S'aimer, et rien d'autre |Terminé|

Chapitre 18

ANGEL

Venus avait l'air abattue. Je comprenais qu'elle se sente aussi mal, suite au déballage des affaires de sa mère, mais même lorsque Caiden a débarqué ici, elle ne semblait pas aussi... désemparée ? Je ne sais pas trop comment définir son état, en ce moment, mais je dois dire qu'elle est plus fatiguée qu'autre chose.

Et puis, le fait que nous ne trouvons rien sur ce Kyler en rajoute une couche. Venus a l'air de plus en plus pensive, sans doute énervée à l'idée de ne rien trouver sur lui. De mon côté, je n'ose pas trop fouiller. De toute façon, ces affaires sont avant tout à Venus. Ainsi, je me contente de lire les passages qu'elle me donne, creusant dans chaque syllabe à la recherche du moindre indice.

Allongée sur son lit, les jambes battants dans l'air, Venus pianote sur le clavier de son ordinateur. Quelques mèches s'échappent de son chignon catastrophe qu'elle s'est fait il y a quelques heures. Il règne un silence presque religieux dans la pièce, et je n'ose le rompre. Il a y quelques choses que j'aime, quand Venus est ainsi concentrée, mais je ne sais pas trop quoi. Je soupire en constatant que, même si les heures ne cessent de défiler, nous en sommes quasiment tous les deux au même point.

J'ignore pour quelle raison je suis allé rejoindre Venus. Enfin, si. De base, je voulais l'ennuyer un peu, mais au vu de la tournure qu'ont pris les évènements, je n'ai plus envie de faire demi-tour.

Une petite mélodie vient soudain me tirer de mes pensées. Je jette un mauvais regard au téléphone de Venus, fronçant le nez en voyant qu'elle est tellement plongée dans ses recherches qu'elle ne l'a même pas remarqué.

— Ton téléphone sonne, annoncé-je en le pointant du menton.

— Hein ? Ah oui, merci.

Venus pose les feuilles qu'elle avait dans ses mains puis se lève pour attraper son portable. Je n'ose pas dire un mot ou faire le moindre geste, mais j'écoute. Elle sourit en voyant qui l'appelle, et ça m'agace.

Je froisse légèrement le coin de la feuille que j'avais entre les mains. Je fronce tellement les sourcils que je sens qu'un pli se forme sur mon front.

— Oui ? Salut, Isaac !

Isaac ? Bizarrement, je suis soulagé d'entre qu'il s'agit de son ami, mais de l'autre je me demande bien ce qu'il lui veut. Venus se tourne vers moi, m'interrogeant du regard sur pourquoi je la fixe, mais je ne dis rien. Elle lève les yeux au ciel, se tourne, et moi je continue de la regarder.

Elle reste bien vingt minutes au téléphone avec lui. J'aimerais bien dire de quoi ils parlent, mais je n'ai pas écouté un traite mot de ce qu'ils racontent. Je fixe Venus, encore et encore, en me demandant bien pourquoi je suis incapable de détacher mon regard de cette fille.

— C'est bon, tu as fini de me fixer ?

La voix de Venus me ramène à la réalité. Je cligne des yeux et le vois qui me regarde, un sourcil arqué. Elle ne semble pas être en colère, c'est déjà ça.

— Désolé.

— Pourquoi tu fais cette tête ? poursuit-elle, n'ayant visiblement rien à faire de mes excuses à deux balles.

— Quelle tête ? dis-je en me replongeant dans mes papiers comme si de rien n'était. Je fais une tête normale.

Elle soupire, secoue la tête, et se laisse tomber sur le lit. Elle ne dit plus rien, et je pense que c'est mieux ainsi. Je le regarde, fasciné.

Depuis que Venus est arrivé ici, quelque chose m'a tout de suite intrigué en elle. Et je ne parle pas de ce stupide pari avec Jalen auquel je ne participe plus, mais je ne sais pas, elle n'est pas comme les autres. J'ignore si c'est une bonne chose ou non. Je suppose que non, mais autre chose me dit que oui.