Sygnus, planète Mère.
- La Terre... quelle connerie ! Franchement, les humains me dégoûtent. Non mais regardez-les ! Toujours à vouloir plus de pouvoir, plus d'argent ! Des asticots sans âmes et incapables de penser par eux même, se tortillant dans la crasse de leur monde..
La haine de la princesse grésillait dans la pièce, percutant les murs et marquant les esprits des nymphes. Sous son visage d'ange, son sang bouillonnait et ses joues rougirent sous l'effet de la haine. Sa colère était si grande que si elle se mettait à crier, l'écho de sa voix ricocherait sur toutes les planètes de Sygnus.
Penchée sur le miroir du souvenir, elle regardait les humains frapper dans leurs mains en hurlant la gloire du nouveau président qui se tenait fièrement devant le drapeau national entouré de ses serviteurs et loyaux sujets. D'un geste de la main, elle éteignit le miroir et sortit de la pièce, un air de dégoût collé au visage. Les fées regardèrent tristement l'image du président s'effacer dans la brume du miroir, et sans un mot, elles suivirent la princesse dans la salle de réunion.
Toutes les mages présentes dans la pièce se regardaient en se demandant ce que leur dirigeante allait pouvoir inventer cette fois.
Elle avait en effet la fâcheuse habitude de les convoquer plusieurs fois par semaine pour des problèmes futiles tels que son manque de robes de cocktail ou une difficulté à jeter un sort; car oui, ce n'était qu'une princesse capricieuse et incompétente qui avait hérité du royaume de sa sage mère. Au delà de son caractère bien trempé, c'était une gentille fille qui souffrait terriblement du départ de sa mère. En effet, un an auparavant, la reine Sophia fut enlevée, puis assassinée par les rebelles; son corps retrouvé sans vie par sa fille de quinze ans. Cet épisode l'avait traumatisé et privé de sa mère, c'était seule qu'elle devait apprendre à diriger un royaume.- Mes amies ! Je vous ai réuni aujourd'hui pour un réel problème.
L'assemblée leva les yeux au ciel suite à ces paroles, qu'elle avait entendu maintes fois, sauf un groupe de femmes en longues tuniques qui baissèrent leurs capuches aux croisement du regard des protectrices. Ces dernières faisaient leur ronde de garde en scrutant chaque visage de l'assemblée, mais par chance, les femmes masquées semblaient se fondre naturellement dans la foule.
- J'ai décidé de rassembler nos troupes ainsi que nos alliées présents à travers le monde pour déclarer la guerre à la terre !
La foule s'agita brusquement suite à ces mots. C'en était trop ! La princesse ne pouvait pas contredire les ordres donnés par sa mère: elle avait décrété que la terre resterait à tout jamais une planète neutre, n'appartenant qu'aux hommes car c'était l'une des planètes les plus en retard dans la découverte des multivers. L'une des femmes masquées présente dans la salle se leva majestueusement, et de sa voix claire et distincte présenta son objection:
- Je pense que nous sommes toutes d'accord pour dire que cette idée est insensée, et qu'elle va à l'encontre de tous nos principes ! Votre mère la reine souhaitait que la Terre reste aussi longtemps que possible une planète solitaire et éloignée de notre monde. C'en est assez des caprices de Mademoiselle l'héritière ! Notre dimension court à la destruction si elle reste sur le trône plus longtemps et je pense que personne ici n'a envie de voir des millénaires de travail réduit en poussière à cause d'une gamine à sa tête ! Mes amies, reprenons notre royaume, et sauvons notre dimension !
Un hurlement de haine envers la princesse parcourut la pièce et la femme donna satisfaction aux protestants en déclarant:
- Envoyons la princesse sur Terre, qu'elle voit tous les dégâts qu'elle pourrait causer! Et instaurons une nouvelle reine au pouvoir pour rétablir l'ordre, et la justice ! Saisissez-là !
Dans la salle, les femmes masquées se dévêtirent de leurs capes et se précipitèrent sur la princesse qui, horrifiée par ce mouvement de rébellion, plaqua ses mains sur sa bouche, et courut se cacher dans sa chambre. Les protectrices tentaient tant bien que mal de maîtriser les rebelles mais en vain, c'était peine perdue.
Pleurant à chaudes larmes, elle se tenait recroquevillée contre sa porte, bloquant le passage aux rebelles et se demandant pourquoi personne n'était de son avis. Regrettant son choix de ne pas avoir honoré la mémoire de sa mère. Ses larmes coulaient le long de ses joues roses et elle se laissa choir sur le sol, honteuse de ses erreurs et laissant ses remords prendre le dessus. Elle se leva, se plaça au centre de la chambre, et d'un sort, elle laissa entrer les assaillantes, scellant son destin à tout jamais.
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Destinées croisées
FantasyLeurs yeux étincelants, leurs cheveux colorés, et le rouge du sang sur leurs mains. Deux filles, une destinée. Le temps n'a plus d'importance quand l'avenir d'un peuple est menacé depuis des décennies. Le jour où elles se réveilleront arrivera.