L'Immortelle Ensanglantée

Seconde morsure : Thé sucré

Ou
Ramener un bel éphèbe chez soi pour se délecter de son beau faciès

Mikhail sursauta à l'entente de cette voix. Surtout qu'il ne s'y attendait pas du tout.
Une femme d'une vingtaine d'années apparut devant lui, à la faible lueur de l'aube naissante. Il respirait fort et était sur ses gardes. Il ne savait pas ce qui pouvait lui arriver. Il se rendit alors compte que cette femme face à lui était la femme du tableau qu'il venait de contempler.
Cette femme attirait l'attention. Ses gestes posés et paraissant si mesurés fascinaient et son visage d'albâtre était tout aussi attractif pour les yeux de par sa forme, sa couleur et le contraste qu'offraient sa peau et ses lèvres écarlates.

-Je...bredouilla-t-il. Je viens de me réveiller et j'ai exploré les lieux...Pardonnez-moi si cela vous a froissée...
Un petit sourire narquois naquît alors sur les lèvres de la femme si belle et envoûtante face à lui. Sa taille fine était embellie par une robe ample en bas plutôt fine aussi, épousant ses formes graciles et gracieuses. Elle avança d'un pas encore et dit à Mikhail, toujours autant sous le choc :
-Non, tu ne m'as nullement froissée, Mikhail. C'est même bien que tu sois venu de toi-même jusqu'ici.
-Attendez, dit Mikhail soudain frappé par un détail auquel il n'avait pas prêté attention tout à l'heure. Comment connaissez-vous mon nom ? Je...Je ne crois pas vous l'avoir déjà dit...
Un sourire plus grand devint le nouvel ornement du visage de cette femme mince et elle lui dit en tournant légèrement la tête sans pour autant détourner son regard de son interlocuteur :
-Je sais beaucoup de choses sur toi, sache-le.
Mikhail déglutit, peu rassuré.

-Si tu le veux bien, commença alors cette femme sombre mais pourtant si attractive en faisant un geste de la main. Suis-moi. Nous allons discuter autour d'une bonne tasse de thé. Et il faut aussi que tu t'habilles autrement qu'avec ces hâillons dans ma demeure.
-Bi...Bien...bégaya Mikhail, se sentant microscopique face à la grandeur de cette femme et soudainement misérable dans cet accoutrement dans une si belle et grandiose habitation.
La femme aux longs cheveux de jais qui lui arrivaient jusqu'aux genoux marchait d'une démarche assurée et à pas à la fois lents et rapides sur les tapis doux des longs couloirs et qui atténuaient le bruit de ses petits talons sur le sol dur. Mikhail dont l'esprit était encore un peu embrumé peinait un peu à la suivre dans ce dédale de couloirs et de tapis rouges mais ils arrivèrent enfin devant une grande porte en bois massif.
La jeune femme poussa la porte et le fit entrer. C'était une pièce qu'il avait vue en arrivant, avec tout au bout un morceau de véranda qui laissait passer un faible rayon de Soleil de l'aube naissante.
Elle fit asseoir le jeune homme, comme son invité, à une table blanche et ronde en métal forgé aux motifs de courbes élégants et alla faire un peu de thé avant de revenir plateau en main sur lequel il y avait deux tasses et une élégante théière assortie. Elle s'assit avec élégance, sa robe au tissus amples flottant autour d'elle.

-Je voudrais bien tout te raconter, Mikhail, mais ce serait bien trop long. Alors je te laisse me poser des questions et dans la mesure du possible, j'y répondrai.
Mikhail se figea sur lui-même et déglutit. Il était plutôt timide de nature alors poser des questions tout de go ainsi sans trop de filtre, ce n'était pas vraiment son truc...
Il avala une nouvelle fois sa salive et serra ses poings sur ses genoux avant de parler en choisissant ses mots avec soin :
-Pour commencer, comment vous appelez-vous ?
-Tu sais, tu peux te montrer moins formel avec moi, tu sais, tu es autorisé à me tutoyer. Pour te répondre, j'ai plusieurs appelations et un nom complet à rallonge, alors appelle-moi Aludra.
-Aludra ?
-Oui, c'est mon prénom.
-Madame Aludra...
-Juste Aludra.
-Ma...Aludra, pourquoi m'avoir ramené ici ? Dans votre château, je veux dire...
Un large sourire presque carnassier à tel point qu'il en devenait effrayant étira les lèvres de la jeune femme sans pour autant qu'elle ne montre ses dents. Seules ses lèvres étaient étirées alors que dans ses yeux brillaient une lueur sauvage, amusée mais fascinante en même temps...