Destinées croisées

Chapitre 17

Personne ne savait où elles étaient.
Arthur hurla à la mort et accabla Johanna de reproches. Cette dernière ne disait rien et se contentait de sourire.

Les autres rebelles alertés par les cris coururent dans la tente, et ne découvrirent rien d'autre que les deux chefs, ainsi que deux verres brisés sur le sol.
Seb devint blême et saisit Johanna par le col.

-Où sont elles? Répond sorcière!

Mais la marginale ne disait rien. Elle souriait, et plus les minutes passaient, plus son sourire s'élargissait.

-Ho non...

Arthur lâcha ces deux mots dans un soupire de désespoir. Évidemment. Johanna ne parlait que de ça depuis son arrivée.

-Tu as osé tester le sérum sur elles! Tu es complètement folle! Imagine que les filles disparaissent à jamais, Sygnus pourrait dire adieux à sa liberté!

La colère du chef atteint tous les autres rebelles, qui fulminèrent et jetèrent les marginales dans une cage. Ils tournaient en rond, occupés à se demander quoi faire, alors que la solution était évidente.
Johanna, qui était aux anges, fit taire les agitateurs de sa voix redevenue puissante.

-Taisez-vous! Voyons mes amis, il n'y a qu'un moyen de vérifier si Rose et Megan vont bien. Il suffit de rentrer sur Sygnus.

Un mouvement de panique saisit les rebelles. Il faudrait fouiller une dimension entière, où trois quart des planètes ne supportent plus les hommes?

Dereck savait quoi faire. Il savait que quelque chose s'était produit entre lui et Rose, c'était évident. Alors sans hésitation il brisa le cristal que chacun se devait de porter à son cou, et son corps se dissout dans l'air dans un nuage de poussière.
Seb fit de même. Pour l'amour du mystère qui entourait la jeune fille qu'il avait rencontré une semaine auparavant. Il ressentait pour elle quelque chose d'étrange, et il ne vivrait pas sans découvrir ce que c'est.

Certains autres rebelles brisèrent leur cristal, pour l'espoir de revoir un jour Sygnus en paix, et de retrouver leurs femmes et leurs mères restées sur les planètes mères.

La poussière en laquelle leur corps se transformait montait dans le ciel et tourbillonnait, emportée par la danse du vent.

Arthur et quelques uns restèrent sur terre, sans doutes avaient t'ils trop peur d'affronter l'illégalité dans laquelle ils seraient forcés de vivre une fois sur Sygnus. Pour les rebelles, la terre était non seulement la planète où était emprisonnée leur princesse, mais surtout un lieu où ils pourraient vivre en paix légalement.

Les marginales ne tardèrent pas à briser leurs cristaux à leur tour, mais avant de partir Johanna se tourna vers Arthur et murmura ces mots:
-La seule manière de reprendre Sygnus et de se faire violence. Si tu n'ose pas te mouiller tu ne saura jamais nager mon pauvre Arthur. Alors reste terré ici avec tes hommes, mais ne vient pas revendiquer une place de choix quand les filles seront sur le trône.

En une fraction de seconde la cage se retrouva vide.

Pendant ce temps dans la forêt, un jeune homme errait depuis plusieurs heures à la recherche d'un refuge. Mais il comprit bien vite son erreur de s'être éloigné des camps, car cette forêt était le lieu le plus éloigné de toute civilisation sur terre.
Épuisé, il se laissa tomber au sol, les yeux rivés vers le ciel.
Une vague d'espoir apparut, quand la poussière s'éleva et noirci le ciel.
Maxence se leva d'un bon et couru vers l'endroit d'où provenait cette poussière. Il regrettait définitivement d'avoir laisser Megan en proie à la solitude. En arrivant dans le camp des rebelles, il trouva Arthur assit par terre, entouré de quelques autres hommes.