L'Immortelle Ensanglantée

Trente-et-unième morsure : Nouvel allié

Ou
Débarquer dans une équipe dans laquelle on ne connaît pas l'un des membres et que ce dernier est tout aussi surpris

-Cible verrouillée ! Viseur, prêt !
Un grand saut depuis une falaise, un rattrapage in extremis sur une branche en dépassant et atterrissage dans un arbre touffu.
-Je m'en passerais bien...soupira le vampire.

Loin de tout cela, Aludra soupirait. Elle et Mikhail allaient passer de longues heures dans cette voiture...À s'ennuyer ferme.
Pourtant, Mikhail ne s'ennuyait pas. Il avait pris dans sa valise le quart de la bibliothèque de la vampire ! Il lisait donc un livre, détendu en souriant légèrement.
Aludra souriait en le regardant lire si sereinement. Elle aurait bien voulu être aussi tranquille et calme que lui tout en sachant qu'un dangeureux dhampire du nom de Gildas de Rosenstrauss aussi sanguinaire que rusé se baladait dans la nature, avec pour projet de probablement terminer celui qu'il avait commencé il y a plusieurs siècles...

Décimer toute la race pure vampirique.

Aludra ne comprenait pas la psychologie de cet homme...
Il haïssait et voulait décimer les vampires de sang encore pur, le peu qu'il en restait, et il se moquait et tuait énormément de vampires autres et dhampires pour le plaisir de se moquer de leur race mitigée.
Il vouait une haine incommensurable à tout le monde. Sauf...Sauf...
Aludra écarquilla les yeux quand l'idée germa et naquît aussitôt dans son esprit.

Sauf les humains...

À sa connaissance, Gildas n'avais jamais tué un seul humain et ne s'en était jamais moqué. D'ailleurs, son seul entourage se réduisait à ses nombreux Dépendants. Aludra trouva ce détail étrange...
Elle se demanda alors si le premiee dhampire considérait un Dépendant encore comme un humain, car si oui, il avait tué un humain pour le mettre dans son château. Ou il avait intimé, ou plutôt ordonné à son humble avis, à un autre de ses Dépendants de le tuer à sa place, se salissant les mains au lieu de tacher celles de son maître.

Aludra réfléchissait à cela quand elle entendit un bruit sourd sur le toit de la voiture, fronçant immédiatement les sourcils. Alors que Mikhail paniquait en essayant de rattraper son livre à deux mains, leur ayant échappé au moment du choc, Aludra eut une esquisse de sourire quand elle fit passer le message à son Noctambule cocher de s'arrêter.
Quand la voiture s'ébranla sur le sol caillouteux pour la dernière fois, une ombre tomba du toit du véhicule, suivi par une longue cape noire, et se redressa sur ses pieds, tout d'abord de dos.
Puis il se retourna lentement...
Affichant ses yeux magnifiquement rouges comme le sang frais, il regarda les deux occupants de la voiture pendant quelques secondes avant de sourire imperceptiblement...
Mikhail se figea mais Aludra se leva et ouvrit la porte d'une main amusée.

-Aaron, mais quel plaisir de te revoir ! Après à peu près deux jours...
Le vampire sourit avec un air sarcastique et s'inclina, avec un air gauche et faux qu'il jouait pour paraître plus ridicule qu'il ne l'était.
-Mes hommages, Reine Aludra ! ricana-t-il entre ses crocs.
Cette dernière sourit et lui fit remarquer :
-Qu'est-ce que tu fais avec ces feuilles dans les cheveux ?
Aaron fit la moue avec ses lèvres fines.
-J'ai raté mon atterrissage...
Aludra éclata de rire.
-Toujours aussi mauvais en voltige !
-C'est bon, ça va ! râla le vampire avec les sourcils froncés.
Aludra eut un sourire en coin puis retira les feuilles des cheveux de son interlocuteur avec attention et lui dit :
-Viens, entre. Que je te présente un peu !
Aaron s'éxecuta et s'assit sur la banquette qui faisait dos au cocher non-vivant alors qu'Aludra alla s'asseoir à côté de Mikhail. Ce dernier ne savait pas trop comment réagir face à ce vampire qui faisait plus ou moins son gabarit, bien qu'il soit plus petit de quelques centimètres, légèrement plus grand qu'Aludra. Sous sa chemise, Mikhail pouvait distinguer de fins muscles mais assez discrets. Il se doutait que chez les vampires, il y en avait peu qui n'étaient pas minces au vu de leur obligation de se battre quasiment constamment.