dans la même ville que nous partions pour le boulot de mon père. J'avais tous mes meilleurs amis dans cette ville, je connaissais tout le monde, je connaissais les rues comme ma poche, je vivais ma vie pleinement et j'étais heureuse... Mais d'un coup, du jour au lendemain, tu perds tout, sans t'y attendre alors effectivement, j'ai eu envie de frapper jusqu'au bout de mes forces dans ce truc...

Chapitre 90

Pdv Alix

Peu à peu il se calme, ses reniflements en sont la preuve, il s'est arrêté de pleurer. Nous regardons toujours droit en face de nous.

L : Et qu'est ce que t'as fais ? T'as tapé ? Tu t'es défoulée ?

A : Non... J'ai jamais tapé dans quoi ce soit parce que j'étais en colère, j'ai toujours tout gardé pour moi, j'ai jamais extérioriser ce que je ressentais...

L : Tu faisais comment alors ?

A : Tout restait à l'intérieur de moi, je m'interdisais certaines choses, je m'énervais pour rien contre certaines personnes... La première fois où j'ai réussi à faire sortir ce que je ressentais... C'était avec toi

Il tourne le regard vers moi, je fais de même, puis quelques secondes plus tard je lui attrape sa main, il a besoin de réconfort.

A : Depuis que je t'ai rencontré j'ai appris à vivre.

Il serre nos doigts entrelacés, sèche quelques dernières larmes restées sur son visage et m'explique.

L : Ma mère a reçu un appel de son avocat... *renifle* Si on ne quitte pas la France dans la semaine qui suit, mes contrats ne vaudront plus rien, mon album ne sera plus en vente et nous serons interdits de revenir en France... *renifle et la regarde* Je veux pas que tout ça arrive... Je ne veux pas te perdre...

Les larmes remontent à ses yeux, alors avant que ça soit trop tard, j'attrape ses cheveux et je l'embrasse, je l'embrasse pendant qu'une larme coule sur son visage.

A : Tu ne me perdras pas, jamais.

Tandis que nous nous sommes légèrement décollés, il réouvre les yeux. Je lui souris.

A : On va trouver une solution. Tout les deux.