Chapitre 5

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ANGEL

Venus est encore en train de me hurler dessus depuis le moment où nous nous sommes fait jeter de la fête. Bon, d'accord, j'avoue que je ne l'avais pas vu venir, le coup de Felicia. Bordel, elle ne connait même pas Venus !

Ça veut dire que, comme Venus le dit si bien, c'est « ma putain de faute ».

Merde, Angel, merci beaucoup ! Pour une fois que je trouvais des gens plutôt sympas, et avec qui m'amuser, tu as tout foutu en l'air ! Et je ne sais même pas pourquoi, d'ailleurs !

Je serre les poings pour ne pas revenir à l'intérieur et venir finir la baston là où Draven et moi l'avons laissé avant qu'Eden n'intervienne. Je soupire longuement pour chasser cette pensée. J'espère que Venus ne pense pas sérieusement ce qu'elle dit sur eux, ça se voit qu'elle ne les connaît pas. Ces gens sont horribles, ils n'arrêtent pas de mentir, et surtout Draven et Shane !

La voix de Venus me ramène brutalement à la réalité. Mes tympans souffrent vu le nombre de décibels qu'elle utilise pour me hurler dessus.

— Ne fais pas comme si tu ne m'avais pas entendu, et réponds-moi ! reprend-t-elle en me fusillant du regard.

Je lève les yeux au ciel et observe Venus, les mains croisées sur sa poitrine et avec un air suffisamment agacé pour faire fuir tout le monde. Mais je ne suis pas tout le monde, alors je reste là, devant elle, essayant de ne pas me faire arracher les yeux. Cette fille en serait probablement capable.

— Angel !

— D'accord, c'est bon ! Tu dis que tu ne sais pas pourquoi ?! Bordel, Venus, ce gars est un gros connard, et tu me dis que ce sont des gens sympas ? Mais tu te moques de qui, là ?! Tu ne les connais pas !

— Toi non plus, je te signale ! Alors ne me joue pas cette carte, Angel ! Pitié, ça fait à peine quelques heures que l'on s'est rencontrés et tu te permets de me dire qui fréquenter ! Je n'avais pas besoin de ta défense ! Si ces gens sont si mauvais que tu le racontes, je m'en serais bien rendu compte moi-même, merci !

— Si tu le dis.

Je lève une épaule avec indifférence. Venus soupire et me jette quelque chose dessus : ce sont mes clefs de voiture. J'arque un sourcil et serre les clefs dans ma main pour ne pas qu'elle change d'avis et qu'elle me les reprenne.

— Ramène-moi chez Adalson.

Ça me fait bizarre de l'entendre prononcer le prénom de mon père, je ne m'y suis pas encore habitué, au fait que Venus habite avec nous.

Je me contente d'acquiescer et lui indique de me suivre. Une fois dans la voiture, j'observe Venus qui envoie un texto à Eden pour lui dire qu'elle rentre, et demande si Grayson peut la ramener. Quelques secondes plus, l'arrivée d'un texto se fait entendre, et je comprends alors qu'Eden rentrera avec Grayson.

Je n'aime pas ce gars, mais sa seule qualité est que ma sœur à l'air de l'aimer, alors je fais avec. J'espère qu'il ne lui brisera pas le cœur.

Sentant mon regard insistant sur elle, Venus range son téléphone dans sa pochette noire qu'elle a posé sur ses genoux, puis me lance à nouveau un mauvais regard. Je me tourne presque aussitôt vers le volant, pris sur le fait, et démarre.

— Alors comme ça, en plus d'être débile, tu lis mes textos ?

Je serre mes mains sur le volant.

— Je ne suis pas débile, dis-je simplement en ne cherchant même pas à nier le reste de ses paroles.

Elle soupire longuement et se laisse enfoncer dans le siège de ma voiture. Pourtant, quelque chose me titille, un doute m'assaille, et je me retrouve obligé de lui en parler. Je n'ai pas envie d'avoir plus d'emmerdes qu'à présent.

S'aimer, et rien d'autre |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant