Chapitre 24: Le masque de pierre

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|-Mais j'ai décidé de m'amuser un peu, dit Bellatrix. Ceci est un jeu. Et c'est moi qui fixe les règles.|

Drago courait. Harry le suivait. Ils enjambèrent une souche, passèrent entre deux arbres et continuèrent à courir.

Ils auraient pût profiter du paysage, s'asseoir dans l'herbe, admirer la forêt des Landes. Grimper à un ou deux arbres, comme Drago le faisait quand il en avait l'occasion. Ils auraient pût s'amuser et prendre leur temps. Harry aurait traité Drago de « pourri-gâté » et Drago aurait riposté « orphelin ». Ils auraient ri de leurs insultes, et auraient continué à marcher.

Mais ils couraient. Ils couraient aussi vite qu'ils le pouvaient dans cette forêt. Dans les Landes.

-Accélère ! cria Drago en jetant un coup d'œil derrière son dos.

-Je suis au max ! riposta Harry.

-Et bien repousse le maximum !

Drago continua de courir. Ils étaient dans les Landes. En France. Il avait toujours voulu venir en France. Paris et la Tour Eiffel, Marseille et le vieux Port... Il aurait aimé venir ici, mais en d'autres circonstances. En vacances par exemple, et non pour sauver la vie de quelqu'un qu'il aimait plus que tout.

Ils arrivèrent à la lisière de la forêt.

-Stop ! cria Drago. On y est ! Maintenant, on cherche.

Ils se mirent à chercher sur le sol et dans les arbres.

-Je ne comprends pas, dit Drago. Bellatrix nous aurait tués tout de suite. Elle n'aurait pas fait ce jeu débile.

-Pour être débile, il est débile ! Une chasse au trésor ! Non mais je rêve.

-Continues à chercher !

« C'est lui qui me parle et après il me dit de chercher » pensa Harry. Il aurait parlé à voix haute s'ils avaient été à Poudlard. Mais Hermione était en danger. Hors de question de se disputer.

-Quelle idée de cacher une pierre dans une forêt ! Il y en a des millions.

-Une pierre qui représente quelque chose de particulier, précisa Drago.

Il sortit un bout de parchemin.

- « L'entrée, la sortie, la limite. Vous y trouverez cette pierre qui est si cher à l'un de vous deux. Elle représente quelque chose de bien particulier, derrière l'on se cache et que l'on fait rarement tomber. La trouver, c'est continuer. Abandonner, c'est la tuer. ».

-Je sais ! Et bien... Une pierre particulière... Elle peut représenter quelque chose en rapport avec Hermione.

-Je sais ce qu'elle représente ! s'écria Drago.

Il chercha encore, puis leva sa baguette. Son sortilège muet porta ses fruits : la pierre vola jusque dans les mains de Drago.

-Oui ! cria-t-il.

-Mais quelle forme elle a ? demanda Harry.

Drago ouvrit sa main et lui montra la pierre. Elle était grise aux formes arrondis. Deux trous s'y dessinaient, et au milieu, juste en dessous, on pouvait distinguer la forme d'un nez.

-Un masque ? C'est quoi cette histoire ?

-On se cache derrière un masque, non ? Et l'on le fait rarement tomber.

Les moments du bal masqué ressurgissaient dans la tête de Drago. Le moment où il avait fait tomber son masque, dans les deux sens du terme, où Hermione l'avait embrassé. Où il lui avait tout dit.

-Et ensuite ? demanda Harry.

Drago retourna la pierre. Elle brilla un instant, puis une inscription apparut derrière.

- « Opugno ».

-C'est un sortilège ?

-Pas n'importe lequel, répondit Harry. Je sais exactement où l'on doit aller.

-C'est trop facile, dit Drago.

-Oh pas du tout. La difficulté n'est pas l'énigme. La question c'est plutôt comment nous allons entrer à Poudlard.

« Hein ? » fut tout ce que Drago avait répondu. Ils étaient maintenant à Pré-au-Lard, le problème était que le village était surveillé.

-Et maintenant ? chuchota Drago.

-On atteint Honeydukes. Ou la maison d'Abelforth.

-Je prends Abelforth.

Ils se dirigèrent lentement vers la maison du frère d'Albus. Chaque fois que quelqu'un se montrait, ils se cachaient derrière une maison dans une avenue. Ils s'avancèrent, pas par pas. Mais des Mangemorts surveillaient le village.

A raison d'un mètre par minute, sachant qu'ils doivent reculer de 10 centimètres à chaque fois, et que la maison se trouve à plus d'un kilomètre, combien de temps vont-ils mettre pour arriver chez Abelforth ?

Un certain temps qu'ils n'avaient pas.

- On n'y sera jamais à temps ! chuchota Drago. Il ne nous reste que 4 heures !

Ils avaient gaspillés une heure dans les Landes, à chercher la lisière de la forêt où Bellatrix les avaient fait transplaner.

-J'ai une idée, continua-t-il. Reste là, et court dès que la voix est libre.

-Drago, qu'est-ce que...

Il n'eut pas le temps de finir. Drago sortit de derrière le mur et se jeta sur un Mangemort. Lequel se libéra et poursuivit Drago qui se mit à courir.

Harry en profita. Il courut le plus vite qu'il le pu, et arriva en deux minutes chez Abelforth. Au moins un record mondial. Il frappa à la porte. Une fois. Deux fois. Trois fois. Et si... il n'était pas là ? La porte était verrouillée. Quatre fois. Il jeta un coup d'œil à sa montre qui faisait office de compte à rebours. 3h52. Il frappa une cinquième fois.

Enfin, la porte s'ouvrit.

-Harry Potter ? dit Abelforth.

-Vite !

Au loin, Drago arrivait en courant. Le Mangemort à ses trousses. Harry sortit sa baguette.

-Stupéfix ! cria-t-il.

Le Mangemort fut projeté en arrière. Drago s'engouffra dans la maison, sous le regard éberlué d'Abelforth qui s'empressa de fermer la porte.

-Qu'est-ce que vous faites ici ? Potter, que faites-vous avec LUI ?

Il pesait ses mots. Ce qui ne plut pas à Drago.

-LUI, il a un nom. Il s'appelle Drago. Et on essaye de sauver Hermione, là. Donc il faut qu'on entre à Poudlard où on trouvera une énigme qui nous permettra de trouver l'endroit où Hermione est gardée prisonnière.

Abelforth sembla perturbé. Il leur désigna le tableau où la jeune femme revenait à peine.

-Le passage est ouvert, mais surveillé. Si vous vous faites prendre, je mourrais avec vous. Faites attention.

Ils acquiescèrent et prirent le passage. Ils débouchèrent dans la salle sur demande sans encombre.

-Et maintenant ? demanda Drago. Où est-ce qu'on va ?

-Dans la tour des Gryffondor.

-On sera une bonne cible là-bas ! T'es sûr au moins ?

-Oui. Je me rappelle très bien. Hermione était triste parce qu'elle aimait Ron, qui venait d'embrasser Lavande. Elle s'était réfugiée ici. Quand Ron nous a rejoints, elle a lancé des oiseaux sur lui grâce au sortilège « Opugno ». C'est la seule fois où je l'ai entendu, ce sort. Ça ne peut être que là.

Ils sortirent de la salle sur demande...

... Pour y retourner aussitôt.

QUAND LES MASQUES TOMBENT (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant