S'aimer, et rien d'autre |Terminé|

Chapitre 24

Quelques semaines plus tard...

VENUS

Pendant des jours, je n'ai pas réussi à dormir. J'étais trop bouleversée. Tous ces secrets qui avaient éclatés autour de moi, c'était beaucoup plus que ce que je pouvais supporter. Je n'arrivais pas à y croire : Holden était mon demi-frère. Ma mère avait eu une aventure avec son père, et mon propre père avait assassiné celui de mon demi-frère. C'était compliqué ? Oui, terriblement. Mais c'est aussi ma nouvelle vie, que j'y tienne ou non.

Quelque chose, cependant, me chiffonnait. Ma mère ne m'avait jamais parlé d'un Kyler, et comment aurait-elle pu me cacher sa grossesse ? ça n'avait aucun sens, n'est-ce-pas ? Toujours entre les bras d'Angel, je crois que je n'ai jamais autant pleuré de toute ma vie – sauf peut-être quand ma mère est morte. Je me sens terriblement mal, et quand bien même certains moments de bonheur avec Angel ont réussi à me rendre mieux, ce n'était que fugace. Quand je repense à toute cette histoire, j'en ai mal au cœur.

Nous avons bien entendu parlé de tout cela avec Adalson. Si celui-ci fut d'abord septique, il finit par proposer à Holden de venir à la maison. Et c'est pourquoi je me retrouve actuellement chez Holden, avec son père Ayden face à moi qui me regarde avec des yeux ronds. L'objectif d'Adalson est de nous réunir, en tant que vraie famille, et que je puisse parler de notre mère à Holden.

— Croyez-moi, j'en fus le premier surpris, mais les jeunes ont besoin de se retrouver, et nous avons beaucoup de chambres. Je vous promets que votre fils sera à l'abri chez nous.

— Je vous crois Adalson, cependant cette décision ne vient pas que de moi. Holden, que penses-tu ?

Holden relève les yeux vers son père. Que Ayden lui demande son avis n'était visiblement pas dans ses projets, vu la tête qu'il tire. Holden semble dubitatif, il semble ne plus savoir où se mettre et ça me fait de la peine. Je pensais que lui aussi trouverait cette idée géniale.

Holden se passe une main dans ses cheveux roux, puis se lève subitement.

— Je peux te parler, Venus ? En privé.

— Oui, bien sûr.

Sous les regards étonnés d'Adalson et Ayden, nous gagnons la chambre d'Holden. J'ignore pourquoi Holden veut me parler seul à seule, mais je ne peux pas lui refuser ça. Nous avons à peine échangé quelques textos pleins de banalités cette semaine, mais c'est tout.

Arrivés dans sa chambre, Holden se pose sur son lit et me fait signe de faire de même. Angoissée, je me trouve une place à côté de lui. Sa présence ici me fait bizarre, mais dans le bon sens. Je suis heureuse de l'avoir près de moi.

— Dis-moi, c'était ton idée ou celle d'Adalson, que je vienne habiter avec vous ? s'interroge Holden.

— Celle d'Adalson, je dois l'avouer, mais j'ai tout de suite été d'accord. Je veux vraiment pouvoir passer plus de temps avec toi.

— Je vois...

Holden ne prononce plus un mot, il se contente de fixer le plafond comme s'il était son meilleur ami. De mon côté, je ne sais pas où me mettre, tout cela est bien trop gênant comme situation.

Quand Adalson m'a proposé l'idée, hier soir, j'ai tout de suite trouvé ça génial, je voyais en cette occasion des moments parfaits pour parler de Savannah à Holden, lui qui ne l'a jamais connue... Il a bien le droit de savoir des choses sur elle. Si j'avais été à sa place, c'est ce que j'aurai voulu ; voilà pourquoi je tiens tant à ce qu'Holden vienne vivre à la maison.

— Je sais que ça fait beaucoup à demander. Quitter ton père, habiter dans une maison que tu ne connais pas, avec de nouveaux colocataires... Mais j'aimerai beaucoup que tu nous laisses cette chance, Holden.