<<Aeris>>

[Vivo#1]

C'est habillé d'un jean bleu clair, de son éternelle veste militaire et accompagné de tout un kit de nettoyage que Nico roula vers le Cattaneo's. Il était parti tôt le matin de son appartement, car il avait la grosse intuition qu'il allait passer une bonne partie de sa journée dans le bâtiment. Les rues étant plutôt vides à cette heure-ci, il arriva rapidement. Il alla se garer sur le parking du restaurant et sortit de la voiture, ses ustensiles de nettoyage en main. Il passa par la porte de derrière, dont il avait toujours un double des clés et entra dans le bâtiment laissé à l'abandon.

La vue apocalyptique qui s'offrit à lui lui fit faire la moue. Bon, pour être honnête, il s'attendait à pire que cela. Mais même, l'amat de poussière qu'il pouvait voir de sa position et à travers les rayons de lumières qui passaient à travers les fenêtres lui donna presque envie de faire demi-tour. Il chassa bien vite cette pensée de son esprit et se dirigea vers la cuisine, où la vue des casseroles et couverts sales lui arracha une grimace de dégoût. Il poussa un petit gémissement et plaça le saut dans l'évier avant de faire couler l'eau. Il attendit plusieurs minutes que le seau soit rempli avant de retourner dans la salle principale. Il plaça le seau dans un coin et entreprit de pousser toutes les tables et chaises dans le fond de la salle pour pouvoir laver la plus grande partie tout de suite.

C'est à ce moment qu'il pensa qu'il aurait vraiment dû demander de l'aide à quelqu'un. Le problème étant : il ne voulait que personne ne sache qu'il allait rouvrir le Cattaneo's. Il allait donc se débrouiller seul. Il brancha les enceintes du restaurant avant de lancer son Bluetooth. Bientôt, il put entendre le son familier de SHINee dans tout le bâtiment.

Dire qu'il n'avait pas danser sur certaines chansons serait mentir.

[...]

Lorsqu'il regarda enfin sa montre après avoir tout lavé, il put voir qu'il était déjà dix-huit heures passées. Il se posa au milieu de la pièce et admira son travail, les mains sur les hanches et le front en sueur. Si le bâtiment étaient gris de poussière plus tôt, il avait à présent retrouvé ses couleurs d'origines, et cette vue amena un sourire au visage de Nico. Il s'autorisa même à s'affaler sur une des banquettes quelques minutes.

Il avait astiqué chaque recoin. La salle principale, les vestiaires, la cuisine, le comptoir, l'étage... Tout.

Une bonne douche, un bon repas et une bonne nuit de sommeil étaient les seules choses traversant son esprit actuellement. Demain, il s'occupera de la paperasse que son oncle n'avait pas pris la peine de remplir. A vrai dire, celui-ci n'avait pris aucunes nouvelles de Nico depuis son départ en France. Il n'était donc même pas au courant que Nico avait été contraint de fermer le restaurant à cause de ses problèmes de santé, il n'était pas au courant des problèmes de santé de Nico tout court. Concernant sa famille, seuls Roman et sa mère avaient su ce qu'avait traversé l'italien.

Puis sa famille en Corée bien sûr.

A leur pensée, Nico sourit. Il imaginait déjà leurs réactions lorsqu'il leur annoncerait la réouverture du restaurant. D'ailleurs, il ne savait pas si Hoseok, Seokjin et Taehyung avaient retrouvés un travail après la fermeture du restaurant...

Il se releva en faisant presque un saut carpé, coupa XYZ de Sik-K et alla vider l'eau sale de son seau dans l'évier de la cuisine. Une fois fait, il ressortit par la porte de derrière, rangea tout dans le coffre de son SUV. Il s'assit à la place conducteur et mit le moteur en marche, direction son appartement.

[...]

Lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, le soleil était déjà bien haut dans le ciel. Il vérifia son téléphone pour voir qu'il était déjà presque onze heures. Il se frotta les yeux et se leva difficilement. Mais une chose importante l'attendait : la paperasse. Rien que d'y penser, il voulait retourner dormir, mais il devait à tout prix le faire. C'est donc en traînant les pieds qu'il alla se préparer son petit déjeuner.

[...]

« Une bonne journée et une bonne dégustation. » sourit-il.

La jeune fille le remercia en rougissant et partit, son smoothie en main. Nico pouffa et prit la commande du client suivant. Pendant qu'il préparait le latte du client, il put entendre la clochette du restaurant retentir. Il tourna la tête dans cette direction et put y voir un groupe familier. Il sourit et termina le latte, qu'il tendit ensuite au quarantenaire devant lui en lui souhaitant une bonne journée. N'ayant plus personne souhaitant commander, Nico sortit de derrière le comptoir et s'avança vers les nouveaux venus. Il s'arrêta devant eux avec un grand sourire. Jimin le regardait, à mi-chemin entre l'admiration et l'horreur.

« Attends, tu vas pas me dire que t'as nettoyé la poubelle qu'était le restaurant tout seul quand même ? » demanda-t-il.

Nico haussa simplement les épaules en souriant à pleine dents. Yoongi leva les yeux aux ciels tandis que les trois anciens serveurs et cuisinier le regardaient avec des yeux ronds. Jungkook regarda autour de lui, comme s'il voulait éviter le regard de Nico. Quand il le croisa finalement, Nico le rassura d'un sourire.

« T'avais pas envie de demander de l'aide ? lui dit Yoongi.

-          C'était censé être une surprise, bouda Nico. Merci d'avoir l'air aussi enjoué.

-          Je sais pas si j'ai envie de te frapper ou autre chose actuellement, soupira le mentholé.

-          Si le 'autre chose' est ce que je pense alors je n'y vois pas d'inconvénients, dit sournoisement Nico.

-          Sérieusement hyung, prenez une chambre. » dit une nouvelle voix.

Nico regarda derrière le groupe pour y apercevoir Donghyuck, Jeno, Jaemin, Taeyong, Johnny et Yuta. Celui qui avait parlé était Donghyuck, vu la tête qu'il tirait. Nico explosa de rire et fit signe aux deux groupes d'aller s'installer et qu'il les rejoignait dans quelques secondes.

Il prépara un plateau ainsi que plusieurs boissons. Alors qu'il attendait qu'un latte ne finisse de couler, il jeta un regard aux deux groupes ainsi ensemble, ainsi qu'aux autres clients présents dans le restaurant.

Cette vue le fit sourire.

Que l'oncle Choi reste en France, c'est lui qui reprenait les rennes maintenant.