Chapitre 23

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Lucy

J'étais abasourdie. Rien ne pourrait me faire oublier ce moment, et plus jamais je ne blâmerais la reine pour sa méchanceté.
Le souvenir s'était achevé avec le bruit de la hache qui s'abattait sur le cou de Marcus.
Je sortis de la salle, pris soin de la refermer, et me dirigea vers la pièce où se trouvait la reine. Je savais ce qu'il fallait que je fasse. Je sortis un bout de papier et un crayon de ma poche, puis coucha sur le papier tout ce que j'avais vu dans la bulle. J'eu un pincement au cœur en écrivant, pensant que si cette lettre était lue; c'est que je serais morte. Mais toutes les précautions du monde sont bonnes à prendre.
Mes pas résonnaient sur le marbre du couloir désert, et dans ma tête je revoyais la femme crier et pleurer sur le seuil de la maison.
Un détail me revint soudainement. L'enfant. Il doit sûrement être encore en vie. Si je parvenais à le retrouver tout serait peut être sauvé! Je courus jusqu'à la salle du trône, et fis irruption au milieu d'un conseil.
Je n'y prêta pas la moindre attention, et me dirigea vers la reine. Cette dernière semblait folle de rage que j'ai interrompus le conseil, mais rien ne m'arrêta. Son visage se crispait au fur et à mesure que j'avançais, et ses yeux me criaient de faire demi-tour.

-Sors d'ici.

Sa voix tonna mais cette fois je n'obéirais pas. Je m'approcha, et lui murmura à l'oreille:

-Je sais tout...

-De quoi parles-tu? Jeune effrontée, tu oses déranger un conseil pour ça??

D'ordinaire, cette situation m'aurait effrayé, car nul ne veut provoquer la colère de la reine. Mais toutes ces années à ses côtés n'aurons pas étés vaines. Mon sourire s'agrandissait, et sa Majesté commença à douter. J'en étais certaine, elle allait me tuer. Mais avant j'allais la forcer à se souvenir de la personne qu'elle était. Je vis ses sourcils se hausser, puis elle demanda enfin:

-Qu'as tu appris?

-Je sais tout pour Marcus...

Ce nom déclencha chez la reine quelque chose, c'était sur. Mais rien de ce que j'avais envisagé. En une fraction de seconde elle tendit sa main et je me retrouva la gorge à découvert, flottant dans l'air. En un mouvement elle pouvait me tuer.

-Ne prononce pas son nom!!

-Vous l'aimiez...

Je continuais à parler, je voulais que ses émotions passés reviennent! La pression se resserrait autour de ma gorge, et les mots avaient des difficultés à sortir de la bouche.

-Vous l'aimiez, vous étiez heureux... mais quand il est arrivé... ils l'ont tué!

-ASSEZ!

Un courant invisible me propulsa contre le mur en pierre du château. Ma gorge me brûlait et je ne parvenais pas à retourner sur mes pieds. J'étais si près du but... il était hors de question que je m'arrête!

-Ils l'ont traîné jusqu'à la place centrale... Et le bourreau a levé sa hache bien haut...

Un autre courant me plaqua violemment au plafond, et je rassembla toutes mes forces pour rester consciente.

-TAIS-TOI!

-Vous criiez sur le seuil de la maison... Avec l'enfant qui pleurait dans vos bras...

Destinées croiséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant