Chapitre 25

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Flash-back:
Planète Agon

-Mère! Johanna recommence!

Le cri d'une petite fille s'était élevé du camp des marginales.

-Oh non...

Les femmes présentes se lancèrent à la recherche de la fillette.

A quelques pas de là, Johanna avait volé un tableau à craie à l'école et l'avait caché dans un buisson creux.
Elle expliquait d'une voix claire tous les schémas compliqués qu'elle avait tracé quelques heures auparavant aux petites filles qui voulaient bien l'écouter.
Chaque semaine elle faisait le tour du village, dans l'espoir de recruter quelques âmes qui voudraient entendre ce qu'elle avait à dire.
Cette fois là, elle avait trouvé une cachette parfaite, à l'abris de tous les regards, là où personne ne pourrait la trouver.

-Donc, je répète. J'ai travaillé sur ce plan toute la nuit, et je pense qu'il pourrait marcher si on s'y met toutes ensembles! Comme vous le savez, nous avons été bannis de Sygnus donc nous serions atomisés si nous y mettions un pied. Pouf! Réduites en cendre!
Mais si on arrive à attirer l'attention de la reine sur notre petite planète, elle voudra voir par elle même et elle viendra ici. Et à cet instant... on la tuera!

Les fillettes qui écoutaient attentivement depuis le début semblaient fascinées. Ce plan paraissait infaillible.

Elles écrivirent la lettre destinée à la reine, et une fois le travail achevé, Johanna la lut une dernière fois.

-Chère Majesté, nous sommes les habitantes de la planète d'Agon et nous vous supplions de l'aide. Sophia a refait surface et menace de vous tuer à tout prix et de reprendre le royaume. Vous devez la combattre, pour prouver aux habitants de Sygnus que vous pourriez vous battre pour eux! Nous avons monté une armée surentraînée, il nous faut juste un chef.
Venez vite,
Johanna d'Agon

-C'est parfait!

-La reine viendra, c'est sure!

-Oui, allons envoyer la lettre!

Toutes les petites suivirent Johanna et coururent hors du buisson le plus vite qu'elles pouvaient. C'était comme un jeu: il ne fallait en aucun cas se faire attraper par une mère. La lettre était cachée sous le pull d'une petite fille blonde, tellement discrète que personne ne pouvait la remarquer dans toute cette agitation. Elle s'appelait Estelle: c'est elle qui avait suivie Johanna depuis le début, et c'était à elle que cette dernière faisait le plus confiance.
Les fillettes s'éparpillèrent, et Estelle et Johanna se retrouvèrent au portail vers Sygnus. Personne ne le gardait, car comme toutes les femmes d'Agon avaient étés bannies, aucune d'elle ne pouvait traverser le portail. Cependant, rien n'interdisait aux filles nées sur Agon d'aller sur Sygnus. Jusqu'à ce jour, Estelle était la seule. Elle savait d'ailleurs que cette mission était la plus importante de sa vie.
Les deux filles se câlinèrent et dans un sourire triste, Estelle sauta dans le portail.

Fin du flash-back

Rose

Mes paupières étaient si lourdes que j'eu beaucoup de mal à les soulever.
Je me trouvais allongée sur un lit à côté de celui où se trouvais le corps de Lucy.
La mémoire des garçons revenant du château me revint.
J'avais juste entendu un fragment de voix, puis je suis tombée dans les pommes.
C'est curieux, cela ne m'arrivais pas souvent...
Je me redressa et me leva doucement dans l'espoir de voir les autres. Comme personne ne se trouvait là, je monta les escaliers en pierres jusqu'au salon.
A cet instant, je resta caché, ne savant pas pourquoi. C'était sûrement un instinct qui me criait de ne pas dévoiler ma présence.
Dereck était allongé sur le canapé, et Agammone appliquait soigneusement un onguent sur son torse. Mon cœur rata un battement. Dereck était blessé?
Je m'apprêtais à sortir quand la voix de Megan me parvint.

-Elle ne dois pas apprendre que Dereck est blessé. Du moins, pas avant d'avoir vaincu la reine. Tu imagines sa réaction quand elle réalisera que en plus d'avoir perdu sa meilleure amie, elle perdra aussi Dereck?

-Mais si il ne peut pas guérir... Elle va vite le découvrir.

C'est Seb qui venait de lui répondre. Il ne me fallu pas longtemps pour comprendre de quoi il s'agissait. De moi.
Et apparement Megan ne comptait pas me dire que Dereck était blessé.
L'inquiétude dans la voix de Seb me fit monter les larmes aux yeux.
Alors Dereck allait peut être mourir?
Non, c'était impossible.
Je redescendis l'escalier vers la cave, et m'effondra sur le sol.
Je ne pus retenir mes sanglots plus longtemps. Megan avait raison: perdre Lucy, puis Dereck? Cela me détruirait. Ça va me détruire.
Je m'allongea sur le lit où on m'avais posé, repensant à tout ça.
Allaient-t-ils vraiment me cacher que Dereck était blessé? Les larmes coulaient le long de mes joues, mais un espoir persistait: l'espoir que j'ai mal compris la conversation, ou que tout cela n'était qu'un mauvais rêve.
Oh oui, comme ça serait mieux si c'était un rêve! Je me réveillerais dans ma maison perdue en Irlande, je retrouverais Mel et Lucy, mes parents...
Que doivent-ils penser de ma disparition? Je ne suis pas le genre de personne à fuir mon domicile, j'avais tout ce que je souhaitais la bas...
Mon cœur se serra un peu plus à cette pensé. Non, ce ne pouvais pas être un rêve. C'était trop réel, et ça durait depuis trop longtemps.

Je ferma les yeux et m'assoupis, baignant dans les larmes de ma nostalgie.

Megan

-Et bien voilà Seb, tu vois quand tu veux? Et ne t'inquiète pas, Rose ne nous en voudra pas, quand elle saura qu'on l'a fait pour la bonne cause.

Agommone posa l'éponge d'alcool sur le bord de la table, et nous fit signe d'approcher.

-Mes enfants, j'ai fait ce que j'ai pu pour masquer ses cicatrices. Le cacher à Rose c'est votre choix. Mais sachez que si elle le découvre, elle ne pardonnera pas si facilement. Megan, ton sort d'endormissement doit avoir cessé de faire effet. Vous devriez aller la voir.

Sous ses conseils, nous descendîmes les marches qui nous conduisaient à la cave.
Rose était recroquevillée sur elle même, ses cheveux collés à ses joues rouges.
On jurerait qu'elle avait pleuré, donc je tenta de percer l'accès à son esprit afin d'en savoir plus.
A ma grande surprise, il était totalement bloqué, impossible juste de jeter un coup d'œil.
Sûrement un effet du sort.

Maxence la secoua un peu, et ses yeux s'ouvrirent lentement.

-Dereck... ou est Dereck?

Évidemment, elle ne pensait qu'à son chéri.

-Nous aussi, on est ravi de te voir, Rose!

Dis-je en plaisantant.
Elle me jeta un regard noir, et courut dans la cage d'escalier.

Seb me regarda l'air inquiet, semblant croire que le pire pourrait arriver.
Je haussa mes épaules. Après tout, rien ne pouvait arriver dans le sommeil, à part un mauvais rêve.

Destinées croiséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant