Chapitre 2

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Les premiers rayons du soleil filtrés par les feuilles vertes de l'arbre vinrent caresser la peau de Rose encore endormie. Ses paupières s'ouvrirent délicatement, leur laissant le temps de s'habituer à la lumière. Elle se demanda si la soirée d'hier n'était qu'un horrible cauchemar mais sa robe froissée et ses cheveux en pagailles autour de son ruban prouvèrent que ce n'était pas le cas.
« Affronter la réalité sera mon défi du jour » pensa-t-elle.

Elle sauta de son arbre mais aussitôt qu'elle eu posé le pied à terre, des femmes capuchonnées et armées l'encerclèrent. Incapable de bouger, la jeune fille entendit l'une des femmes s'approcher d'elle et lui susurrer à l'oreille:

-Bienvenue dans la réalité, princesse.

La panique la gagna peu à peu alors que les femmes lui lièrent les mains et les pieds. Incapable de bouger ou de parler, elle senti son dos se déchirer par une flèche tirée entre ses omoplates: un poison puissant se déversa dans son corps quand elle sentit ses forces la quitter lentement et ses jambes s'affaisser sous son poids. Elle eu juste le temps d'apercevoir une silhouette masculine tapie dans l'ombre des buissons avant de sombrer dans l'inconscient.

Sygnus, planète Mère.

-  J'espère que c'est une plaisanterie!

Si un regard pouvais tuer, tous les habitants du palais seraient déjà mort. La reine se tenait au milieu de la grande salle, dans sa longue robe noire évasée autour d'elle, ses cheveux noirs corbeau relevés soigneusement en chignon et ses yeux dorés soulignés de khôl noir. Comme toujours, elle aborde un air supérieur et sa puissance magique se reflète dans son diadème pourpre.

Deux petites fées vinrent se poster devant la reine, attendant leur sentence la tête baissée. L'assistance tourna le regard, tandis que la reine prenait un plaisir à décapiter les petites fées comme exemple pour les autres: ces petites n'avaient absolument rien fait, mais il était nécessaire pour la reine d'assouvir sa soif de sang  pour rester calme.

Une petite fille courait dans les couloirs du palais à la recherche de ses sœurs parties quelques heures plus tôt, sa mère à ses trousses. Par mégarde, elle emprunta un passage qui menait à la salle du trône, mais rien ne l'avait préparé au spectacle qu'elle vit là bas. La reine avait les canines plantées dans un cœur qu'elle tenait dans sa main et deux corps sans têtes à ses pieds. Horrifiée, la petite poussa un hurlement strident quand elle vit les têtes des deux fées qui avaient rouler un peu plus loin. Elle avait trouvé ses sœurs.

Toutes les têtes présentes dans l'assemblée se tournèrent vers la fillette en pleurs, y compris celle de la reine. Son regard se remplit de haine envers celle qui avait interrompu son festin et à la vitesse de l'éclair, elle se trouva devant la petite et tendit sa main délicatement pour lui prendre le cœur. Mais la fillette cracha sur le visage de la reine et recula d'un pas.

-  Vous êtes une reine méchante, cruelle et égoïste! Mes sœurs ne vous avaient rien fait mais vous avez quand même mangé leurs cœurs. Et tous ces pauvres gens qui sont obligés de vous supporter tous les jours ne vous aiment pas non plus! Ce n'est pas bien...

Elle éclata en sanglot et repartit vers sa mère en pleurant. L'assemblée retenait son souffle en attendant la réaction de la reine qui se leva et souffla une brume violette sur la petite fille. Cette dernière s'endormit aussitôt et la reine se dirigea vers sa mère les yeux rougis par les larmes.

- Je ne veux plus jamais te revoir dans ce château. Ton insupportable gamine est juste endormie, ce qui lui évitera de causer plus de désastres. Incline-toi et disparais.

La mère, encore tremblante ne se fit pas prier et s'inclina, puis partit en courant, la petite fille dans les bras.
L'assemblée était bouche bée, ne sachant plus quoi penser. Quelqu'un aurait il prit possession du corps de la reine? Non impossible, elle était trop puissante. Mais que pousserait la terrible Majesté à épargner la vie d'une enfant?

Terre, ...

Tout était flou. L'espace autour d'elle, les personnes dans la pièce et sa mémoire. Qu'est ce qu'elle faisait ici? Pourquoi les femmes présentes ne lui parlaient pas?

Elle tenta de monopoliser ses forces afin de se lever ou de parler, mais seul un faible gémissement sortit de sa bouche quand une douleur insupportable lui lacera le dos. Les deux femmes se tournèrent vers la jeune fille et s'approchèrent doucement:

- Tu crois qu'elle est consciente?

- Compte tenu de la puissance du sérum, normalement elle peut nous entendre mais ne peut ni parler, ni bouger.

En effet, Rose sentit un frisson de panique à l'entente de cette voix: Elle était sûre de l'avoir déjà entendue quelque part... Quelques bref souvenirs revenaient peu à peu; la soirée avec ses parents, ses origines, puis l'enlèvement. Qui sont elles? Et pourquoi l'ont t'elles enlevé? Trop de questions se bousculaient dans son esprit encore confus, et épuisée, elle se rendormi.

A peine eut-elle fermé les yeux qu'elle vit une femme allongée sur la neige tachée de rouge, ses longs cheveux bruns étaient étalés autour d'elle et sa longue robe tachée par la boue. Elle lui semblait si familière que, pendant un instant, elle cru la connaitre depuis toujours mais en fouillant dans sa mémoire, aucun visage ne correspondait avec le sien. La voix de la femme retentit si fort dans sa tête qu'elle ne put s'empêcher de retenir un sursaut:

- Je suis toujours là.....

Cette voix n'était pas agressive mais au contraire, elle était douce et inspirait confiance. Rose sentit une profonde envie de rejoindre cette femme, comme si sa vie en dépendait. Son image s'effaça doucement, puis la jeune fille sentit ses paupières s'ouvrir délicatement.

La première chose qu'elle vit fut le visage d'une femme, elle en était sûre maintenant, c'était celle qui l'avait enlevée, penchée sur elle. Ses boucles brunes encadraient son visage sévère et faisaient ressortir ses yeux roux. Elle prit une grande inspiration et, ignorant le regard de détresse de Rose commença à parler:

-N'essaies même pas de parler, et encore moins de te débattre. Le sérum que l'on t'a injecté doit encore faire effet une petite heure: pauvre princesse qui souffre le martyre! Cette fois, personne ne peut venir à ton secours...

La jeune fille acquiesça sans vraiment comprendre ces paroles. La femme s'éloigna et alla se poster derrière un bureau blanc en face de la chaise où était assise Rose et commença à manipuler des solutions dans une seringue. La panique gagna peu à peu la jeune fille alors que sa ravisseuse s'approcha d'elle avec la seringue.

-Tu sais princesse, ça fait longtemps qu'on te cherche. Et maintenant que l'on t'a trouvé, il faut faire quelques tests... Ne t'inquiète pas, tu ne sentira presque rien...

Elle n'eu pas le temps d'en dire plus que la porte s'ouvrit brutalement. Deux hommes étaient en train de pointer leurs armes sur les personnes présentes dans la pièce en criant:

-Personne ne bouge!

Le plus âgé fit signe au jeune homme d'aller détacher la jeune fille. Malgré le voile qui couvrait toujours ses yeux, elle put distinguer un brun les cheveux en batailles, les yeux d'une couleur étrangement claire. Elle le voyais s'agiter autour d'elle, lui parler, mais aucun de ses muscles ne voulaient répondre à l'appel: elle se sentait impuissante.
Il la prit dans ses bras avant de courir vers la porte. La lumière du soleil la força à fermer les yeux afin de s'habituer et une bouffée d'air frais lui fouetta le visage. Son corps engourdi par le sérum ne supporta pas le mouvement imposé par le jeune homme et Rose sombra dans l'inconscient.

Destinées croiséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant